Test The Inpatient

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PS4

Bien conscients que l’univers imaginé pour leur hit Until Dawn était idéal pour faire hurler de peur les possesseurs d’un PlayStation VR, les développeurs de Supermassive Games nous avaient déjà proposé le jeu de tir Rush of Blood à la fin de l’année 2016. Ils reviennent aujourd’hui avec une expérience nettement moins orientée action, mais dont l’ambiance bien plus oppressante saura parfois vous glacer le sang. Cerise sur le gâteau, quelques surprises scénaristiques sont au programme pour les fans du jeu original !

Il convient d’ailleurs de démarrer ce test en précisant qu’il est préférable d’avoir terminé Until Dawn avant de s’attaquer à The Inpatient : d’abord en raison des surprises évoquées ci-dessus qui ont logiquement moins d’impact si les jeux sont joués dans l’ordre inverse, et ensuite parce que l’étrange phénomène qui bouleverse ici la vie de votre personnage reste un peu flou tout au long de l’aventure. Rien d’anormal ceci dit puisque la catastrophe en question se déroule précisément pendant The Inpatient alors que le scénario d’Until Dawn démarre quelques soixante ans plus tard !

Retour à Blackwood Pine

Bienvenue en 1952 au sanatorium de Blackwood Pine où vous incarnez un personnage (homme ou femme, à vous de choisir !) amnésique. Malheureusement pour vous les traitements de l’époque pour une telle pathologie n’ont rien de très attractif, et c’est attaché à une chaise que vous endurerez plusieurs injections suspectes du médecin maître des lieux pendant les premières minutes de jeu. L’occasion de vivre quelques flashbacks difficiles à interpréter avant d’être enfin reconduit à votre chambre où vous ferez la connaissance d’un autre malade. Celui-ci vous en apprendra plus sur le sanatorium, mais son comportement changera du tout au tout lorsque le personnel de l’établissement arrêtera pour une raison inconnue de vous prodiguer des soins et de vous apporter de la nourriture. Nous ne vous en dirons pas beaucoup plus sur ce qui vous attend pour ne pas vous gâcher la surprise, mais sachez que vous ne tarderez pas à sortir de votre chambre afin d’échapper à une mystérieuse infection qui semble toucher les patients du sanatorium.


Côté gameplay, le rythme très posé de The Inpatient le rapproche à vrai dire plus du roman interactif que du genre survival horror : les mouvements de votre personnage sont très lents, ce qui a pour conséquence bienvenue de ne pas donner la nausée lors des déplacements, mais ce qui empêche par la même occasion toute séquence un peu rapide comme un combat ou une course-poursuite. De fait, votre aventure consistera à visiter différentes parties du sanatorium lampe de poche en main afin d’y dénicher quelques objets interactifs qui réveilleront vos souvenirs (il y en a 21 en tout), et à discuter avec les personnages croisés sur votre route. Ces dialogues seront ponctués de choix à faire en sélectionnant une réplique parmi deux proposées, votre réponse pouvant dramatiquement modifier la suite de votre aventure : à l’instar d’Until Dawn, The Inpatient joue de l’effet papillon d’après lequel toute action, même anodine, peut avoir des conséquences importantes. Comme dans le jeu original plusieurs embranchements scénaristiques et donc plusieurs fins sont ainsi disponibles, allant du pire (tout le monde meurt) au meilleur (tout le monde s’en sort).

Là où le bât blesse c’est que votre premier passage dans le jeu ne nécessitera vraisemblablement pas plus de deux petites heures, et que découvrir toutes les fins ne demandera qu’un ou deux passages supplémentaires forcément plus vite expédiés. Sachant que le jeu est proposé à 39,99€, l’addition nous semble un peu salée.

Des contrôles corrects mais perfectibles

Casque PlayStation VR vissé sur la tête, vous aurez le choix entre utiliser un DualShock 4 ou deux PlayStation Move pour vous déplacer et utiliser vos mains : la gauche tient votre lampe-torche tandis que la droite vous permet d’interagir avec votre environnement, de vous saisir et d’examiner des objets. Avec le DualShock 4, le stick gauche permet d’avancer/reculer et le droit de s’orienter (soit en continu, soit par incréments de 30 ou 45 degrés), la flèche Bas de la croix directionnelle sert à se retourner, tandis que les gâchettes sont affectées aux mains gauche (L2) et droite (R2) que vous pouvez ensuite orienter grâce au gyroscope de la manette. Avec deux PS Move, la touche Move du contrôleur de gauche permet d’avancer, tandis que celle du contrôleur de droite sert à s’orienter de la même manière qu’avec la manette (pointez à droite ou à gauche pour changer de direction par incréments, ou pointez derrière pour vous retourner). Chacun des PS Move fait alors office de main que vous pouvez librement déplacer dans l’espace, la gâchette de gauche pouvant allumer et éteindre la lampe-torche, alors que celle de droite sert à se saisir d’objets.

Au cas où vous vous poseriez la question, l’utilisation de deux PS Move nous a paru plus naturelle que celle du DualShock 4, notamment grâce à la possibilité d’orienter facilement notre lampe torche sur les objets saisis. Ceci étant nous n’avons pas trouvé comment reculer en utilisant les PS Move, ce qui nous a parfois obligés à des manœuvres superflues (se retourner + avancer un peu + se retourner + ajustement de la direction + avancer) pour positionner correctement notre personnage : pas idéal pour le sentiment d’immersion…

Les développeurs semblaient pourtant avoir à cœur de plonger les joueurs au sein de leur univers avec une réalisation solide sur laquelle nous reviendrons dans un instant, mais aussi avec la bonne idée d’intégrer une reconnaissance vocale pour choisir les répliques durant les dialogues. Lorsque ces dernières apparaissent à l’écran, vous pouvez les sélectionner au DualShock 4 ou au PS Move, ou plus simplement prononcer la phrase en question pour qu’elle soit validée. Le système fonctionne parfaitement et apporte indéniablement plus de fluidité et de naturel aux discussions.

Une technique en demi-teinte

Comme évoqué dans le paragraphe précédent, la réalisation de The Inpatient se montre convaincante sur bien des points : la modélisation des environnements traversés est réussie, les textures correctes même si certains niveaux de détails peuvent s’afficher avec un temps de retard, et la gestion de la lumière est d’excellente facture. Mais ce qui saisit dès les premières secondes de l’aventure est sans aucun doute sa bande son, effrayante à souhait : qu’il s’agisse du bruit lointain de mouvement suspects, de grognements très proches émis par une créature inconnue, ou des cris d’un compagnon éventré sous vos yeux, la spatialisation du son participe clairement à l’immersion du joueur et contribue largement à le faire sursauter lors des quelques jump scares imaginés par les scénaristes.


Malheureusement quelques petits soucis techniques viennent régulièrement entacher ce joli tableau comme des micro-chargements d’une ou deux secondes qui entraînent un fondu au noir, ou encore une gestion des collisions hasardeuse aussi bien avec l’environnement qu’avec les autres personnages : il arrive que notre écran soit noir parce que notre héros vient littéralement d’entrer dans un de ses compagnons, qu’un script ne se déclenche pas parce que nous n’avons pas suffisamment avancé dans une pièce d’après le jeu, ou qu’une porte battante refuse de s’ouvrir du premier coup. Autant de petites imperfections qui nous rappellent que nous ne sommes là que dans un jeu vidéo (heureusement ceci dit !), et qui peuvent frustrer plus que de raison.

Notre verdict

On aime

  • Une ambiance globalement maîtrisée
  • Les embranchements et les fins multiples
  • Les liens scénaristiques avec Until Dawn
  • La reconnaissance vocale

On n'aime pas

  • Plutôt court malgré la lenteur des déplacements
  • Plus proche du roman interactif que du survival horror
  • Sans doute trop cher à 39,99€
  • Impossible de reculer avec les PS Move
  • Quelques bugs de collision

Si les fans d’Until Dawn découvriront avec plaisir les révélations scénaristiques de The Inpatient, ils regretteront sans doute la courte durée de vie du nouveau jeu de Supermassive Games et son gameplay finalement assez limité : plus proche du roman interactif que du survival horror à proprement parler, l’aventure se résume à trouver des objets et à discuter avec d’autres personnages sans jamais vraiment proposer un brin d’action. Heureusement l’ambiance est là, et la plongée en réalité virtuelle au cœur du sanatorium de Blackwood Pine est convaincante malgré quelques petits soucis techniques qu’un éventuel patch pourrait sans doute gommer.

Note finale : 6 / 10
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