Test Chaos On Deponia

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PS4

Une bonne année après la sortie du premier opus de la série Deponia sur nos consoles, sa suite Chaos on Deponia débarque ce mercredi 6 décembre sur PlayStation 4 et Xbox One, bien loin de la mouture PC disponible depuis 2012 en Allemagne. Notre loser de héros Rufus est de retour pour le bonheur des amoureux de point’n’click dessinés à la main. Pas de grands changements en perspective, les fans devraient encore répondre présents.

Deponia : chapitre 2/4

Chaos on Deponia est la suite directe du premier Deponia, pensée pour être jouée indépendamment sans avoir touché au volet original. La production des allemands de Daedalic Entertainment démarre avec un tutorial plus ou moins identique à celui de l'année dernière, et par une vidéo récapitulative des événements passés. On retrouve notre anti-héros Rufus, un loser vivant sur la planète décharge Deponia et dont la plus grande ambition est de s'élever vers Elysium, une cité volante habitée par les gens de la haute (dans tous les sens du terme). Son ticket d'entrée se nomme Goal, une jeune femme provenant de la ville étoile qui a échoué au milieu des déchets un peu par hasard, et qui possède un sésame pour y retourner. Rendue inconsciente à la suite d'un accident de scie circulaire (ne cherchez pas à comprendre), vous devrez cette fois récupérer les trois parties de sa mémoire / personnalité pour espérer quitter les sans-dents. Le fait que la série soit une quadrilogie composée de Deponia, Chaos on Deponia, Goodbye Deponia et Deponia Doomsday (encore deux épisodes à venir sur consoles donc) en dit déjà long sur nos chances de réussite.

Si les possesseurs du premier volet profiteront davantage de cet univers (retour de personnages secondaires, de quelques lieux, réponses à certaines questions), nul besoin de l'avoir terminé pour profiter du Chaos. La carte des quartiers poubelles à traverser est inédite, tout comme les situations et énigmes alternant toujours entre logique pure, inventivité et tirage de cheveux. L'humour omniprésent – et qui constitue la carte de visite de la saga au même titre que les graphismes 2D dessinés à la main – est encore là et fait mouche à moins d'être totalement hermétique aux gags visuels, aux jeux de mots foireux, au second degré et à la fracture du quatrième mur. Les auteurs avouent eux-mêmes s'être inspirés des œuvres de Douglas Adams (Le Guide du Voyageur Galactique), Terry Pratchett (Monty Python) et Matt Groening (Les Simpson). Dommage que les doublages passent encore une fois sous silence la langue française alors que l'anglais, l'allemand, l'italien et l'espagnol sont présents. A la place il faudra se contenter des sous-titres, heureusement dans la langue de Jean-Philippe Smet, mais qui plombent parfois la chute de certaines blagues. Le cas est plutôt rare et pas bien méchant rassurez-vous.


De son côté le gameplay n’a pas bougé d’un iota et reprend les fondamentaux du genre point’n’click, à savoir de nombreux dialogues avec les figurants du jeu, une cleptomanie avérée poussant notre héros à mettre dans ses poches tout un tas d’objets à portée de main et utilisations des dits objets pour progresser face aux obstacles (avec d’inévitables combinaisons parfois ubuesques). Quelques puzzles viennent compléter le tout pour se creuser les méninges et, par pure ironie, douze pièces de puzzles sont planquées dans les décors et constituent une collection annexe pour ceux qui aiment fouiller partout. Une photo coquine de Goal est à débloquer dans un menu dédié (au côté des vidéos du jeu à revoir à loisir) si vous parvenez à mettre les mains sur toutes les pièces. De quoi motiver pas mal de mâles à ouvrir les yeux.

Chaos Theory

Cette suite s’inscrit dans la droite lignée de son modèle si bien qu’elle se présente plus comme un prolongement de l’expérience qu’une quelconque évolution, à la limite d'être un chapitre d'une série épisodique. Les différences sont minimes, que ce soit au niveau de ses graphismes, animations ou prise en main. On note tout juste que le curseur virtuel placé sur le stick analogique droit a disparu au profit d’un contrôle direct de notre avatar (possibilité déjà présente dans le premier jeu). A la place le stick sert à passer en revue les éléments interactifs des décors les après les autres, au même titre que les boutons L1 et R1. Cette méthode ne fonctionne qu'avec les éléments proches de notre héros, alors il est encore plus efficace d'allumer directement tous les points d'intérêt d'un tableau dès qu'on rentre dedans en pressant le stick analogique droit (bouton R3). Le jeu est dépourvu de système d'aide alors c'est notre seul moyen de débloquer une situation lorsque l’on erre sans plus trop savoir quoi faire. A ce propos, il aurait été judicieux de rajouter discrètement dans l'inventaire une phrase avec l'objectif en cours pour nous aiguiller un minimum.

Le scénario tient la route, l’univers dystopique est bien construit, la personnalité de notre pauvre type est attachante, il ne reste plus qu’à savoir si la prise en main à la manette pallie bien l’absence de mulot sur nos machines. La réponse est évidemment positive puisque les objets dignes d’intérêt s'entourent automatiquement d’icônes de la manette lorsque Rufus est à proximité. Le bouton Triangle sert alors à utiliser un objet dessus, le bouton Carré à obtenir une description (icône d’œil) et la Croix à agir dessus ou à le prendre (icône d'une main). Le bouton Rond sert quant à lui à écourter un dialogue puisqu'on lit souvent plus vite les textes qu'on en écoute les paroles. On salue toujours la présence d'un raccourci à l'inventaire en bas de l'écran pour dérouler les objets dans nos fouilles avec les touches gauches et droites de la croix directionnelle sans devoir ouvrir tout son coffre. Pratique et intuitif, à l'image du franchissement des portes qui se fait automatiquement en avançant, sans devoir cliquer dessus et sans temps de chargement. Pour ce qui est de la combinaison d'objets, l'accès à l'inventaire est par contre obligatoire.

La réalisation façon bande dessinée, intemporelle, colle parfaitement aux ambitions de cette œuvre inspirée de l’âge d’or des jeux d’aventure LucasArts (Monkey Island 3 en tête). Les animations cartoonesques sont fluides et légères, même si la vitesse des déplacements est toujours un peu lente pour notre héros lorsqu’on lui fait traverser toute une ruelle pour quitter une zone. Enfin, la durée de vie assure sept - huit heures de plaisir pour un joueur moyen, ce qui est tout à fait convenable pour un titre vendu une vingtaine d'euros. On regrette simplement que les deux autres épisodes mettent encore du temps à débarquer sur nos consoles alors qu'une compilation en boite avec toute la saga dedans aurait été un cadeau idéal à mettre sous le sapin.

Notre verdict

On aime

  • Les graphismes colorés dessinés à la main
  • L’humour omniprésent
  • Un personnage attachant
  • Des énigmes retorses
  • Une bonne durée de vie

On n'aime pas

  • On doit encore attendre les deux suites
  • Les déplacements encore un peu lents
  • Pas de doublages français

Chaos on Deponia poursuit le chemin creusé l’année dernière par le premier opus en offrant à nos consoles une série emblématique du jeu d’aventure type point’n’click. Les différences entre les deux volets se trouvent uniquement dans le fond (histoire, énigmes, situations) puisque la forme et la prise en main sont strictement identiques. Les qualités et les défauts sont donc les mêmes que l’an passé, si bien que vous saviez sans doute déjà avant de lire ce test si vous seriez client ou pas. Les fans ne seront pas déçus, et les nouveaux venus doivent logiquement commencer par le premier volet avant de poursuivre les tribulations de Rufus avec celui-ci.

Note finale : 7.5 / 10
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