C’est lors d’un évènement preview organisé à Paris par Ubisoft que nous avons enfin pu sérieusement prendre en main le cinquième opus canonique de la célèbre série Far Cry. Une plongée au cœur de la bourgade fictive de Hope County dans le Montana, où un charismatique prophète autoproclamé a réuni autour de lui une poignée de survivalistes convaincus que la fin du monde est proche. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les scénaristes ont imaginé avec Joseph Seed un ennemi au moins aussi marquant que Vaas et Pagan dans les deux précédents opus !

Il ne faudra d’ailleurs pas plus de quelques minutes après le lancement du jeu pour que vous soyez confronté pour la première fois au grand gourou de la secte Eden’s Gate : en tant que nouvel adjoint du shérif vous participez logiquement à son arrestation, ou du moins à la tentative de son arrestation qui se soldera malheureusement par un violent échec. Ce n’est qu’après une fuite éperdue dans la forêt avec des adeptes de Seed à vos trousses que vous parviendrez à vous échapper, et que vous rencontrerez Dutch, votre premier allié à Hope County.

Un petit air de déjà-joué

Votre premier boulot sera de libérer l’île de Dutch, située au centre de la map du jeu, des sbires de la secte : une sorte de tutorial qui vous permettra de vous familiariser, au besoin, avec un gameplay qui s’inscrit dans la droite lignée des précédents opus, permettant d’opter au choix pour une approche furtive, musclée, ou un mélange des deux. Dans la pratique vous approchez d’une zone infestée d’ennemis, sortez vos jumelles pour repérer et marquer ces derniers, en éliminez un maximum en toute discrétion et faites parler la poudre une fois l’alerte donnée. Certains lieux abritent une alarme permettant aux soldats d’Eden’s Gate d’appeler des renforts, et il faudra évidemment faire en sorte qu’elle ne soit jamais utilisée pour vous faciliter les choses !

Une fois l’île centrale libérée du joug des survivalistes, vous aurez accès à l’ensemble de la région divisée en trois parties : vous trouverez au nord les Whitetail Mountails dirigées par Jacob Seed, l’aîné du clan, au sud-est l’Henbane River gérée par Faith Seed, la petite sœur, et à l’est la Holland Valley avec à sa tête John Seed. A partir de là, les rênes de l’aventure vous sont confiées et vous êtes libre d’explorer comme bon vous semble la totalité de la carte.

Une structure retouchée

Les habitués de la série seront peut-être surpris d’apprendre que vous n’aurez ici nul besoin d’escalader une foultitude d’antennes radio pour découvrir les activités qui vous attendent, un procédé il est vrai éculé qui suscite d’ailleurs ici une belle autodérision de la part des développeurs lorsque Dutch vous annonce : « Je sais ce que tu penses, mais non : je ne vais pas te faire escalader des tours dans toute la région. »

Dans Far Cry 5, les missions principales et annexes n’apparaissent effectivement pas comme par magie : c’est à vous de les dénicher en parcourant la région tout en observant votre environnement, en discutant avec les différents personnages croisés, et en trouvant des documents. Une approche rafraichissante qui offre une belle liberté, du moins en apparence, au joueur que nous sommes. Car pour effectivement contrer le clan Seed dans chacune des zones placées sous son contrôle, vous devrez faire monter le niveau de résistance de ces zones en accomplissant différentes tâches telles que sauver des civils, aider des résistants, détruire des propriétés de la secte, tuer ses VIP, détourner ses camions ou encore libérer des avant-postes : du classique pour les habitués de la série.

Un travail d’équipe

Histoire de mettre toutes les chances de votre côté, vous pourrez vous faire accompagner par des mercenaires basiques ou experts : les premiers sont généralement recrutés après les avoir libérés de leurs geôliers d’Eden’s Gate, tandis que les seconds nécessitent d’accomplir des missions spéciales et se révèlent beaucoup plus efficaces. Ceux d’entre vous qui ont suivi l’actualité du jeu ont forcément déjà entendu parler de Grace Armstrong (sniper), Nick Rye (pilote), Hurk (et son bazooka), Jess (et son arc) ou Sharky (et son lance-flammes). Il est aussi possible de s’adjoindre les services d’un animal tel que Boomer (le chien), Cheeseburger (l’ours) ou encore Pepêche (la cougar) : ceux qui avaient aimé apprivoiser les différentes bêtes de Far Cry Primal seront conquis !

Puisque nous évoquons l’opus préhistorique de la série, sachez que Far Cry 5 reprend une autre de ses idées à savoir la possibilité de fabriquer des objets (explosifs, stimulants) à la volée en utilisant les composants en votre possession.

Bien sûr vous pourrez aussi jouer en coopération avec un autre joueur humain à travers la toile, un aspect que nous avons pu tester lors de l’évènement et qui s’est montré tout à fait convaincant. A noter tout de même que les ennemis nous ont paru bien plus coriaces lorsque deux vrais joueurs étaient présents que lorsque nous n’étions accompagnés que d’une intelligence artificielle : un point à vérifier dans la version complète du jeu.

Un petit moment de détente

Au cas où les affrontements avec la secte de Joseph Seed viendraient à quelque peu vous lasser, sachez que Far Cry 5 saura vous changer les idées avec non seulement des sessions de chasse déjà vues dans les précédents opus, mais aussi des parties de pêche au cours desquelles il vous faudra utiliser les bons leurres pour attraper le type de poisson qui vous intéresse. Les plus férus pourront même s’adonner à la pêche à la mouche pour tenter de sortir de l’eau les spécimens les plus costauds !

Les pilotes en herbe seront sans doute heureux d’apprendre que de nombreux véhicules seront à leur disposition pour sillonner Hope County, de la simple voiture au semi-remorque en passant par la jeep ou l’hydravion. Quant aux amateurs de sensations fortes, la wingsuit devrait répondre à leurs attentes.

Techniquement solide

Si le gameplay de Far Cry 5 ne nous a pas forcément paru révolutionnaire tout en restant solide, nous avons en revanche été conquis par sa prestation technique : testé sur PlayStation 4 Pro, le jeu proposait des paysages de toute beauté arborant des textures particulièrement détaillées, le tout avec une belle fluidité. Le rendu de l’eau et de la végétation nous a semblé remarquable, tout comme la gestion de la lumière et les effets spéciaux liés à la fumée et aux explosions. Histoire de pinailler on pointera des animations parfois rigides des ennemis et des animaux, ou encore quelques micro-freezes ici ou là.

La bande son elle aussi semble avoir bénéficié d’un grand soin, avec des doublages en français crédibles, des effets de bonne facture, mais aussi et surtout une excellente sélection de musiques lors des déplacements en véhicules. Du genre qui donne envie de prendre le volant et de sillonner les routes de Hope County sans plus trop faire attention aux illuminés d’Eden’s Gate !

S’il ne sera vraisemblablement pas aussi révolutionnaire dans sa structure que ce que ses développeurs martèlent, Far Cry 5 sera sans aucun doute un (très) bon opus de la série grâce à son thème si particulier, à son gameplay aux multiples facettes et à sa réalisation de haute volée. On espère que la version finale du jeu dont la sortie est fixée au 27 mars prochain confirmera ces bonnes impressions, et on vous en reparle évidemment dès qu’elle passera entre nos mains. Rendez-vous dans quelques jours pour une interview de Dan Hay, le directeur créatif du jeu, puis pour nos impressions sur son mode Arcade encore sous embargo.