Test Xenon Valkyrie+

Publié le par
PSV

Lancé en février dernier sur Steam, le projet Xenon Valkyrie de Daniel Fernandez Chavez débarque aujourd’hui sur le PlayStation Store de la PlayStation Vita au prix de 9,99€ grâce au studio français Cowcat. Le développeur Fabrice Breton, déjà responsable du très sympathique point’n click Demetrios - The BIG Cynical Adventure sur la portable de Sony il y a tout juste un an, est à la tête de ce portage de grande qualité. Armez-vous de patience, la descente aux enfers commence ici.

Creuse ta tombe

Xenon Valkyrie + prend place sur une lointaine lune qui coulait des nuits paisibles jusqu’à ce que les ténèbres viennent gangrener les machines et créatures alentours pour en faire des sbires à la solde d’une sorcière diabolique. Bien décidés à éradiquer toute forme de vie, ces pantins vont se heurter à une équipe de sauvetage composé de trois héros. La fille aux cheveux roses s’appelle Renna, l’autre à la tignasse blanche c’est Eloen et l’espèce de calamar ressemblant au général Akbar de Star Wars se nomme Nue. Chaque membre d’équipage dispose de sa propre répartition des points dans les caractéristiques vie, force, défense et arme (la puissance de son flingue). Ils disposent aussi tous d’un gadget qui leur est propre, placé sur la gâchette R : la première possède un radar qui révèle les objets importants de la carte, la seconde embarque des pains de C4 pour se frayer un chemin plus facilement (en quantité illimitée moyennant un petit temps de recharge) et le dernier chausse des bottes lui permettant de réaliser des sauts prodigieux. Les personnages sont équilibrés et les préférences sont plus une affaire de goût que d’évidence. En cas de regret, vous pouvez toujours retourner dans votre vaisseau pour changer de tête avant de poursuivre. Précisons que le jeu n’est jouable qu’en solo, alors il n’est pas possible de se répartir les trois avatars pour y jouer en coopération.


Une fois votre sauveur sélectionné, vous quittez votre abri pour vous retrouver dans une sorte de hub peuplé de figurants avec qui tailler le bout de gras pour en apprendre plus sur l’histoire, à qui rendre des services et avec qui commercer. Une boutique permet de claquer ses « teanerite » durement acquis en échange d’armes et armures plus puissantes ou protectrices. Cette plateforme d’échange fonctionne grâce à des téléporteurs alors les allers-retours sont fréquents, comme cette ville de far west dans Steamword Dig. Xenon Valkyrie s’inspire beaucoup du hit de Image and Form International dans son fonctionnement, la partie forage en moins (encore que) : les zones à traverser sont générées aléatoirement à chaque partie, vous devez descendre les niveaux jusqu’à un téléporteur qui vous laisse le choix entre poursuivre votre dégringolade ou retourner à la surface, et les explosifs aident à se créer des raccourcis et des chemins alternatifs. Comme dans un jeu de rôle les robots détruits et créatures tuées laissent échapper des points d’expérience qui gonflent une jauge jusqu’à l’obtention d’un niveau supplémentaire, synonyme de points à répartir dans vos caractéristiques. Ainsi on comprend mieux pourquoi le téléporteur propose de retourner au début du niveau : cela permet d’engranger suffisamment d’expérience pour se confronter au redoutable boss qui nous attend tout en bas.

Toute sortie est définitive

Le jeu de Diabolical Mind mixe des éléments de plateforme 2D (les descentes aux enfers), de jeu de rôle (des level-up et des points à répartir), d’action (des ennemis à occire) et de rogue-like. Pour cette partie il est bon de rappeler que le genre impose une mort définitive laissant inévitablement derrière nous expérience, armes, monnaie et progression durement acquises. Conséquence logique de ce style anachronique revenu à la mode : la difficulté réelle du titre croît de manière abrupte, et les boss sont de véritables épreuves pour nos nerfs. Attendez-vous à mourir régulièrement et à recommencer souvent avant de franchir un cap ou d’abandonner honteusement. Le jeu à besoin d’être maîtrisé, dompté, pour passer de calvaire usant à plaisir gratifiant. Non pas que la prise en main soit complexe : il n’y a pour ainsi dire qu’un bouton de saut (Croix), deux attaques (Carré et Triangle) et les deux gâchettes pour les grenades et l’objet spécial. En revanche les sauts demandent un petit temps d’adaptation (il faut s’appuyer sur les parois façon Prince of Persia), la portée des épées est limitée à quelques pixels, et les tirs aux flingues ne se font que de face. On aurait aimé des tirs à 360° pour éliminer facilement les ennemis aériens et toucher les parties hautes des boss démesurés, mais il n’en sera rien. A la place il faudra prendre le temps d’analyser le comportement des vilains pour trouver leurs failles et s’y engouffrer. Il y a quoi se décourager quand on fait face à un ennemi qui a dix ou vingt fois nos points de vie, mais on se rassure devant des portails réparés servant de raccourcis pour ne plus recommencer le jeu depuis le début.

Si Xenon Valkyrie + vous fera suer par sa difficulté punitive, il le fera avec beauté. Les graphismes en pixel art sont de très bonne facture avec des arrière-plans tantôt froids et bleutés, tantôt chauds et orangés selon les niveaux. Un effet « interpolation » optionnel permet de flouter légèrement les pixels pour un aspect lissé qui conviendra plus à certains joueurs hermétiques au style rétro. Le jeu est compatible avec la PlayStation TV pour en profiter sur grand écran avec le confort d’une manette. Les textes sont intégralement en français pour une compréhension totale, et les musiques chiptune de Giorgiost sont entraînantes à souhait. Excellentes et parfaitement adaptées à l’ambiance, leur disponibilité en soundtrack au format MP3 (payants) sur le site de l’auteur est tout à fait légitime. Enfin, le jeu se prête idéalement au format de poche pour des parties courtes et des mises en veille régulières pour plus tard.

Notre verdict

On aime

  • La réalisation pixel art soignée
  • Le mode interpolation en option
  • Les musiques chiptune excellentes
  • Un vrai challenge à relever
  • Traduit en français
  • Compatible PlayStation TV

On n'aime pas

  • La difficulté crispante
  • Les allers-retours qui en découlent
  • Les sauts à maîtriser
  • Pas de tir à 360°
  • Pas de multijoueurs

Le portage de Xenon Valkyrie sur PlayStation Vita est une franche réussite et le support nomade se prête étonnamment bien à ce titre initialement sorti sur Steam. Croisement de plusieurs genres pour un résultat proche d’un Steamword Dig pour sa progression verticale, et de rogue-like célèbres comme Spelunky ou Rogue Legacy pour ses morts permanentes et ses niveaux aléatoires, il offre un challenge hardcore agréable à relever pour peu que vous ne soyez pas du genre à jeter votre console de rage. Si c’est le cas jouez-y sur PlayStation TV, ce sera moins cher de remplacer une manette !

Note finale : 7 / 10
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