IndieCade Europe - A la rencontre de Matt Nava

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Considéré par beaucoup comme le Sundance du jeu vidéo, l’IndieCade Europe s’est tenu les 18 et 19 novembre derniers au Conservatoire national des arts et métiers. Cette première du festival indé sur le Vieux Continent a démarré par une petite conférence de Matt Nava, directeur créatif et cofondateur du studio Giant Squid (Abzû). L’Américain y a retracé son parcours, notamment marqué par le succès du multi-récompensé Journey, du temps où il était directeur artistique chez thatgamecompany.

Bien avant le jeu vidéo, le dessin a marqué l’enfance de Matt Nava, dans la ville d’Ojai, en Californie. « On n’avait pas de télévision à la maison », a-t-il évoqué, dans l’amphithéâtre Jean Fourastié. « Donc je dessinais tout le temps ». Dans l’atelier de son père, artiste peintre, ou dans les musées d’histoire naturelle, qu’il adore visiter…

Puis, le Game Boy est arrivé dans le foyer des Nava. Un nouveau monde pour le jeune Matt, 7 ans, notamment au contact de Megaman IV. Aujourd’hui encore, cet épisode est l’un de ses jeux préférés. « L’absence de couleurs [de la version Game Boy] lui donne une ambiance très mystérieuse », a-t-il confié au public.

Se prenant rapidement de passion pour ce nouveau médium, Matt Nava s’initie lui-même à la modélisation 3D. Mais l’arrivée de Mario 64 et de son monde « incroyablement vaste » pour l’époque lui laisse mesurer les progrès qu’il lui reste à faire en la matière...

Ses études le mènent à la Otis College of Art and Design, une des plus prestigieuses écoles d’art californiennes. Là-bas, il fait la rencontre de Jenova Chen, le cofondateur de thatgamecompany. Après la sortie de Flow, Chen cherche un directeur artistique pour le prochain jeu du studio. « Sans jamais avoir pris de cours de game design », Matt Nava se lance dans l’aventure de Flower, « un jeu très relaxant », où « nous utilisons tous les langages du jeu vidéo ».

Puis, vient Journey, qui reste aujourd’hui le projet le plus marquant de sa carrière. Après avoir rappelé que son rôle sur le jeu résidait principalement dans le design des personnages, Matt Nava a livré quelques secrets de production, des artworks, ainsi que le pitch trailer montré à Sony. Le public a notamment pu constater les nombreuses évolutions de l’avatar, dont l’apparence a été simplifiée au fil du développement (sur trois ans). « Le moment clé, c’est lorsque nous avons réalisé que le personnage n’avait pas besoin de bras », a-t-il expliqué, dans le sens où aucune action dans le jeu – tel qu’il était imaginé – ne le nécessitait.

Si Journey a tant marqué Matt Nava, c’est principalement pour le plébiscite que le jeu a suscité. Tout en montrant quelques fan arts, cosplay envoyés à thatgamecompany, le Californien a exprimé son sentiment d’alors : « C’est la première fois que j’ai réalisé que le jeu vidéo pouvait créer un changement positif dans le monde. Et cela vous donne encore plus de motivation. »

Après plusieur mois « off », Matt Nava décide de quitter thatgamecompany et de créer son propre studio : Giant Squid. Avec, en tête, l’idée de développer un jeu d’exploration sous-marine, que l’on connaît aujourd’hui sous le nom d’Abzû. « En fait, pour moi, c’était une excuse pour en apprendre plus sur les poissons », a-t-il expliqué, avec humour.


Cette idée lui a été inspirée par des sessions de plongée avec un autre membre du studio et la rencontre, à cette occasion, avec une otarie. Matt Nava a ainsi voulu explorer le sentiment de connexion avec un animal marin, comme avec le grand requin blanc du jeu. Le directeur créatif a précisé qu’il désirait notamment changer l’image de grand prédateur de l’animal, héritée du film Les Dents de la Mer. Précision illustrée par l’extrait d’un Let’s play de Pew Die Pie sur Abzû.

Pour clore cette keynote d’une quarantaine de minutes, Matt Nava a dit considérer le jeu vidéo comme un « médium très puissant », un « art qui peut vous montrer le monde de plusieurs façons ». Pas tant dans l’avancée technologique, que dans les émotions, les intentions. Il s’est ainsi félicité que la communauté indé ait embrassé cette voie, sans pour autant remettre en cause la diversité de l’industrie.

On attend maintenant avec impatience les prochaines productions de Matt et ses collègues de Giant Squid, dont rien n’a été dévoilé pour le moment !

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