Test Full Throttle Remastered

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PS4

Fleuron de l'écurie LucasArts, dixième jeu développé avec le célèbre moteur SCUMM, un des meilleurs jeux de Tim Schafer et de l'année 1995 tout court, point’n’click culte des années 90... Les superlatifs ne manquent pas quand on aborde le cas de Full Throttle, le jeu d'aventure avec des bikers patibulaires qui a fait le bonheur des joueurs sur ordinateurs il y a maintenant 22 ans. Désormais les joueurs PlayStation ont enfin accès à ce classique du genre, disponible à la fois à la maison sur PS4 et dans la poche sur PS Vita, en version retravaillée pour l'occasion. Il était temps !

Vieux motard que j’aimais

Dans un futur dystopique où les véhicules motorisés sont progressivement remplacés par des aéroglisseurs antigravités, des gangs de motards font régner leur loi sur les routes de l'Ouest américain. C'est sur l'une de ces autoroutes désertiques que la limousine de Malcolm Corley roule en direction de sa prochaine assemblée générale pour rencontrer ses actionnaires. Le dernier fabricant de motos du pays est alors doublé par une cohorte de motards faisant germer dans son esprit une idée lumineuse. Et s'il se faisait escorter par un gang jusqu'à sa réunion ? Un tel convoi en mettrait plein la vue aux actionnaires et les convaincrait que les utilisateurs de bécanes sont encore nombreux et actifs. Le patron rencontre alors le chef du gang des Putois dans le premier bar venu et lui fait cette audacieuse proposition. Une offre que Ben refuse poliment mais que le vice-président de la boîte a du mal à digérer. Il décide alors de le doubler, d'assommer le motard et d'engager ses hommes dans son dos. A son réveil dans un conteneur à ordures, l'aventure démarre.


Notre dur à cuire de héros va devoir comprendre ce qui se trame dans son dos et se venger de ses assaillants en dialoguant avec les témoins et en résolvant des énigmes lui permettant d'obtenir des objets clés nécessaires à sa progression. Full Throttle est un point’n’click pur sucre réalisé par le grand Tim Schafer à qui nous devons déjà les remasterisations de pépites comme Monkey Island, Grim Fandango et Day of the Tentacle sur les machines de Sony. Comme l'explicite ci-bien le nom du genre, le gameplay consiste à faire voyager une souris virtuelle sur tout l'écran à la recherche de points d'intérêt symbolisés par un changement de forme de la cible sur laquelle cliquer. Ce présent titre importe de cette belle époque des jeux LucasArts un menu d'interactions par icônes qui s'ouvre quand le réticule tombe sur quelque chose d'intéressant. Le symbole d'une tête de mort permet de regarder quelque chose ou de poser sa langue dessus (en clair, d'entamer le dialogue), une main illustre l'action de ramasser un truc ou d'agir dessus et une botte de biker signifie qu'un bon coup de pied va s'abattre sur sa victime. L'inventaire s'ouvre avec le bouton triangle mais il est aussi possible de faire défiler tout le contenu de ses poches directement à l'écran en pressant L1 ou R1. Dans l'ensemble les utilisations d'objets sont assez logiques, et n'ont rien du tirage de cheveux de Guybrush Threepwood ou de Manny Calavera. Les blocages sont moins fréquents si bien que la progression est plus fluide et la conclusion plus vite arrivée que chez la concurrence. Comptez environ six heures pour faire vos adieux au motocycliste contre une grosse dizaine pour Grim Fandango. En cas d'impasse le titre ne dispose de toute façon pas de système d'indice ou de triche, mais la direction haute de la croix directionnelle fait apparaître en surbrillance les éléments interactifs des décors. De quoi donner un sacré coup de pouce même si la technique peut s'avérer insuffisante par moments.

Plein gaz en HD

En plus des parties sociales et cérébrales des phases classiques du genre, Full Throttle nous place de temps en temps aux commandes de véhicules d'une manière non interactive (des déplacements automatiques sur une carte) ou de manière interactive. On commence logiquement par piloter une moto dans des affrontements contre des membres de gangs adverses sous la forme d'échanges de coups de chaînes dignes de Road Rash. Ensuite, on a à faire à une séquence de destruction derby en vue du dessus. Ces passages sans doute très rafraîchissants et originaux lors de la sortie initiale du jeu rendent moins bien aujourd'hui. Techniquement déjà, le défilement de la route à moto fait penser au mode 7 des jeux Super Nintendo. Cette production étant en 2D façon dessin animé pour adultes, elle imite la 3D avec ce subterfuge qui n'a plus lieu d'être en 2017. Ensuite, d'un point de vue gameplay, la logique du choix de la bonne arme pour faire tomber le bon motard nous échappe un peu. Résultat, on se prend quelques gamelles avant de comprendre les sensibilités de chacun jusqu'à conquérir l'asphalte. Ce genre d'apprentissage par tâtonnement très années 90 qu’on retrouve aussi en bagnole fait partie du plaisir rétrograde. Un héritage vintage qu'on constate aussi dans les animations des protagonistes un peu simples et raides par rapport à ce qu'on fait de nos jours.

Ces légers écueils mis à part, cette production Double Fine reste un must have aujourd'hui comme hier. L'ambiance à mi-chemin entre Mad Max et l'Equipée Sauvage est rarement exploitée dans les jeux vidéo (univers et background des personnages mériteraient de s’y attarder), les musiques très rock and roll donnent envie de porter un cuir, et les doublages français sont excellents et immersifs. Les punchlines de notre ersatz d'Arnold Scharzenegger dans Terminator 2 sont à ce propos savoureuses, et contribuent allègrement à l'ambiance virile qui émane du titre. Les sous-titres deviennent facultatifs, à moins d'opter pour la version anglaise originale avec le Jedi Mark Hamill dans le rôle de Ripburger. Cette remasterisation jouit d'une refonte graphique totale en plein écran (bien qu'il soit possible de revenir à tout moment au rendu original 4/3), de commandes remaniées, de musiques et bruitages retravaillés, d'une sauvegarde automatique et de quelques légères modifications du gameplay et des dialogues. Les développeurs (avec encore maître Schafer aux commandes) se sont pliés au jeu du commentaire audio avec passion et saupoudrent le menu des bonus d'une galerie de visuels et d'un juke box additionnel. Du tout bon - à l'image de la précédente réédition du studio - avec options cross-buy et cross-save de série, pour alterner entre la version PS4 de salon et son itération PS Vita partout ailleurs comme se vante une toute nouvelle machine.

Notre verdict

On aime

  • Le meilleur de l’époque LucasArts
  • Un univers original
  • Les punchlines en français
  • Les énigmes crédibles
  • Cross-buy et cross-save

On n'aime pas

  • Un poil court
  • Un univers qui méritait d’être plus étoffé
  • Les passages en véhicules pas indispensables
  • Les animations datées

Que Full Throttle constitue votre madeleine de Proust ou que vous le découvriez aujourd'hui sous son meilleur jour, ce point’n’click emblématique de l'ère LucasArts mérite une attention particulière de la part des passionnés de jeux d'aventure. Que ce soit son ambiance de film noir aride, sa bande son magique (en particulier les doublages français) ou ses énigmes logiques, tout concourt à faire de lui une œuvre mémorable, symbole d'une époque révolue. Cet univers aurait mérité une suite pour être approfondi, suite qui ne viendra sans doute jamais malgré deux tentatives avortées. Maintenant, on croise les doigts pour que Tim récupère les droits d'Indiana Jones et le Mystère de l'Atlantide pour qu'il boucle la boucle de ses remasterisations !

Note finale : 7.5 / 10
Les commentaires
Le
Cross Buy yes ! J'achète.
Gui

Gui

Le
sophocle a écrit : mar. 18 avr. 2017 22:44 Cross Buy yes ! J'achète.
A ce propos tu as essaye Thimbleweed Park ? Apparemment c'est tres bien !
Le
Gui a écrit : mar. 18 avr. 2017 22:49
sophocle a écrit : mar. 18 avr. 2017 22:44 Cross Buy yes ! J'achète.
A ce propos tu as essaye Thimbleweed Park ? Apparemment c'est tres bien !
Ptêt sur smartphone sinon j'attends la version ps4
Le
J'espère aussi qu'il sortira effectivement sur PS4 (et Vita).

Jeux concernés

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