Test Injustice 2

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PS4

Quatre ans après la sortie du premier Injustice sur la précédente génération de consoles, les super-héros et les super-vilains DC reviennent s’affronter sur PlayStation 4 et Xbox One. Les développeurs de NetherRealm se sont sans grande surprise largement appuyés sur les forces du premier opus pour concevoir sa suite, mais ils ont aussi osé innover pour enrichir encore une formule déjà réussie, au risque peut-être de susciter quelques frayeurs chez les puristes du jeu de combat.  

Pour ceux qui auraient fait l’impasse sur le premier opus, il n’est sans doute pas inutile d’en résumer l’intrigue en quelques mots : dans un univers parallèle, le Superman local devenu fou à la suite d’un plan machiavélique du Joker a instauré une dictature des plus féroces, et ce n’est qu’en faisant appel à des héros d’un autre multivers que Batman est parvenu à le mettre en cage.

Une menace peut en cacher un autre

Injustice 2 reprend précisément là où son prédécesseur s’était arrêté, avec un Batman plus décidé que jamais à faire régner l’ordre dans le respect des lois tandis que son vieil ennemi Superman est prisonnier d’une cellule capable d’annihiler ses formidables pouvoirs. Seul petit hic les anciens amis de l’homme à la cape rouge comptent bien lui redonner sa liberté, alors qu’un autre groupuscule baptisé La Société souhaite à son tour prendre le contrôle du monde avec l’aide d’un mystérieux allié surpuissant. Bref, les choses ne tardent pas à se gâter encore dans ce monde parallèle, et les combats reprennent rapidement.

C’est bien sûr le mode Histoire du jeu qui vous permettra de découvrir la suite des évènements, ses 12 chapitres comptant chacun 3 combats servant à présenter rapidement puis à prendre en main la petite trentaine de combattants figurant au casting du jeu. De nombreuses cut-scenes viennent soutenir de belle manière la narration, même si certaines d’entre elles paraîtront sans doute un peu bavardes à ceux pressés d’en découdre pad en main. A noter pour certains combats la possibilité de choisir entre deux héros pour livrer bataille, une fin alternative étant disponible lorsque vous aurez parcouru grâce à un second run les différents embranchements ainsi proposés. En tout, ce sont 6 à 8 heures de jeu qui vous attendent dans ce mode en fonction de votre niveau dans l’arène.

Mais ne vous fiez pas à cet unique chiffre pour estimer l’envergure du contenu d’Injustice 2 : de nombreux modes de jeu additionnels sont en effet de la partie, à commencer par le Didacticiel qui vous apprendra les bases du combat, communes à tous les personnages, puis les particularités de chacun en 6 à 10 défis. De quoi se faire une idée des possibilités offertes par tel héros et tel vilain, même s’il faut bien avouer que le survol est un peu trop rapide pour réellement permettre de maîtriser un combattant : pas de secret de ce côté-là, il faudra encore une fois passer de longues heures en compagnie du même personnage, de préférence dans le mode Entraînement, et consulter la liste de ses coups dans le menu Pause pour espérer en tirer la quintessence ! Une fois en confiance vous pourrez tester vos capacités en mode Versus I.A. (duel contre la console) en réglant les paramètres de votre adversaire, et ainsi affiner encore vos techniques.

Quand le RPG s’invite dans le jeu de baston

Là où Injustice 2 se démarque des précédentes productions de NetherRealm, c’est dans l’inclusion non seulement de points d’expérience qui permettent à vos personnages de régulièrement monter de niveau, mais aussi et surtout dans la présence de pièces d’équipement (tête, torse, bras, jambes, arme) qui permettent d’améliorer leurs caractéristiques (force, capacité, défense, vie). Ces accessoires peuvent être communs, rares ou épiques, le bénéfice apporté allant évidemment croissant en fonction de la catégorie. Attention toutefois, chacun nécessite de votre personnage un niveau minimum pour être utilisé, et il faudra donc passer de longues heures en compagnie de votre combattant préféré pour utiliser ses meilleures pièces d’armure et ses armes les plus efficaces. Pour la petite histoire, précisons que tous ces accessoires sont récupérés dans des « boîtes mères » de type bronze, argent, or, platine ou diamant, gagnées en combat ou achetées avec les crédits in-game.


A noter la possibilité de faire évoluer un équipement vers le niveau actuel d’un personnage grâce à des jetons spéciaux, ainsi que celle de revendre les accessoires dont vous n’avez plus besoin afin de récupérer quelques précieux crédits que vous pourrez immédiatement réinvestir. Mentionnons aussi la présence de plusieurs configurations (appelées ici panoplies) pour chaque héros, ce qui vous permettra d’adapter les caractéristiques de votre personnage à son prochain combat.

Une durée de vie colossale

Ces différents aspects RPG sont parfaitement exploités par la dernière composante solo du jeu, à savoir le sympathique mode Multivers qui rappelle à bien des égards les tours de défis de Mortal Kombat X : plusieurs mondes parallèles vous sont proposés pendant une période donnée, chacun abritant plusieurs séries de combats plus ou moins difficiles. Le niveau conseillé est indiqué pour chaque série, les plus difficiles permettant bien sûr d’obtenir les plus grosses récompenses en termes de crédits et de boîtes mères. Des modificateurs de matchs pourront venir perturber le déroulement de la rencontre comme des cœurs permettant de récupérer de la vie ou des mini-volcans qui pourraient bien vous stopper net dans votre fantastique combo.

Côté multijoueurs en local, vous aurez le choix entre de simples Versus, des Tournois et le mode Simulateur Combat I.A. qui vous propose de créer une équipe contrôlée par la console afin d’affronter d’autres joueurs. En ligne, les salons vous permettront de trouver des adversaires à affronter en Match avec classement, Match contre joueur ou Combat privé (pour les amis). Le match-making s’est révélé plutôt efficace durant nos sessions de test, et il y a fort à parier que les amateurs du genre y trouveront leur compte. Ils pourront d’ailleurs créer ou rejoindre une Guilde pour accéder à des défis spécifiques qui leurs permettront d’obtenir encore plus de récompenses.

Un gameplay accessible et profond

A ce stade, les amateurs du genre se disent sans doute : c’est bien joli tout ça mais quid du gameplay ? Qu’ils se rassurent, quelques minutes pad en main suffisent à comprendre que nous jouons ici dans la cour des grands.

Evidemment les développeurs ont repris le système des trois attaques (Carré = faible, Triangle = moyenne, Croix = forte) à enchaîner dans des combos agrémentés de quarts de cercle et autres flips. Chaque personnage dispose de sa propre panoplie de coups, les plus compliqués impliquant des annulations, des maintiens de bouton et des temps de pause avant de lancer l’attaque suivante. La parade, debout ou accroupi, reste évidemment l’un des piliers du jeu, tout comme les projections et les interactions environnementales qui vous permettront selon les arènes de balancer un objet du décor, de projeter l’adversaire vers une structure en arrière-plan, ou de virevolter dans les airs pour échapper à l’ennemi ou le prendre à revers. Les transitions d’arènes sont aussi de retour, avec plusieurs lieux de combat dans un même stage : il vous suffit de propulser votre vis-à-vis au bon endroit pour changer de décor ! Bien sûr les combos de jonglage restent un moyen relativement sûr d’infliger de lourds dégâts à l’adversaire, d’autant plus si vous réussissez à placer un coup spécial pour terminer.


La super-jauge si chère aux jeux de combat modernes fonctionne ici comme partout ailleurs, se remplissant au gré des coups donnés et reçus et pouvant être utilisée par segment ou en totalité en fonction de l’attaque portée. Ainsi les coups spéciaux existent en version « brûle-jauge » déclenchée en appuyant sur R2 à la fin du combo, et augmentent votre impact moyennant un segment de la barre. La nouvelle roulade d’esquive est au même tarif, tandis que l’esquive aérienne permettant d’échapper à un combo de jonglage nécessitera deux segments. Enfin, le super-coup (L2+R2) videra la jauge mais offrira une fois de plus de superbes cinématiques et des dégâts impressionnants.

Sachez que chaque héros ou vilain dispose aussi d’un atout unique lui permettant de déclencher des attaques supplémentaires ou d’obtenir différents bonus : Batman peut par exemple utiliser trois chauve-souris mécaniques comme projectiles ou bouclier, tandis que Green Lantern bénéficiera d’un surcroît de rapidité et que Harley Quinn lancera ses hyènes sur son adversaire.

Histoire d’être totalement complet, précisons que les Chocs sont de retour et permettent toujours de déclencher, une fois par combat, une séquence de pari sur votre jauge de spécial : le personnage à l’initiative de la manœuvre récupère de la vie s’il gagne, mais en perd dans le cas contraire.

Un casting à la hauteur

Pour vous permettre de profiter au mieux de tous ses bons côtés, Injustice 2 vous propose un casting riche de 27 personnages à savoir Swamp Thing, Cyborg, Catwoman, Flash, Green Lantern, Harley Quinn, Batman, Superman, Le Joker, Atrocitus, Gorilla Grodd, Cheetah, Deadshot, Poison Ivy, Supergirl, Green Arrow, Docteur Fate, Blue Beetle, Firestorm, Aquaman, Black Canary, Wonder Woman, Black Adam, Captain Cold, Robin, L’Epouvantail et Bane. Les joueurs ayant précommandé le jeu auront aussi accès à Darkseid tandis que compléter le mode Histoire vous permettra ensuite de jouer Brainiac. Des DLC ont déjà été annoncés pour enrichir encore l’offre de base mais, contrairement à ce que propose Street Fighter V, il faudra obligatoirement passer à la caisse pour en profiter : impossible de déverrouiller ces nouveaux personnages avec des crédits in-game...

Quoi qu’il en soit on peut saluer le travail des développeurs qui nous proposent ici un casting très varié où les différents personnages offrent réellement différentes manières de jouer : on retrouve évidemment la dualité entre mobilité et puissance (Gorilla Grodd frappe très fort mais est un peu pataud tandis que Cheetah est agile mais manque quelque peu d’impact), mais les coups spéciaux, les atouts et les super-coups permettent vraiment à chacun d’offrir une prise en main distincte.

Une technique maîtrisée

Pour ne rien gâcher l’ensemble du jeu peut se targuer d’une réalisation soignée, aussi bien technique qu’artistique, allant de menus parfaitement réactifs à des arènes fourmillant d’animations annexes en passant par des cut-scenes, déjà évoquées plus haut, de grande qualité. Les fans hardcore des comics regretteront peut-être que certains équipements dénaturent quelque peu l’apparence habituelle de leurs héros, mais nous avons pour notre part apprécié la touche fantaisiste apportée sur ce point-là par NetherRealm. L’animation des personnages ne souffre par ailleurs aucun reproche, et le rendu global impressionne avec des textures de qualité, des effets réussis, et une fluidité sans faille (nous avons testé le jeu sur PS4 Pro).


A vrai dire le seul petit reproche que l’on pourrait formuler à l’encontre d’Injustice 2 concerne sa bande son pas forcément remarquable, les musiques restant extrêmement discrètes tandis que les doublages français manquent parfois de crédibilité. Rien qui ne mérite toutefois de passer à côté de cet excellent jeu de baston pour peu que l’on aime un tant soit peu le genre !

Notre verdict

On aime

  • Le gameplay accessible et profond
  • Les éléments de RPG
  • L’histoire bien ficelée
  • La belle prestation technique
  • Le mode Multivers

On n'aime pas

  • La bande son un poil en retrait
  • Les personnages en DLC
  • Les didacticiels spécifiques un peu légers

NetherRealm continue sur sa lancée et nous offre après le reboot de Mortal Kombat en 2011, le premier Injustice en 2013, et Mortal Kombat X en 2015, un nouveau jeu de combat aux petits oignons qui allie avec brio un gameplay à la fois accessible et profond, une réalisation de bonne facture, et un contenu suffisamment fourni pour nous river de longues heures à notre pad. On aurait toutefois apprécié que les joueurs les plus assidus puissent débloquer les personnages supplémentaires attendus en DLC avec des crédits in-game plutôt qu’avec des espèces sonnantes et trébuchantes. Messieurs de chez Warner, il n’est peut-être pas encore trop tard pour changer d’avis ?  

Note finale : 8.5 / 10
Les commentaires
Le
Je suis en phase complet avec le test ! J'achète rarement de jeux de combats habituellement mais la entre le casting DC hyper complet et toutes les possibilités avec le multivers ou les différents mode de combats en ligne, le jeu est vraiment génial. La customisation aussi est grave cool, surtout que l'on débloque facilement des caisses alors entre ca et les loots que l'on récupère après un match, on a toujours quelque chose à comparer !
Et le mode guilde est une réussite, le côté tout le monde participe à un but commun pour les divers objectifs de guilde, ca donne envie de se bouger!

Le jeu est vraiment complet :jap:

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