Test PaRappa The Rapper Remastered

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PS4

Jeu culte des années 90, icône de la PlayStation, symbole d'une créativité retrouvée, le chien PaRappa the Rapper est de retour sur PlayStation 4 dans une remasterisation célébrant ses 20 ans d'existence. Pour les plus anciens d'entre vous, la découverte de PaRappa s'est sans doute faite par l'intermédiaire d'une démonstration jouable dans feu PlayStation Magazine ou par sa fameuse publicité TV parodiant les boys band alors en vogue un peu partout dans le monde. Les plus jeunes vont avoir l'occasion de découvrir de la plus belle des façons cet animal plat comme une feuille de papier.

Snoop Dog

Dans un monde imaginaire très coloré, une bande d'amis bigarrés sort d'une salle de cinéma et s'arrête dans un fast-food pour refaire le plein d'énergie. Parmi eux se trouve le brave PaRappa, un chien cool, bonnet sur la tête, amateur de rap et follement amoureux de Sunny Funny. Pour conquérir sa belle fleur il devra franchir plusieurs épreuves loufoques de la vie quotidienne – comme apprendre à se défendre, décrocher son permis de conduire ou devenir vendeur en magasin – en étant toujours accompagné d'un maître pour lui montrer le droit chemin. Autant de maîtres pour autant de niveaux dans lesquels vous devrez répéter des mots après eux selon des textes, des dictions et des beats qui leur sont propres. PaRappa the Rapper est un jeu de rythme, un des plus vieux représentants du genre, dont le but consiste grossièrement à presser les bonnes touches au bon moment. Bien sûr ce n'est pas aussi facile à faire qu'à dire, et en fonction de la vitesse de défilement des touches et de leur nombre il est courant de s’emmêler les pinceaux. Un tout petit mode « Practice » présent dans le menu des options permet de s'acclimater en douceur au gameplay.

Contrairement à un Guitar Hero où les touches défilent sans prévenir, dans PaRappa vous vous contentez de reproduire la séquence exposée une poignée de secondes avant par votre maître. Le gameplay se décompose en deux phases : une première d'écoute et une seconde de reproduction. Ainsi en bon disciple il suffit de mémoriser le tempo et de le reproduire sans fausse note, enfin sans faux mots dans le cas présent puisque notre chien ne joue pas d'un instrument mais pose son phrasé sur le flow. Votre taux de réussite est évalué sur une échelle allant du « Cool » en descendant progressivement vers le « Good » puis le « Bad » et enfin le « Awful » synonyme de Game Over imminent. Si vous êtes trop lent ou trop rapide à presser les bonnes touches, vous serez bon pour recommencer le niveau. Ces derniers sont heureusement suffisamment courts pour ne pas décourager si vous échouez pratiquement à la fin. Un mode facile est néanmoins proposé en sus du mode normal, mais celui-ci est tronqué et ne permet pas de terminer le jeu. La moitié à peine.


Seul le mode normal permet d'imiter les six maîtres et d'obtenir des scores chiffrés dignes de siéger dans le menu des records avec classement en bronze, argent et or. Comme vous pouvez vous en douter, la durée de vie pâtit du faible nombre de gourous si bien que le jeu peut se bouler en une petite heure en ligne droite. C'est ridiculement léger pour 14,99€ (11,99€ en étant membre du PlayStation Plus) mais la replay value est importante pour peu que vous aimiez exploser les compteurs. Un sélecteur de niveau permet d'ailleurs de rejouer la scène de votre choix sans avoir à recommencer une partie depuis le début. Au total, n'espérez tout de même pas plus de trois-quatre heures de jeu pour décrocher le trophée de platine, surtout si vous aviez déjà parcouru le jeu sur PlayStation ou PSP.

Hip Hip-Hop Hourra

De tous les jeux PSone qui mériteraient une cure de jouvence, PaRappa the Rapper n'a pas dû être le plus difficile à remasteriser du fait de sa réalisation déjà minimaliste à l'époque, basée principalement sur des sprites 2D et quelques éléments de décor en 3D pixélisée. Tous les personnages du jeu ont l'air d'avoir été découpés sur des feuilles de papier et leurs animations ont recours à des pliages grossiers qui font leur charme. Une patte graphique immédiatement identifiable qui a contribué à la renommée du titre à sa sortie. La version PlayStation 4 fait honneur au travail du designer Rodney Greenblat avec des graphismes en haute définition et même en 4K dynamique sur PS4 Pro. Le résultat est d'une finesse incomparable et le rendu des couleurs est chaleureux. Dommage que les scènes cinématiques n'aient pas subi le même traitement : elles sont restées dans leur résolution d'origine et sont présentées sous la forme d'un petit écran dans l'écran pour ne pas trop piquer les yeux. Un effort supplémentaire n'aurait pas été du luxe.

Les nostalgiques pourront opter pour un écran 4/3 dans les options au lieu du 16/9 de base. Ce menu renferme également les autres bonus de cette réédition : les biographies des créateurs (Masaya Matsuura et Rodney Greenblat) et des personnages du jeu, des astuces et conseils pour progresser facilement et des pistes audio alternatives inédites. Quels que soient leurs styles, les morceaux sont tous de qualité et deviennent rapidement entêtants si bien qu'on regrette que la bande originale ne soit pas proposée directement avec le jeu mais vendue séparément sur le PlayStation Store pour 7,99€. Sony ne propose même pas un bundle à prix doux pour emporter avec nous les 44 pistes en MP3, il faut payer plein pot. Comme c'est mesquin...

Le jeu a conservé ses temps de chargement entre chaque niveau alors qu'avec un peu d'optimisation il était sans doute possible de les faire sauter, et gère cette fois les vibrations de la manette DualShock 4 pour donner corps aux rythmes des chansons. Les doublages (dialogues et paroles) sont toujours en anglais sous-titrés français mais, dans le feu de l'action, vous aurez l’œil sur les icônes des touches et non sur les traductions. Mieux vaut être simple spectateur pour comprendre les textes. Enfin, sachez que si vous adhérez au concept – un peu vieillissant il est vrai après les dynamiques Guitar Hero et Rock Band -  vous pourrez prolonger l'expérience avec PaRappa the Rapper 2 disponible dans les Classics PS2 de la PS4 pour 9,99€ et plus musical, avec le spin-off Umjammer Lammy jouable sur PS3, PSP, PS Vita et PlayStation TV pour 4,99€.

Notre verdict

On aime

  • Les sprites en 4K, l’écran en 16/9
  • Quelques bonus : biographies, musiques alternatives, vibrations
  • Les musiques toujours aussi entêtantes
  • La direction artistique inimitable

On n'aime pas

  • Les cinématiques n’ont pas été retouchées
  • Les chargements sont toujours là
  • La durée de vie famélique
  • Un méchant coup de vieux quand même

Toujours aussi attachant et charismatique, le charme de PaRappa opère encore en 2017 comme il le faisait en 1997 à condition de l’avoir découvert à l’époque et de le regarder aujourd’hui les yeux pleins de nostalgie. La jeune génération habituée à tâter de l’instrument en plastique devant les riffs endiablés d'un Guitar Hero trouvera l'aventure du chien rappeur bien trop courte et simpliste pour mériter d'y laisser une phalange. Pour une fois, nous conseillons plus cette remasterisation à ceux qui apprécieront le lifting et la retrouvaille qu'à ceux qui la découvriront pour la première fois, et qui la compareront forcément à d'autres titres du genre devant lesquels il ne fait pas le poids en matière de challenge, de convivialité et de durée de vie.

Note finale : 6 / 10
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