Test Yomawari : Midnight Shadows

Publié le par
PSV

Un an tout juste après la sortie de Yomawari : Night Alone sur PlayStation Vita, sa suite Midnight Shadows sort le 27 octobre sur la nomade de Sony, accompagnée cette fois de versions PlayStation 4 et Steam. Pour l'occasion le jeu d'horreur de Nippon Ichi Software sort en boite sur les deux consoles, mais la cartouche Vita n'est en vente que dans les magasins de la chaîne Micromania. C'est donc sur une version numérique que ce test portable a été réalisé.

Midnight Special

A la manière du démarrage du premier opus, le prologue de Midnight Shadows est dramatique, limite choquant, et donne tout de suite le ton de ce qui nous attend. La nouvelle production de Nippon Ichi Software tente de nous berner avec ses graphismes colorés et ses personnages kawaii mais c'est bien d'horreur qu'il est question ici avec des enfants en guise de victimes comme le veut la mode du moment (voir le film « ça » pour s'en convaincre). Exit la fillette anonyme du premier opus, cette suite se concentre sur Yui et Haru, deux amies inséparables qui partent un soir d'été en haut d'une colline pour admirer un dernier feu d'artifices. On comprend de leurs échanges qu'un futur déménagement va éloigner les deux gamines bien qu'elles soient déterminées à rester ensemble. Alors qu'elles reprennent le chemin de la ville, une rencontre inattendue avec un ennemi va les séparer. La fille au ruban bleu dans les cheveux partira à la recherche de celle au ruban rouge pendant que cette dernière fera de même dans son coin. Le jeu offre cette fois deux personnages à diriger, aux capacités identiques, dont les aventures se vivent alternativement selon une trame imposée. Cette perspective offre une narration plus intéressante que dans le premier volet (qui était plus linéaire) en ménageant le suspense sur le devenir de chacune selon leurs points de vue respectifs, à la manière d'un film où on suivrait deux histoires qui s'entrecroisent. Une bien belle technique pour maintenir l'intérêt jusqu'au générique de fin.


Les déplacements se font toujours à la troisième personne avec une vue de trois-quarts (isométrique) offrant une vision à 360° des dangers qui peuvent nous tomber dessus. Cette suite innove avec quelques scénettes montrant par moment une vue de profil avec différentes couches de décors en 2D comme toile de fond. Pratique pour observer le panorama à perte de vue par exemple. Le stick analogique droit sert à diriger le faisceau de la lampe torche autour de nous d'une manière un peu plus visible que l'an passé. La lumière est plus vive, plus saisissante, plus rassurante. La touche croix est la plus sollicitée étant donné qu'elle permet d'agir directement sur l'action en fonction d’icônes visibles à l'écran. Un point d'interrogation veut dire qu'un élément éclairé retient l'attention de notre héroïne et celui-ci se transforme en point d'exclamation si une action est à réaliser, en étoile verte si un objet est à ramasser et en petite main si on peut pousser / tirer l'objet en question. Si vous voyez un double point d'exclamation, c'est qu'un objet crucial est sous vos yeux, ne le loupez pas. De par cette iconographie la compréhension est immédiate, sans avoir à lire un quelconque texte qui est de toute façon en anglais, le jeu n'étant pas traduit. Le niveau de langage employé est relativement accessible avec un niveau bac mais ce serait encore plus limpide avec des mots dans notre langue. L'éditeur NIS America fait déjà l'effort de nourrir la PS Vita, il ne faudrait pas commencer à devenir trop exigeant non plus…

All night long

A l'instar de la première expérience, le gros du gameplay consiste à explorer une ville ouverte, ses alentours et quelques intérieurs à la recherche de sa compagne d'infortune en se heurtant de temps à autres à des limitateurs comme des barrières de sécurité ou des passages à niveau. Cette suite a le mérite de proposer des environnements plus variés, avec notamment des chemins boisés, montagneux, le métro, des égouts et des maisons abandonnées typiquement japonaises. Son titre parle pour lui, Yomawari : Midnight Shadows suinte le Pays du Soleil Levant par tous les pixels, que ce soit au niveau du character design avec ses personnages mignons commercialisables immédiatement en peluches, au niveau de ses décors typiques à base de temples, de portes coulissantes, de distributeurs de boissons à chaque coin de rue et au niveau de son bestiaire plein de tentacules, de cheveux longs et de spectres. La variété est une fois de plus au rendez-vous côté fantômes entre les visages brumeux, les têtes géantes, les bouches démesurées, les squelettes et cet ersatz de scissorman qui nous poursuit avec sa paire (Note du rédac’ chef : de ciseaux !) tranchante couverte de sang.

Puisqu'il n'existe aucun moyen de se défendre ou de combattre les créatures, la solution la plus évidente en cas de rencontre paranormale est d'éviter le conflit. Le son d'un battement de cœur de plus en plus persistant nous alerte sur la proximité d'une entité. Deux solutions s'offrent alors à nous : se cacher dans un buisson / derrière un panneau publicitaire ou prendre nos jambes à notre cou. Notre débandade est toutefois limitée par une jauge d'endurance située en bas de l'écran ayant la fâcheuse tendance à se consumer en un clin d’œil lorsque notre protagoniste est prise de panique alors que c'est justement le moment où l'adrénaline devrait prendre le relais pour nous tirer d'un mauvais pas. L'esquive n'est donc pas imparable mais complémentaire des autres manœuvres d'évitement que sont la planque et la diversion. En cas de confrontation directe la sanction tombe : un game over dans une gerbe d'hémoglobine et un retour au dernier point de sauvegarde. Les statues Jizô et les téléphones publics servent désormais à sauvegarder définitivement sa partie en échange d'une pièce et non plus de simples checkpoints ce qui évite de devoir obligatoirement retourner à la maison pour verrouiller sa partie en sautant sur son lit. Vivre, mourir, recommencer devient un peu moins pénible.


Cette ville de banlieue ne souffre visiblement pas de la crise économique puisque des pièces brillantes jonchent le sol et on en ramasse aussi fréquemment que des petites pierres qui servent à détourner l'attention. Notre inventaire se charge d'ailleurs assez vite de bric-à-brac (objets clés, collection, consommables) parfois sans intérêt récupéré dans la rue, à se demander si les gosses ne souffrent pas de manière précoce du syndrome de Diogène. Une pression sur la touche Start permet également de consulter la carte des lieux griffonnée au fur et à mesure des découvertes, de voir l'objectif en cours et de relire le journal intime de l'enfant pour se rafraîchir la mémoire. Les destinations sont volontairement floues pour nous laisser le plaisir de nous perdre dans les ruelles lugubres et maximiser nos « chances » de croiser un ennemi. On tourne parfois en rond en attendant de tomber sur la cut-scene qui fera avancer l'histoire, mais tant qu'il reste une zone inexplorée sur la carte nous avons un cap. Très fidèle à son modèle, cette suite en hérite d'un de ses défauts, à savoir l’absence de partitions musicales. Point de musique angoissante à se mettre dans les oreilles mais seulement des sons d'ambiance tels que des grillons lointains, le grésillement d'un lampadaire, le moteur d'un distributeur automatique et des bruits de pas étouffés dans la nuit. Mis à part quelques sursauts calculés et bien mis en scène il n'y a pas de quoi mouiller son pantalon pendant les sept / huit heures nécessaires à en faire le tour sur petit ou grand écran, la cartouche étant compatible avec la micro-console PlayStation TV pour ceux qui l'ont. Le seul détail qui nous hérissera le poil, ce sont ces quelques petits ralentissements inexplicables : encore un coup des esprits frappeurs !

Notre verdict

On aime

  • L’histoire qui alterne les points de vue
  • Des lieux plus nombreux et variés
  • Les sauvegardes plus faciles et régulières
  • Quelques rares sursauts
  • En boite et compatible PlayStation TV

On n'aime pas

  • Toujours en anglais
  • Toujours pas d’ambiance musicale
  • Toujours pas de peur
  • Les ralentissements

Yomawari : Midnight Shadows souffre un peu trop du syndrome « le même en mieux » tant il ressemble à son aîné, que ce soit dans ses qualités esthétiques (direction artistique stylée, character design des fantômes) que dans ses défauts déjà soulignés (aucune musique, aucune peur, du die & retry frustrant). Proche d’un remake avec des décors et situations quasi-identiques, nous retenons tout de même de cette suite des lieux plus variés (avec même parfois une vue latérale) et une narration plus intéressante à suivre du fait de sa dualité d'héroïnes qui s’entremêlent sans cesse. La série s'améliore et cette aventure constituera une pièce de choix pour votre soirée d'Halloween 2017.

Note finale : 7 / 10
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