Test Sonic Forces

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PS4

Fort du succès de Sonic Mania sorti au mois d’août dernier, SEGA continue de célébrer les 25 ans du petit hérisson bleu avec l’arrivée il y a quelques jours de Sonic Forces. Présenté comme l’héritier de Sonic Colours et Sonic Generations, le titre avait pour ambition de proposer un Sonic en 3D plus convaincant que ses prédécesseurs dont le gameplay et la narration nous avaient laissés sur notre faim. Alors, pari réussi ?

A vrai dire le doute est permis lors du premier lancement du jeu qui nous présente un écran d’accueil plutôt austère après le défilement des incontournables logos (éditeur, développeurs, outils sous licence...). Les joueurs friands de cinématiques d’introduction seront forcément un peu déçus, et n’auront d’autre choix que de se lancer directement dans l’aventure. Heureusement ils comprendront immédiatement que la Sonic Team a écouté les reproches formulés à l’encontre de sa précédente production, en proposant cette fois une histoire soutenue par de nombreuses cinématiques utilisant le moteur du jeu.

The Usual Suspects

Vous l’aurez sans doute deviné, le Dr Eggman (ou Robotnik selon les goûts de chacun !) veut une fois encore dominer le monde et il s’est adjoint pour l’occasion les services d’un mystérieux partenaire appelé Infinite. Ce dernier dispose d’une puissance incroyable d’origine inconnue qui lui permet de vaincre Sonic lors de leur première rencontre. Eggman et ses alliés parviennent ainsi rapidement à prendre le contrôle des différentes régions du globe, obligeant Tails, Knuckles, Charmy, Amy et les autres à se cacher pour organiser la résistance.


Alors que leur situation semble plus que compromise, deux renforts inespérés font leur apparition : d’abord la « nouvelle recrue », un avatar que vous créerez de toute pièce (nous y reviendrons dans un instant) bien décidé à mettre un terme aux agissements d’Eggman, puis le Sonic classique des débuts de la série qui débarque par une faille temporelle créée par l’énergie dont Infinite tire sa force (une pirouette scénaristique déjà utilisée dans Sonic Generations). Les deux compères auront tôt fait de libérer le Sonic moderne emprisonné après sa défaite initiale, et le trio ainsi formé pourra repartir combattre le nouveau tyran et ses sbires.

Une nouvelle tête

Mais revenons-en à la création de notre avatar qui commencera par la sélection de son genre (garçon ou fille), avant de passer au type d’animal à choisir parmi les sept disponibles, chacun apportant un avantage précis : le chien récupère quelques rings après un KO, le loup attire les objets, le lapin a une durée d’invincibilité plus longue après avoir encaissé des dégâts, l’ours souffle les ennemis après une attaque, le chat conserve quelques rings après avoir été touché, l’oiseau dispose d’un double saut et le hérisson a plus de temps pour récupérer ses rings après les avoir perdus. Viennent ensuite les caractéristiques purement cosmétiques comme la couleur de la peau et du corps, la forme et la couleur des yeux, ou encore la pose adoptée après une victoire.

Une fois votre héros anonyme créé, vous pourrez le faire passer dans la Cabine d’essayage pour lui trouver la tenue la plus appropriée : vêtements, gants, chaussures, chapeaux et lunettes sont disponibles pour lui créer un look distinctif, de nouveaux éléments étant évidemment débloqués en cours de partie. A noter l’existence d’une Armoire bien pratique pour sauvegarder les tenues les plus réussies et les réutiliser rapidement !

Contrairement aux deux Sonic, notre avatar est équipé d’une arme (un Wispon dans le vocabulaire du jeu) lorsqu’il part en mission, celle-ci offrant deux fonctions respectivement affectées aux boutons R2 et Triangle. Si vous démarrerez avec l’Eclat (lance-flammes + propulsion dans les airs), vous débloquerez ensuite la Vrille (vrille vers l’avant + perçage des sols et des murs), l’Eclair (fouet + déplacements rapides), le Cube (immobilise et fragilise les ennemis + crée une plateforme), le Vide (aspire les ennemis et les rings + téléportation), le Flottant (souffle les ennemis + vol dans les airs) et l’Astéroïde (verrouille plusieurs ennemis + invincibilité et attraction des objets). A noter que plusieurs versions de chaque arme existent, avec différents bonus comme une glisse plus rapide, un bouclier protecteur, ou encore des rings supplémentaires lors du passage d’un point de contrôle.

Trois héros, trois gameplays

Vous l’aurez deviné, la présence d’un trio de héros induit celle de trois maniabilités différentes. On passera rapidement sur celle du Sonic classique qui se rapproche de ce qu’offrent les opus 2D de la série : l’action est évidemment vue de côté, et les niveaux font la part belle à la vitesse tout en insérant ici ou là différents pièges (ennemis, piques, vide) pour tester vos réflexes, ainsi que des passages de plateforme pour mettre votre précision à l’épreuve. Seul petit hic sur ce dernier point l’inertie du hérisson est bien plus prononcée qu’à l’habitude, ce qui entraîne un nombre conséquent de sauts ratés et autant de frustration : un point que nous avions déjà relevé sur Sonic Generations il y a six ans et qui risque de rebuter les joueurs qui ont adoré la réactivité de Sonic Mania


Le Sonic moderne et l’avatar présentent quant à eux plusieurs similitudes, à commencer par leurs niveaux qui alternent la vue de côté et la vue de dos. Ils profitent aussi tous les deux de l’attaque guidée, déclenchée par le bouton Croix dès que le viseur apparaît à l’écran : le personnage se propulse alors vers sa cible (ennemi, bumper ou point d’accroche pour l’avatar qui est équipé d’un grappin !), et peut ainsi enchaîner plusieurs manœuvres d’attaque servant aussi de déplacement rapide (utile pour les speedrunners !). Le Sonic moderne mise d’ailleurs presque tout sur la vitesse avec la présence d’un turbo : il vous suffit de ramasser une capsule Wisp sur votre route pour ensuite mettre les gaz avec le bouton Carré, ce qui rendra le hérisson invincible et lui permettra de dégommer ses adversaires sans ralentir. L’avatar se rapproche lui plus d’un Ratchet avec de la plateforme et son Wispon pour éliminer ses adversaires. Les deux compères auront d’ailleurs droit à des séquences sur rails rappelant elles aussi le duo d’Insomniac, le passage d’un rail à l’autre étant effectué au choix par L1 et R1 ou au stick. On note l’existence de quelques QTE lors de passages spectaculaires mais largement scriptés, ainsi que pour déclencher un boost d’équipe lorsque plus d’un héros est présent à l’écran. Certaines missions permettent en effet de faire collaborer deux voire trois de nos équipiers, ce qui permet au joueur de profiter des compétences de chacun.

Sachez enfin que sept boss sont au programme des réjouissances, dont plusieurs suivent malheureusement le même principe de poursuite : il s’agit de foncer tout en évitant les obstacles jusqu’à atteindre l’ennemi, déclencher une attaque guidée, et recommencer jusqu’à ce que sa jauge de vie soit épuisée ! Pas franchement excitant, d’autant que les boss plus classiques ne se montrent pas spécialement inventifs non plus.

C’est un peu court, jeune homme !

Pour mettre une fois de plus un terme aux agissements d’Eggman, notre fine équipe devra traverser trente niveaux débloqués l’un après l’autre sur la carte du monde. Votre progression au sein de cette campagne vous permettra peu à peu d’accéder à six niveaux secrets, tandis que récupérer toutes les étoiles rouges cachées dans les niveaux de base servira à débloquer six niveaux « extra », et accessoirement à débloquer les rings numérotés puis les rings d’argent nécessaires à l’obtention d’un des trophées du jeu. Une fois la campagne bouclée vous pourrez vous lancer dans les trois niveaux de l’Episode Shadow proposé gratuitement au téléchargement, et ainsi en apprendre un peu plus sur la genèse d’Infinite (le DLC peut être parcouru quand vous le voulez mais il est préférable de terminer le scénario principal avant de s’y attaquer !). Vous pourrez aussi replonger dans les différents niveaux en vous créant de nouveaux avatars, ou en incarnant un avatar « invité » conçu par un autre joueur, ce qui vous permettra de profiter de son Wispon potentiellement plus efficace que le vôtre.

Histoire de prolonger encore le plaisir, des missions SOS apparaissent régulièrement sur les stages déjà terminés : un signal de détresse est envoyé par un avatar créé aléatoirement, la couleur du message dictant le type de mission qui vous attend. Le rouge indique que vous utiliserez l’avatar en question pour compléter le niveau, le vert signifie que l’avatar sera votre invité pour la mission, et le bleu que vous partirez à la recherche de l’avatar (caché quelque part dans le niveau) aux commandes de l’un des trois héros de l’aventure.

Dans le même registre, le menu Missions vous propose des Missions Quotidiennes qui vous apporteront un bonus de points d’expérience temporaire, et des Missions-Défis qui vous permettront de débloquer de nouveaux objets de customisation, en nombre plus ou moins important selon vos performances. Car comme ses prédécesseurs, Sonic Forces propose un système de scoring qui vous octroiera à la fin de chaque niveau une certaine quantité de points d’expérience en fonction du temps passé, du nombre de rings récupérés et du nombre de tentatives. Ces points se traduiront immédiatement en un rang sur le niveau en question (S, A, B ou C), mais s’accumuleront au fil du temps pour vous permettre de remporter des médailles.

Si la lecture des précédents paragraphes vous avait donné le sourire à l’idée de passer des heures en compagnie de Sonic et ses amis, vous déchanterez sans doute en apprenant que nous avons complété l’aventure principale et une bonne partie des objectifs annexes en seulement cinq petites heures de jeu… Il faut dire que la majorité des niveaux se boucle en moins de trois minutes, même si certains boss (dont le boss final particulièrement retors) peuvent nécessiter plusieurs essais. Précisons au passage que nous jouions en mode Difficile, un mode Facile étant disponible pour les moins expérimentés : on ne perd alors que vingt rings à chaque contact avec un ennemi ou un piège (contre la totalité en Difficile, comme dans un vrai Sonic !), mais on est limité à une accumulation de cent rings (contre 999) et nos performances ne sont pas enregistrées dans les classements mondiaux.

Une technique qui tient la route

Contrairement à l’excellent Sonic Mania qui offrait un rendu 2D à base de gros pixels renvoyant à l’ère des consoles 16-bit, Sonic Forces fait revenir la série dans un monde 3D qui lui permet non seulement de basculer entre la vue de côté classique et la vue de dos (précisons que l’angle de vue est fixé par le jeu et non par le joueur !), mais aussi d’offrir quelques jolies transitions avec de sympathiques jeux de caméra.

Alors que les précédentes itérations du genre n’avaient pas forcément convaincu, le titre qui nous intéresse aujourd’hui parvient à offrir une copie plutôt attrayante, notamment dans sa modélisation des grands classiques que sont Green Hill ou Chemical Plant, ou dans le mélange offert par Mystic Jungle (à la croisée de Jungle et Casino Night), sans oublier les quatre autres environnements que sont City, Death Egg, Metropolis et Eggman Empire Fortress. Si les textures des différents niveaux ne sont pas forcément ultra-détaillées, on apprécie les animations proposées en arrière-plan qui donnent plus de vie à l’ensemble. Les personnages sont quant à eux correctement modélisés et animés, mais on aurait aimé un peu plus de variété chez les ennemis : en dehors des boss, ce sont des légions de robots d’Eggman que vous aurez à affronter ! On se consolera avec la fluidité impeccable de l’ensemble qui ne quitte quasiment jamais son frame rate de 60 images/seconde.


Toujours au rayon graphique on soulignera la bonne utilisation du moteur de jeu lors des cut-scenes, qui permet ainsi d’intégrer notre avatar entièrement personnalisé aux séquences plus narratives de l’aventure. Dommage du coup que certains dialogues un peu cul-cul, façon dessin animé pour moins de dix ans, ternissent certains de ces passages : on pense notamment à la tirade sur « les liens de l’amitié » vers la fin du jeu dont on aurait aisément pu se passer…

Heureusement la bande son est par ailleurs plutôt réussie, avec des morceaux rappelant clairement les performances des premiers jeux estampillés Sonic. On note au passage la présence d’effets type chiptune sur les niveaux du hérisson bleu classique, ce qui fera forcément plaisir aux nostalgiques de la belle époque de SEGA !

Notre verdict

On aime

  • Globalement assez joli
  • Du 60fps stable
  • Jouer à la Barbie avec l’avatar
  • 39,99€ seulement

On n'aime pas

  • Un peu court
  • L’inertie trop prononcée du Sonic classique
  • Les boss globalement décevants
  • Quelques dialogues un peu cul-cul

Un esprit taquin pourrait complimenter la Sonic Team pour les progrès réalisés depuis Sonic The Hedgehog (2006/2007) et Sonic Generations (2011). Seulement voilà, il aura fallu dix ans à l’équipe pour obtenir le Sonic Forces qui nous intéresse aujourd’hui et qui n’est malheureusement pas exempt de défauts : si l’on apprécie sa prestation technique et ses efforts pour maintenir l’intérêt une fois la campagne principale terminée, il faut bien reconnaître que cette dernière est en premier lieu très courte, et pas toujours convaincante. Les fans de Sonic Mania seront forcément déçus par la maniabilité du Sonic classique proposé ici, tandis que les amateurs de challenge ne trouveront pas vraiment leur compte dans les niveaux et les boss proposés. Bref, tout n’est pas à jeter dans ce Sonic Forces, loin s’en faut, mais l’iconique hérisson bleu méritait mieux pour fêter ses 25 ans.

Note finale : 6.5 / 10
Les commentaires
Le
Mouais, ça vaut pas un Sonic Mania. :P

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