Test Max : The Curse of Brotherhood

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PS4

Certains possesseurs de PlayStation 3 se souviennent peut-être encore de Max & the Magic Marker, un jeu de plateforme sorti en 2011 sur le PlayStation Store qui permettait aux joueurs d'utiliser un marqueur magique pour dessiner librement des chemins pour son héros. Ce Max : The Curse of Brotherhood en est la suite, fraîchement sortie sur PlayStation 4 en version physique pour 19,99€ et numérique pour 14,99€. On y incarne toujours le rouquin Max, mais l'effet magique du marqueur est légèrement différent. Explications.

Magic Max XXL

Après une dure journée de labeur à l'école, retrouver le calme de sa chambre est toujours un moment délicieux pour un jeune garçon. Pour Max, cette belle journée d'été se termine mal puisque son jeune frère Félix a profité de son absence pour mettre sa piaule en désordre et jouer avec ses affaires. Plutôt que d'avoir recours à la violence domestique, notre héros consulte un moteur de recherche pour découvrir la meilleure façon de faire disparaître son frère. Le filtre parental devait être désactivé car il accède facilement à une incantation lui ouvrant un portail vers un autre monde. Un bras de monstre en sort, agrippe le cadet et retourne d'où elle vient si vite que Max a à peine le temps de se rendre compte de sa bêtise. N'écoutant que son cœur, il plonge à son tour dans le vortex pour sauver son frangin. Que ne ferait-on pas pour éviter une raclée des parents !

Arrivé dans l'autre monde, Max évolue dans des décors en 2,5D à défilement horizontal et doit, dans un premier temps, fuir le géant qui a capturé son frère et qui lui court après pour en faire de même avec lui. Le rouquin tombe ensuite sur une sorte de savant fou qui transfère son âme dans le seul accessoire que le garçon avait dans sa poche : un feutre vide. Le marqueur devient magique et avec lui s'ouvrent de nouvelles possibilités. Contrairement au premier opus qui permettait de dessiner à la volée des chemins alternatifs pour notre héros, dans cette suite l'encre a pour effet de faire apparaître des objets aux emplacements indiqués. On ne va donc pas barbouiller l'écran comme dans Okami mais seulement faire « sortir de terre » des colonnes de roche (pour créer des escaliers), des branches (pour faire des ponts), des courants d'eau (pour prendre de la hauteur) ou des boules de feu (pour cramer les vilains). Chaque élément, symbolisé par une couleur distincte, intervient indépendamment dans un premier temps avant de les combiner par la suite pour avancer.


Surtout, l'utilisation de ces apparitions donne lieu à des moments de réflexion fort appréciables. Si on connaît à chaque tableau l'emplacement exact des éléments à générer (une sorte de halo coloré nous le montre), on ne saisit pas immédiatement quand, comment et pourquoi les faire germer. Tout le plaisir de cette production repose sur les puzzles à résoudre pour progresser et, comme l'objet créé ne peut plus être modifié ensuite (agrandir ou raccourcir une colonne de pierre par exemple), détruire sa création pour la remodeler ensuite à la bonne taille, à la bonne longueur est la solution. Il faut même régulièrement interagir avec la faune locale pour trouver son chemin.  Le tour de force des développeurs de Press Play est d'offrir à chaque situation de nouvelles énigmes tout en évitant les répétitions. La progression se fait à pas de loup, d'épreuve en épreuve, et montre une inventivité exemplaire. On tâtonne, on hésite, on teste, on s'y reprend à plusieurs fois mais au bout du compte on trouve toujours la solution en quelques minutes. Le jeu n'est pas prise de tête mais se veut grand public, sans rien d'insurmontable pour les enfants.

Mighty Max

Ces passages de remue-méninges sont régulièrement entrecoupés de moments de plateforme pure, avec sauts millimétrés, accrochages aux branches et courses-poursuites avec effet ralenti en bout de piste. La difficulté sur ces cessions est réelle sans être trop frustrante. On meurt souvent mais les checkpoints réguliers nous font réapparaître juste avant le moment fatal. On a parfois envie de claquer le môme mais dans l'ensemble on a connu plus énervant sur d'autres productions (genre Rayman Origins). Les amoureux de quêtes annexes pourront approfondir l'expérience en arrachant 75 yeux maléfiques planqués dans les décors et en récupérant des fragments d'une amulette magique. Des passe-temps facultatifs incitant tout de même à une exploration plus poussée des mondes.

Les différents environnements à traverser ne brillent pas tellement par leur originalité en nous faisant parcourir les habituels déserts, forêts, villages, grottes, marais et zones volcaniques des mondes fantastiques dépeints dans l'imaginaire collectif. Rien d'inoubliable ni de très beau non plus, la réalisation graphique sous Unity accusant déjà le poids des années. Le jeu est initialement sorti sur Xbox One en 2013 alors quatre années plus tard les textures commencent sérieusement à manquer de détails et de finesse, surtout sur les gros plans, lors de l'arrachage des yeux par exemple. La direction artistique passe-partout ne lui donne pas de cachet particulier, singularité que nous ne trouvons pas non plus dans son scénario prétexte brodé autour d'un tyran à moustache qu'il faut occire. Les développeurs avaient sans doute grillé toute leur créativité dans les puzzles, excellents au demeurant.

Enfin, le titre de Press Play profite de doublages anglais sous-titrés en français et de musiques d'ambiance convaincantes et adaptées aux lieux mais qui ont tendance à boucler assez vite. La prise en main est aisée : R2 sert à dégainer le stylo, Croix à dessiner (et à sauter) et Carré à effacer son œuvre (et à saisir des objets). Rien de compliqué pour les plus jeunes. La durée de vie d’environ six heures est tout à fait honnête pour un prix acceptable, que ce soit en numérique ou en boite. Vous l'aurez compris, Max : The Curse of Brotherhood est un bon petit jeu de plateforme / puzzle, fun, intelligent et prenant, qui ne souffre que d'un petit coup de vieux graphique et d'un manque global de charisme.

Notre verdict

On aime

  • Les pouvoirs du marqueur
  • Réfléchir pour progresser
  • La durée de vie honnête
  • Quelques trucs à collecter
  • Les environnements variés

On n'aime pas

  • Les décors génériques
  • Le scénario prétexte
  • Les graphismes datés
  • La plateforme parfois tendue

Au final nous retenons de Max : The Curse of Brotherhood davantage ses excellents moments de réflexion liés à l'utilisation du marqueur magique que ses passages de plateformes tendus, ses environnements génériques et son scénario bateau. Les graphismes commencent à dater vu que le titre date de 2013 à la base mais il s'avère suffisamment fun, plaisant et inventif pour passer outre. Pour moins d'une vingtaine d'euros, les six heures de sauvetage du frangin se font avec plaisir.

Note finale : 7.5 / 10
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