Test Toukiden 2

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PS4

L'impressionnant succès de la série Monter Hunter de Capcom a attiré la convoitise de nombreux éditeurs nippons : Bandai Namco s'est essayé au genre avec sa série God Eater, Sony et ses Freedom War / Soul Sacrifice, ou encore Tecmo Koei et sa saga Toukiden dont le second opus officiel vient de débarquer en Europe sur PlayStation 4 et PlayStation Vita le vendredi 24 mars. Précédée par un premier volet et un stand-alone (Toukiden Kiwami), cette licence arrive à maturité avec cette suite peaufinée avec soin. Les chasseurs de démons peuvent affûter leurs armes.

Salsa des démons

Jeu d'origine nippon développé par le studio Omega Force bien connu pour son interminable série des Dynasty Warriors, Toukiden 2 prend place durant la période de prédilection de la boite : le Japon féodal de l'ère Meiji. Dans cette vision fantastique du passé, les envahisseurs prennent la forme de démons (les Oni du folklore japonais) que vous et vos camarades devez découper en tranches pour faire revenir la paix sur vos terres. Contrairement à d'autres Monster Hunter-like, la narration du mode solo tient une place importante dans l'histoire avec de nombreuses phases de dialogues présentées sous la forme d'illustrations doublées en japonais et sous-titrées en anglais (tant pis pour la compréhension par tous). Les vignettes des personnages qui apparaissent à l'écran couplées aux choix dans les réponses et aux relations à entretenir avec les PNJ donnent un petit côté visual novel aux échanges. Un enrobage bienvenu même si le cœur du gameplay tourne davantage autour de l'action pure que de l’épanchement du moi au coin du feu.


Toukiden 2 est, comme ses deux prédécesseurs, un jeu de chasse aux monstres avec une pointe de jeu de rôle dedans, jouable en solitaire ou jusqu'à quatre en ligne. Un bref tutorial passé, notre héros entièrement personnalisable (nom, sexe, cheveux, visage, barbe, voix, armes…) se réveille dans le village de Mahoroba qui lui servira de quartier général durant toute la partie. Depuis sa baraque notre avatar peut lire des lettres d'alliés, en apprendre plus sur ce qui se trame dans les contrées alentour, changer la musique de fond, modifier son équipement et faire le tri dans ses matériels. Ses voisins de palier sont d'honnêtes commerçants et artisans chez qui il pourra par la suite acheter des vivres et faire fabriquer de nouvelles armes et armures à partir d'éléments prélevés sur les dépouilles des vilains. Le rituel de purification (en maintenant R1) permet de piller les défunts, l'importance du gain dépendant de la classe de ces derniers. Plus l'ennemi est important (boss et intermédiaires) meilleure sera la récolte et par extension le futur objet que vous pourrez confectionner avec ses morceaux. L'aspect RPG passe ici par l'amélioration des équipements et non par les statistiques propres au héros. Le principe ancestral de la chasse s'illustre encore de nos jours, et votre expérience se voit sur ce que vous revêtez alors soyez fiers de vos tenues.

En se baladant dans le village on tombe également sur le portail menant vers l'extérieur puisque le jeu est désormais en monde ouvert (pour plus d'exploration et de missions secondaires) et sur le hall des rencontres propre aux missions coopératives en ligne. Jouable avec trois autres humains sur PlayStation 4 et sur PlayStation Vita grâce à la magie du cross-play, le jeu est également cross-save pour continuer à l'extérieur une partie démarrée dans la maison mais zappe l'option cross-buy qui nous aurait évité de repasser à la caisse. Notez que la version nomade est également compatible avec la micro console PlayStation TV pour quand même y jouer sur grand écran à domicile avec sa cartouche. Une bonne alternative pour vingt euros de moins, même si cette mouture de poche perd un peu de la fluidité et de l'éclat tout relatif de la version PS4.

Bon courage pour les trophées

Au niveau des combats on retrouve les fondamentaux du genre comme la barre d'énergie sous la barre de vie qui s'épuise à chaque coup porté (et qui se recharge au repos), un trio d'attaques (deux combos et une attaque spéciale) propre à chaque arme, une ribambelle de pouvoirs assignés aux touches triangle, rond, croix, carré en pressant R1 et un système de verrouillage de la cible avec L1. L’œil de vérité est de retour et permet d'analyser les ennemis pour en trouver les points faibles. Particulièrement utile contre les boss, cette fonction apporte un brin de stratégie aux affrontements contre les ennemis les plus imposants qu'il faut affaiblir dans le bon ordre. Les Mitamas sont aussi de la partie, ces représentations de grandes figures historiques japonaises prisonnières de certains démons viennent nous prêter main forte une fois libérées. Jusqu’à trois âmes peuvent être équipées simultanément, conférant à celui qui les porte des capacités supplémentaires spécifiques d'attaque, de défense, de soin, de chance, de vitesse… Il s'agit d'un élément de personnalisation supplémentaire à optimiser avec ceux de ses camarades.


Outre des nouveaux ennemis dodus à souhait et moches, ce second volet rajoute deux armes supplémentaires (pour un total de 11) à savoir un duo épée et bouclier pour combiner l'attaque et la défense et une sorte de fouet-épée autorisant des attaques circulaires dévastatrices. Deux joujoux à tester quand bon nous semble puisqu'il est heureusement possible de changer d'arme depuis le camp de base sans se soucier de celle choisie lors de la création de son avatar. Pas de restriction dans ce jeu, mais de la spécialisation à se répartir avec les autres chasseurs entre les armes à distance (arc, fusil), celles au corps à corps (poings) et celles mixtes comme la lance. Ajoutons au registre des nouveautés la main du démon (demon's hand) faisant office de grappin spectral pour rusher sur l'ennemi en le saisissant d'abord puis en fonçant sur lui, pour attraper des parties spécifiques de son anatomie autrement inaccessibles ou pour saisir des choses à lui lancer ensuite comme des boules explosives. Encore une belle trouvaille pour redynamiser les affrontements toujours très nombreux mais pas toujours jouissifs. Pour être francs, seuls les boss tirent leur épingle du jeu : tabasser du menu fretin devient hélas lassant à la longue, au point de fuir les conflits en cavalant comme un dératé dans l'open world. Inutile de culpabiliser pour autant, avec une durée de vie d'une cinquante d'heures minimum il y aura bien d'autres occasions de fendre des crânes.

Conscient d'avoir été très critiqué sur la réalisation de Toukiden Kiwami plus proche du portage PSVita → PS4 que de l'inverse, le studio Omega Force a mis un coup de polish supplémentaire à ce second opus. L'illusion prend un temps, en partie grâce à sa direction artistique inspirée en matière de monstres et à quelques jolis effets de lumière qui filtre à travers les branches d'arbres, mais ne tient jamais la comparaison avec d'autres mondes ouverts comme ceux de The Witcher 3 ou de Far Cry Primal. Les graphismes sont juste passables, ce qui s'explique sans doute par l'option cross-play poussant le studio à proposer un contenu identique sur les deux machines de Sony. On se consolera avec des musiques entraînantes dans un style évidemment japonais, langue qu'on retrouve d'ailleurs dans les descriptifs des trophées (incompréhensibles du coup) même pas localisés pour l'occident. La barrière de la langue : un défi supplémentaire pour les complétistes !

Notre verdict

On aime

  • Deux nouvelles armes efficaces
  • La main du démon utile
  • Un monde ouvert à explorer
  • Les combats contre les boss
  • La musique entraînante
  • Cross-save et cross-play PS Vita

On n'aime pas

  • Textes en anglais, trophées en japonais
  • Graphiquement pas génial
  • Bien répétitif tout de même

Élargissant les bases déjà solides des deux précédents volets en ouvrant son monde et en complétant les combats de deux nouvelles armes et d'un grappin spectral fort pratique, Toukiden 2 se rapproche un peu plus de son modèle qui constitue encore aujourd'hui une référence. La narration poussée est une bonne initiative, malheureusement bridée par des doublages japonais uniquement sous-titrés en anglais. L'essentiel n'est pas pénalisé pour autant et les affrontements contre les boss démesurés restent jouissifs à plusieurs, d'autant qu'on peut croiser des joueurs sur PS Vita. Par contre, affronter les sous-fifres présente peu d'intérêt à la longue, et freine l'envie d'aller explorer les contrées sauvages.

Note finale : 7.5 / 10
Les commentaires
Le
Encore un jeu qui passe à la trappe, car il y a pas de sous titres français... On es en 2017 les Français sont les plus gros consommateurs de jeux vidéo en Europe, faudrait que les éditeurs sort les doigts du cul...

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