Test Furi

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PS4

Si vous êtes un abonné PlayStation Plus, sans doute avez-vous déjà découvert Furi parmi les jeux de la sélection de juillet. NeoPF vous avait parlé de ce jeu d'action survitaminé, il y a quelques semaines, au détour d'une preview. Nous avons enfin pu poser les mains plus longuement sur le titre développé par le studio indé français The Game Bakers. Voici notre verdict, au prix de quelques crises de nerfs, il faut bien l'admettre.

Comme expliqué dans notre aperçu, Furi est ce qu'on peut appeler un boss rush, à savoir un jeu dans lequel on affronte successivement des ennemis redoutables en un-contre-un. Ces adversaires, appelés « gardiens », sont en quelque sorte les geôliers de notre héros sans nom qui – on ne sait alors trop comment – se réveille un beau jour libéré de ses chaînes, au pied d'un mystérieux personnage à tête de lapin. Récupérant au passage un katana et un gun, notre avatar part alors combattre ceux qui le retenaient captifs jusqu'ici. Pour regagner sa liberté ? Pour se venger ? Au joueur de le découvrir en venant à bout de ses ennemis.

Le skill à l'épreuve

Le tout premier gardien, qui est celui que nous avions affronté dans la version preview, permet de comprendre les bases du gameplay de Furi, sans trop de douleur. Les commandes sont très simples : Carré pour attaquer à l'épée, Rond pour la garde, Croix pour le dash, et le stick analogique droit pour tirer avec le pistolet. Le tout s'assimile donc très rapidement, mais laisse tout de même apparaître une grosse courbe de progression pour le joueur. Notamment en ce qui concerne les contres, qui nécessitent un vrai sens du timing pour la garde. Il est également possible de charger ses attaques (de près comme à distance), ce qui prend plus de temps et est évidemment plus risqué. Reste qu'apprendre à bien l'utiliser peut sauver bien des situations. Idem pour le dash, dont la maîtrise devient tout bonnement indispensable sur certaines phases.


Car il faut bien le dire : Furi mettra vos réflexes à rude épreuve. Et ce, dès le deuxième adversaire. Le mode de difficulté standard n'est pas insurmontable, mais il propose déjà un challenge certain, qui obligera à persévérer. Boss après boss, on passe un cap de difficulté, avec plusieurs nouveaux patterns à déceler, un nouvel environnement et ses caractéristiques à appréhender... A chaque étape, le jeu requiert de se surpasser, de repousser les limites de son skill. De cette exigence ressort ce qui constitue sans doute la plus grande réussite de Furi : aussi accessible qu'il paraisse, le gameplay laisse au joueur une marge de progression considérable. C'est réellement palpable d'un combat à l'autre, et aussi profondément gratifiant. Et il ne faut pas croire avoir maîtrisé le jeu après avoir vu le générique de fin : un mode Furi – bien balèze – avec de tout nouveaux patterns se débloque, au terme du premier run.

Cela pourrait paraître anecdotique, mais c'est aussi la preuve de la richesse du jeu. Même si les timings d'esquive se font de plus en plus resserrés à mesure que l'on avance, chaque boss propose aussi de nouvelles variantes de tel ou tel type d'attaques, parfois en les combinant, parfois en mettant la typologie du décor à contribution. Cela ne saute pas forcément aux yeux dans les premiers instants, mais Furi propose une variété de situations qui ne donne pas l'impression de combattre peu ou prou le même gars mais avec une skin différente. Vraiment, les combats fourmillent de très bonnes idées qui s'apprécient d'autant plus sur l'instant. Même si cela se fait parfois dans la douleur, il est vrai.

Le challenge initial proposé par Furi occupe un joueur moyen entre huit et dix heures, pour une moyenne de quarante minutes de jeu par boss. Cela peut paraître beaucoup, mais cette estimation prend en compte bien évidemment les quelques retry, inévitables. Le jeu s'apprécie d'autant plus par courtes sessions, dans le sens où l'enchaînement des combats peut vite se révéler éprouvant. Les phases narratives, qui interviennent entre chaque boss, sont à ce titre plutôt salvatrices et sont l'occasion de voir l'histoire se développer devant nos petits yeux fatigués.

Une bien belle furie artistique

La trame est assez épurée, mais se suit sans déplaisir. Surtout, Furi parvient plutôt bien à entretenir le mystère entourant les enjeux de son intrigue, tenant ainsi le joueur en haleine. Durant ces séquences plus calmes, le jeu s'efforce de dérouler le background de nos adversaires. Il y a des éléments assez intéressants à en retirer, mais globalement le traitement des boss reste un peu trop light pour que l'on fasse preuve d'un minimum d'empathie à leur encontre.  Pour tout dire, pris dans la frénésie des combats, on finit même par se surprendre à partager la froideur avec laquelle le héros exécute ses malheureuses victimes... Le chara design a aussi le mérite d'en dire pas mal sur les différents personnages du jeu. A ce titre, il faut louer l'excellent travail de Takashi Okazaki (créateur du manga Afro Samurai) qui donne un énorme cachet au jeu. La bande-son n'est pas en reste, regroupant des artistes électro particulièrement inspirés, de Carpenter Brut à The Toxic Avenger, pour des compositions originales démentielles. La musique fait vraiment partie intégrante des phases de jeu et rythme aussi bien la narration que les affrontements. Surtout, elle joue avec pertinence sur le tempo, à fur et à mesure que la tension monte, à l'approche ou au terme d'un combat. Vraiment prenant.


La direction artistique dans son ensemble est une vraie réussite. Outre le style graphique, qui n'est pas sans rappeler le très oubliable El-Shaddai sur PlayStation 3, Furi propose une mise en scène absolument géniale, par des plans de caméra particulièrement ingénieux et osés. Et pas seulement durant les fameuses séquences narratives... The Game Bakers a aussi eu la bonne idée de pouvoir laisser le joueur en profiter pleinement, en ajoutant une fonction de marche automatique vers le prochain « niveau ».

Mais sans cette feature, les quelques défauts techniques du jeu se font flagrants. Il y a tout d'abord les textures, dont on note la relative pauvreté sur quelques gros plans ; il y a aussi un peu de tearing (phénomène de déchirure de l'écran) lors de certaines cinématiques ; les changements de direction intempestifs quand on passe d'un écran à l'autre comme au temps de la PS One... Heureusement, ce bilan n'affecte en rien les combats, le cœur du jeu, mais fait quand même un peu tâche pour une production PlayStation 4. Reste que les phases de jeu actives sont plutôt fluides, à 30 fps quasi constants. La base, pour un jeu d'action-arcade qui mise tout sur les réflexes et la rapidité d’exécution des joueurs.

Notre verdict

On aime

  • Un gameplay aussi accessible qu'exigeant
  • La direction artistique soignée (design, mise en scène)
  • Une bande-son du tonnerre
  • Bonne replay value pour les amateurs de challenge
  • Des combats rudement bien pensés
  • « Gratuit » pour les abonnés PS+ au lancement

On n'aime pas

  • Le bilan technique hors combats (tearing, textures, etc.)
  • De rares petites chutes de framerate
  • Peut parfois s'avérer frustrant...

Coupons court à tout suspense : Furi est un véritable petit bijou d'action-arcade nerveuse et rapide. Le travail abattu depuis plus de deux ans par The Game Bakers aboutit à un titre particulièrement plaisant à jouer et surtout, merveilleusement bien conçu. Les combats sont incroyables d'intensité et de variété, profitant d'un game design léché et d'un gameplay aussi accessible qu'exigeant. Le jeu est parvenu à se défaire de ses fortes influences (à tout hasard, les jeux Platinum Games) avec beaucoup d'aplomb, pour finalement avoir sa propre proposition, très cohérente. Le chara design, la bande-son, l'univers affichent une personnalité qui ne laisse pas indifférent, en dépit de quelques menus écueils techniques. Le challenge imposé risque d'en rebuter plus d'un, c'est certain, mais Furi mérite au moins d'être essayé. Les abonnés au PlayStation Plus n'ont aucune excuse...

Note finale : 8.5 / 10
Les commentaires
Le
Faut que je pense à le télécharger.
Je crains d'être trop vieux pour ce genre de jeu.
Le
J'en ai bavé contre le premier boss, j'ai perdu après 13mn... et après avoir saisit la bête je l'ai eu en 6mn.
La frustration et le challenge sont là et sincèrement j'aime beaucoup!
Le
Un jeu made in France, stylé et offert aux membres PlayStation Plus. Faut au minimum l'essayer.
Le
Ce jeu a été fait par des cocoricos ?
Je ne savais même pas :D
Je l'ai téléchargé en faisant un petit tour sur le ps store.
C'est un petit bijou extrêmement dur, musicalement il m'a fait vibré (alors que je n'aime pas trop ce genre de musique) et pour un jeu axé gameplay je trouve le scénario intéressant avec des rebondissements inattendus (alors que j'en attendais carrément rien).

Mais vraiment, j'ai failli passé à coté si je n'avais pas passé par la case PS+. Un vrai coup de bol.
Du coup avec une pub vraiment faible de ce jeu j'ai peur du nombre de ventes, dommage car il est vraiment Hors catégorie celui-là (un petit coté Afro samouraï qui m'a charmé).
Le
NeoDevil a écrit : (un petit coté Afro samouraï qui m'a charmé).
C'est justement Takashi Okazaki, le créateur d'Afro Sam', qui a dessiné les guardiens ;)
Le
Comme quoi grâce à vous je vais dormir moins bête :D
Le
NeoDevil a écrit :Comme quoi grâce à vous je vais dormir moins bête :D
De l'intérêt de lire nos test aussi... :P
Si tu veux en savoir un peu plus sur le développement du jeu, on a aussi longuement discuté avec Emeric Thoa, le directeur créatif de Furi, ICI.
Le
Méa Culpa :(
Je cherchais le sujet du forum qui parlait du jeu, je suis tombé dessus sans lire le test.
Je m'en vais de ce pas le lire :D
Le
Une combinaison de points (très) positifs (musique, ambiance générale) et de gros défauts malheureusement... Le jeu sur-promet et sous-délivre, c'est vraiment dommage qu'ils ne soient pas allé au bout du délire...
En terme de contenu c'est très pauvre et la narration est vraiment gâché par cet auto-pilote bizarre, on dirait des cutscenes du pauvre! Marre aussi des héros silencieux, les animations sont bancales hors combat... Bref je suis un peu déçu :/
Le
C'est du petit budget made in France aussi, ça explique en partie les soucis techniques.
Le
Je trouve que la narration fait mouche personnellement.
Les dialogues (enfin les monologues ^^) vont droit au but, ils font mouche, sont bien écrits et il n'y pas de superflus !
Après techniquement ça pêche, heureusement que c'est rattrapé par la DA de malade.

J'espère juste que le jeu se vende bien, histoire que la boite rempile pour un autre jeu dans cette lignée, mais puissance mille (des arènes interactives et non vides, plus de profondeur et de diversité dans les attaques et des tactiques bien différentes sur les bosses).
Le
J'aime bcp ce jeu mais qu'est ce qu'il est chaud, je suis arrivé non sans mal au 5éme boss. J'alterne avec Uncharted 4 en extreme, c'est bcp plus facile :D
Le
Delpij a écrit :En terme de contenu c'est très pauvre et la narration est vraiment gâché par cet auto-pilote bizarre, on dirait des cutscenes du pauvre!
J'ai été un peu déstabilisé par ça au début mais après j'ai bien aimé ces passages de calme en auto-pilot, j'ai trouvé plutôt bienvenus ces moments épurés après les phases de gameplay intenses.
Le
Je comprends ce que vous dites mais pour moi ça manque de finition... C'est pas vraiment une question de budget, ou alors le budget n'a pas permis de passer plus de temps de développement dessus.
Le
J'ai essayé hier. Ma télé était réglée en mode cinéma. Bein quand le dash met une demi-seconde à sortir c'est juste pas possible.
Faudra que je retente mais j'en suis sorti en sueur en ayant pas fini le premier boss. Je sens que ça attendra l'hiver :D

Jeux concernés

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