Test Victor Vran

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PS4

Pas aussi populaire que Van Helsing dont les exploits ont été narrés sur PlayStation 4 en mars dernier (voir notre test complet ici), le bien nommé Victor Vran va essayer de se faire un nom sur consoles après avoir sévi avec brio sur PC durant l'été 2015. Ce hack’n’slash à l'ambiance gothique ressemble beaucoup aux aventures du chasseur de vampires de Bram Stoker, mais dispose tout de même de quelques sérieux atouts dans sa manche pour se démarquer.

L’habit fait le moine

Avant d'entrer dans le vif du sujet il convient d'apporter quelques précisions sur la mise en vente du jeu des bulgares de Haemimont Games à qui nous devons la série Tropico. Victor Vran est disponible en deux éditions : une toute simple vendue 19,99€ et une Overkill Edition incorporant directement les deux campagnes additionnelles – Les Mondes Fracturés et Motörhead : Through the Ages – pour une quarantaine d'euros. Ceux qui veulent d'abord tester la campagne principale pourront ensuite récupérer les DLC moyennant la somme de 11,99€ par add-on. En France c'est la version épurée qui sera vendue en boite à partir du 4 juillet prochain pour 19,99€ dans toutes les bonnes boutiques, alors qu'aux États-Unis la version physique est uniquement l'Overkill Edition avec tout dedans. Sans doute que chez nous l'éditeur a jugé que le jeu aurait plus de chance de se vendre en entrant directement en gamme budget qu'en étant proposé deux fois plus cher. Sachez donc à quoi vous attendre avant de passer en caisse. Ceci étant dit, revenons à nos moutons.

Il y a quelque chose de pourri au royaume de Zagoravie et le chasseur de monstres Adrian va remettre un peu d'ordre là-dedans. C'est ce qu'il croyait en tout cas mais comme il n'a plus donné de signe de vie à son ami Victor Vran depuis un moment, l'homme au chapeau décide de se déplacer en personne pour tirer cette affaire au clair. Ce pitch sert de prétexte pour lancer notre aventurier dans les rues désolées de cette région imaginaire peuplée d'araignées géantes, de squelettes, de morts-vivants, de succubes et d'autres créatures classiques mais finalement peu variées du bon Diablo-like. Parce que Victor Vran se présente comme un hack’n’slash des familles avec sa vue aérienne, sa caméra rotative qui fait disparaître des portions de bâtiments pour une meilleure visibilité, son pillage de coffres et ses destructions d'éléments du décor. Pourtant, en y regardant de plus près, le bougre est quand même bien plus souple que les héros de Blizzard : Victor peut sauter, effectuer des roulades pour esquiver des attaques et même prendre appui sur un mur pour atteindre une surface en hauteur façon Prince of Persia. Une agilité bienvenue dont les niveaux tirent parti en planquant des trésors hors de portée des enfants.


L'autre particularité du gars est d'opter pour une gestion de l'expérience et de l'inventaire simplifiée à l'extrême pour se concentrer sur les combats. Ainsi chaque prise de niveau dope simplement les points de vie, ne laissant pas au joueur le loisir de personnaliser d'autres caractéristiques en y injectant des points d'expérience. Pour ce qui est du sac à dos c'est pareil : hormis des armes blanches, contondantes, de jet et à feu, monsieur Vran ne récupère jamais de pièces d'armure pour changer d'apparence et booster sa résistance. Il peut juste changer l'intégralité de son costume à certains moments et profiter des nouveaux avantages offerts par ce dernier. Une nouvelle tenue (de dandy, de samouraï, de chasseur, de cow-boy, de moine…) privilégie un type d'arme et modifie la gestion de la barre de surpassement. Cette jauge à la droite de l'écran se charge normalement à chaque ennemi occis et permet de déclencher un pouvoir spécial une fois pleine. L'avantage du moins de choix est surtout d'avoir moins de prise de tête et moins d'allers-retours dans l'inventaire. Épuré et ergonomique comme il faut, ce menu se concentre sur l'essentiel : les armes à équiper (deux au maximum, permutables avec R1), les consommables à poser sur les raccourcis de la manette (flèches gauche et droite), les attaques spéciales à placer sur les touches Triangle et Rond, les cartes de destinée à sélectionner. Ces dernières se gagnent dans le jeu et apportent des bonus passifs comme une meilleure santé ou une meilleure attaque. Rien qui puisse vraiment vous différencier de vos copains donc, même en se bricolant des armes chez l'alchimiste local.

V for Victor Vran

En plus de l’exploration de vastes contrées via une carte de la région, le jeu propose une démarche intéressante à chaque niveau : la réalisation d’une série de défis facultatifs mais hautement conseillés pour remporter de l’or et de l’expérience supplémentaire. Débarrasser un labyrinthe de ses araignées, tuer un monstre dodu, trouver un passage secret ou briser un nombre précis de vases ne sont que des exemples parmi tant d’autres des petits challenges annexes à relever pour casser la routine et s'amuser autrement. Un peu de variété ne peut pas faire de mal, et comme les récompenses tombent la progression s'en trouve facilitée. Sinon il est toujours possible de tailler le bout de gras avec un pote durant sa partie puisque le jeu est entièrement jouable en coopération à deux en local, option qui manquait cruellement à Van Helsing. En ligne on peut même jouer à quatre en coopération ou s'affronter dans une arène si le cœur nous en dit et que nous voulons prolonger une durée de vie assurant déjà la dizaine d'heures pour sa campagne principale.

Les joueurs ayant opté pour l'Overkill Edition auront également sur le feu les deux extensions aux styles diamétralement opposés. « Les Mondes Fracturés » prolonge simplement l'expérience originale en rajoutant quatre donjons hors du temps et de l'espace. Victor part à la recherche d'un astrolabe, découvre qu'il peut désormais monter jusqu'au level 60, trouve des talismans capables de changer son apparence physique et son style de combat, et peut même se frotter à un niveau sans fin où il doit combattre jusqu'à la mort. « Motörhead : Through the Ages » est en revanche totalement hors sujet puisqu'il est entièrement dédié à la gloire du célèbre groupe britannique de heavy métal. Les membres font des caméos et leurs musiques bruyantes tournent en boucle dans des niveaux prenant pour cadre la revisite de mondes en guerre allant jusqu'à nous expédier en pleine Seconde Guerre Mondiale contre des ersatz de nazis. Ce grand écart anachronique tranche bien trop avec le style gothique fin XIXème siècle du jeu original pour satisfaire les puristes. Quand en plus on constate que le bon Lloyd Kaufman (créateur de Troma Entertainment à qui nous devons des nanars cultes comme Toxic Avenger et Poultrygeist) tient le rôle du barman du pub de la fin du monde, on comprend mieux le côté série Z de ce DLC. Un gros délire totalement assumé par les développeurs mais qui ne fera pas l'unanimité auprès des joueurs.

Arrivée avec deux ans de retard sur nos consoles, cette modeste production d'Europe de l'Est n'est pas ce qu'on peut qualifier d’écrin de beauté. Les graphismes paraissent datés, le zoom de la caméra est absent, les textes à l'écran sont trop petits, les textures sont assez simples et les effets spéciaux n'ont rien de particulièrement tape-à-l’œil. La mise en scène à base d'images fixes doublées en anglais assure le minimum côté narration, et tout le capital sympathie de l'expédition repose sur la présence d'un narrateur bavard, une voix-off qui tient compagnie à Victor dans sa galère à la manière de la Katarina de Van Helsing. Une possession plus qu'une schizophrénie qui n'hésite pas à balancer quelques références à la pop culture pour détendre l'atmosphère entre deux exécutions de monstres. De quoi nous conforter dans l'impression positive générale émanant de ce jeu d'action stylé et jouissif.

Notre verdict

On aime

  • De l’action fun et violente
  • Des défis sur chaque carte
  • Jouable à deux en local
  • Une gestion sans prise de tête

On n'aime pas

  • Une personnalisation peut être trop simplifiée
  • Graphismes datés et mise en scène vieillotte
  • Le DLC Motörhead ne plaira pas à tous

Avec des sorties aussi rapprochées sur consoles nous avions hâte de confronter Victor Vran et Van Helsing. Ces deux hack’n’slash traitent du même sujet (le massacre de monstres en masse), optent tous deux pour un héros chapeauté, une ambiance gothique façon fin XIXème siècle et une action jouissive sans temps mort. Le jeu de Haemimont Games est certes moins beau, mais il s'avère nettement plus convivial grâce à de la coopération locale, plus long avec ses deux extensions incluses dans l'Overkill Edition, plus fun avec ses défis à chaque niveau et plus accessible avec une gestion moins prise de tête de l'inventaire. La profondeur en pâtit, mais le plaisir est immédiat et vous êtes assurés de passer un agréable moment en sa compagnie.

Note finale : 7.5 / 10
Les commentaires
Le
Je me suis pris le jeu, bonne surprise. C'est du diablo en un peu moins bien (ca sent le petit budget). Vraiment une bonne idée les objectifs secondaires comme indiqué dans le test, ca rends le jeu assez sympa à jouer.

Dispo si jamais des gens veulent se faire le jeu en multi.

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