Alors que la concurrence propose depuis déjà près de huit ans une manette officielle hautement customisable labellisée « gaming pro » à ses joueurs, Sony n’avait jusqu’ici pas semblé très intéressé par ce marché qu’il convient sans doute de qualifier de niche eu égard au peu de fabricants tiers qui y sévissent. Les choses semblent toutefois évoluer puisque le constructeur nippon proposera dès le 26 janvier la DualSense Edge, un pad ultime destiné à la PlayStation 5 et vendu pas moins de 239,99€. Ses caractéristiques justifient-elles un prix près de quatre fois supérieur à celui d’une DualSense classique ? La réponse dans les lignes qui suivent !

Autant être honnête, on attend pour un tel tarif d’être séduits dès l’ouverture de la boîte renfermant le précieux. L’équipe marketing de Sony semble en être consciente puisque le packaging aux habituelles couleurs blanc et bleu arbore un visuel plus détaillé que sur d’autres produits de la marque (on pense par exemple à la DualSense classique ou au casque Pulse 3D). Mieux, ce premier écrin en abrite un second, lui aussi en carton mais de qualité supérieure, d’un blanc maculé et frappé du logo PlayStation – toute ressemblance avec la marque à la pomme est évidemment fortuite !

Une manette bien protégée

Mais le jeu des poupées russes ne s’arrête pas là puisque ce second emballage renferme une sacoche de transport en plastique blanc rigide contenant la manette tant attendue ainsi que tous ses accessoires : les gamers pourront ainsi trimbaler leur nouveau pad fétiche chez des amis (ou en tournoi si le périphérique est accepté !) sans craindre de l’abîmer ou d’en perdre des pièces.

Vous trouverez donc à l’intérieur de la sacoche, bien rangés dans un compartiment dédié pour chaque élément :

• La manette DualSense Edge
• Un câble de recharge USB tressé de 3m
• Un dispositif anti-arrachage pour maintenir le câble connecté au pad
• Deux capuchons de stick standard
• Deux capuchons de stick arrondis haut
• Deux capuchons de stick arrondis bas
• Deux touches arrière semi-arrondies
• Deux palettes arrière

Un bien bel objet

Une fois la sacoche ouverte, c’est évidemment la manette elle-même qui retiendra votre attention. Si son design est extrêmement proche de celui de la DualSense classique, on note tout de même immédiatement quelques différences frappantes : le touchpad blanc et lisse de l’originale est ici noir et recouvert d’un motif offrant plus de grip, la croix directionnelle et les boutons initialement blancs sont devenus noirs, et la zone entourant les sticks sous le touchpad passe d’un noir mat à un noir lisse.

Du côté des ajouts, on note l’apparition de deux boutons Fn de « fonction » placés sous les sticks, puis sous la manette d’un bouton de sélection de course pour chaque gâchette (L2/R2), d’emplacements permettant de connecter les nouveaux éléments « arrière » et d’un minuscule bouton poussoir servant à retirer la pièce de plastique noire et lisse précédemment mentionnée. Nous reviendrons dans un instant sur ces différents éléments.

Terminons avec une information de taille pour les adeptes des longues sessions de jeu : alors qu’une DualSense classique ne pèse que 280g, la DualSense Edge atteint quant à elle les 330g. Une différence qui peut paraître minime mais qui se ressent dès la première prise en main et pourrait, après quelques heures, peser (sans mauvais jeu de mots) sur votre confort de jeu.

La customisation matérielle

Bien entendu les quelques changements cosmétiques évoqués plus haut ne justifieraient pas eux seuls le prix premium demandé pour la nouvelle manette PlayStation 5. Plusieurs sont en réalité la conséquence de ses options de customisation grâce auxquelles les joueurs les plus exigeants pourront adapter le pad à leurs besoins.

Commençons par le bouton poussoir situé sous la manette : difficile à actionner (vous ne risquez pas de le déplacer par accident en plein jeu !), il permet d’ôter la fameuse pièce de plastique entourant les sticks afin d’accéder directement à ces derniers. L’intérêt ? Procéder à leur remplacement si l’un d’entre eux venait à souffrir du fameux problème de drift (le stick renvoie une direction à la console alors que vous n’y touchez pas, causant des déplacements non voulus en jeu). Là où la conception monobloc d’une DualSense classique vous impose de changer la manette en déboursant à nouveau 69,99€ (hors période de disette), la DualSense Edge vous permet de remplacer en quelques secondes le stick défectueux pour seulement 24,99€ ! Certes l’opération ne devient vraiment rentable qu’à partir du 5^ème changement de stick, mais l’essentiel n’est pas là : la manœuvre vise plutôt à rassurer les joueurs qui n’auront pas à jeter leur pad pro en cas d’apparition du problème.

Puisque nous parlons des sticks, sachez qu’il est possible de choisir le capuchon de chacun parmi les trois types fournis : celui par défaut correspond à la DualSense classique, tandis que deux versions arrondies (basse et haute) plus proches de la DualShock 3 sont aussi proposées. Pour passer de l’un à l’autre, rien de plus simple : tirez (fort) sur celui actuellement en place, puis clipsez le nouveau.

Les boutons de sélection de course des gâchettes permettent quant à eux de réduire l’amplitude du mouvement de celles-ci, chacun disposant de trois positions : pratique pour les FPS mappant le tir ou la visée sur ces boutons puisque ces actions seront alors plus rapides à réaliser. Attention toutefois, réduire la course de la gâchette sur les titres gérant plusieurs niveaux de pression (on pense à Returnal) peut poser problème !

Les emplacements situés sous la manette peuvent pour leur part accueillir au choix des palettes (pratiques pour passer les rapports des boîtes de vitesse manuelles dans les jeux de course) ou bien des demi-dômes (très réactifs et parfaits pour des switchs rapides d’équipement et autres configurations). Bien que très simple, le système d’insertion/retrait choisi par Sony semble robuste et nous n’avons déploré aucun décrochage intempestif de ces boutons lors de nos tests.

La customisation logicielle

Vous l’aurez sans doute noté, nous n’avons pas abordé dans la section précédente les deux boutons Fn évoqués dans la description de la nouvelle manette. Et pour cause, ceux-ci n’auraient aucune utilité (pas plus que les nouveaux boutons arrière à vrai dire !) sans la couche logicielle de gestion de la DualSense Edge ajoutée au logiciel système de la console.

Une fois le pad connecté, vous aurez en effet accès à un tout nouveau menu de configuration qui vous permettra de créer de multiples profils dont 3 pourront être stockés simultanément dans la manette. Une fois en jeu, il vous suffira de combiner l’un de ces fameux boutons Fn avec l’un des boutons de droite pour sélectionner le profil par défaut (Triangle) ou l’un de vos trois profils customisés (Carré, Rond, Croix). Les flèches haut et bas de la croix directionnelle peuvent quant à elles être utilisées pour augmenter ou réduire le volume de votre casque, alors que les flèches droite et gauche sont dédiées à la balance entre la bande son du jeu et le chat audio. Il est aussi possible de combiner un bouton Fn avec le bouton Options afin de revenir à la configuration des profils et ainsi ajuster vos paramètres.

Parmi ceux-ci, vous pourrez notamment régler la sensibilité et la zone morte des sticks, la zone morte et l’intensité du retour de force des gâchettes, affiner la puissance des vibrations, et même remapper tous les boutons de la manette. Si cette dernière option est aussi disponible avec une DualSense classique, sachez que vous aurez aussi ici la possibilité de désactiver certains boutons (Options, Share, PS et même le touchpad !). Petite déception en revanche, il est impossible d’assigner une combinaison de touches voire de véritables macros (succession de touches) aux nouveaux boutons : cela aurait pourtant pu être bien pratique, par exemple pour certains jeux de combat.

Une prestation globalement convaincante

Après quelques heures passées en compagnie de la DualSense Edge, force est de constater que ses options de customisation devraient pouvoir satisfaire un large public : certaines configurations séduiront les « pro gamers » en leur permettant d’améliorer leurs performances, tandis que d’autres se révèleront utiles à tout type de joueur en améliorant simplement le confort de jeu.

Seules petites ombres au tableau : comme indiqué plus haut le poids accru de la manette pourrait bien se faire sentir après quelques heures de jeu, mais surtout l’autonomie est quelque peu en deçà des attentes puisqu’inférieure à celle d’une DualSense classique. C’était sans doute un compromis inévitable pour ne pas alourdir encore le périphérique, tout en conservant la forme et les fonctionnalités (retour haptique, gâchettes adaptives) ayant fait le succès du pad de base.

Terminons en précisant que si la DualSense Edge est bel et bien reconnue par Windows, certains jeux semblent avoir du mal à l’utiliser alors que la DualSense classique fonctionne parfaitement. Un problème qui sera sans doute réglé par de futures mises à jour du driver.

Pour sa première incursion dans le domaine des pads « gaming pro », Sony offre avec la DualSense Edge un produit de qualité qui ne devrait pas manquer de susciter l’intérêt du public visé grâce à ses options de customisation et à sa réparabilité nettement améliorée. Les joueurs occasionnels seront quant à eux sans doute un peu refroidis par le ticket d’entrée fixé à 239,99€, d’autant que certains aspects du pad mériteraient probablement quelques ajustements : si le constructeur nippon ne pourra vraisemblablement pas alléger sa nouvelle manette ni en accroître l’autonomie, on espère tout de même qu’il étendra les possibilités de customisation des nouveaux boutons avec la possibilité de leur assigner des combinaisons des boutons de base, voire de vraies macros. Peut-être avec une future mise à jour des firmware de la console et de la manette ?