Test Monster Hunter : World

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PS4

Après neuf longues années d’exclusivité Nintendo pour ses épisodes canoniques, la mythique série Monster Hunter débarque enfin aujourd’hui sur PlayStation 4 et Xbox One avant de se décliner sur PC d’ici quelques mois. L’occasion pour Capcom de voir les choses en grand en termes de réalisation et de contenu, mais aussi de rendre sa série un poil plus accessible afin de conquérir le grand public. Inutile d’entretenir le suspense, le résultat est une franche réussite.

Tous les dix ans de puissants Dragons Anciens migrent pour une raison inconnue vers le Nouveau Monde, un continent qui reste bien mystérieux malgré l’envoi par la Commission de Recherche de quatre flottes navales composées de chasseurs, chercheurs et artisans. Alors que le terrible dragon Zorah Magdaros s’apprête à entamer son voyage, l’équipage de la cinquième flotte dont vous faites partie largue les amarres pour le poursuivre et en apprendre plus sur l’étrange phénomène. Le périple se montrera mouvementé, mais vous parviendrez tout de même à atteindre la base d’Astera établie par vos prédécesseurs de l’autre côté de l’océan.

Ma vie de chasseur

Une fois sur place, vous vous verrez rapidement confiées vos premières missions par le commandant du lieu et par la multitude de personnages qui s’y sont installés. Nous reviendrons dans un instant sur la nature des objectifs qui vous seront assignés, mais sachez que comme dans les précédents opus de la série vous passerez le plus clair de votre temps à traquer puis capturer ou abattre de gigantesques monstres, en récupérant au gré de vos pérégrinations nombre de matières premières dans votre environnement.

Chaque chasse démarrera d’un camp sur lequel vous pourrez ajuster votre équipement et vérifier vos provisions. Viendra ensuite le moment de vous lancer dans la traque de votre cible qui révèlera l’une des principales nouveautés de Monster Hunter : World, les navicioles. Ces petites bestioles lumineuses, conservées dans une fiole attachée à votre ceinture, sont non seulement capables d’analyser votre environnement proche afin de mettre en évidence les éléments que vous pouvez y ramasser, mais elles peuvent aussi repérer les traces (appelées ecofacts) des différents monstres évoluant dans les parages. En bon chasseur, vous suivrez ainsi la piste de la créature visée et finirez forcément par vous retrouver nez à nez avec elle. Mieux, l’analyse répétée des traces repérées par vos navicioles vous permettra peu à peu d’en apprendre plus sur la bête qui les a laissées, et à terme de la localiser rapidement et même de découvrir ses points faibles. Il est évidemment possible de demander à vos guides lumineux de suivre un monstre spécifique lorsque plusieurs ont été repérés (R3), et même de vous conduire en un lieu précis en posant une balise sur la carte de la zone (accessible à tout moment avec le pavé numérique).


Vous atteindrez ainsi inévitablement votre cible, et le combat à proprement parler pourra alors commencer : comme par le passé chaque monstre exhibe un comportement qui lui est propre, et dispose d’attaques, points forts et points faibles spécifiques. A vous de bien comprendre les manœuvres de votre ennemi pour savoir quand attaquer, quand esquiver et quand battre en retrait pour récupérer des forces, sans quoi vous risquez d’atteindre assez vite les trois évanouissements synonymes d’échec de la quête. La gestion de vos jauges de vie et d’endurance est évidemment primordiale, même si contrairement à la série des Souls la seconde ne se vide ici que lorsque vous courez ou esquivez (les attaques ne vous fatiguent pas). Bien souvent les combats se dérouleront en plusieurs étapes au cours desquelles vous affaiblirez peu à peu votre cible qui pourra fuir dans un autre secteur de la zone, et la traque reprendra alors de plus belle.

Précisons que vous n’êtes pas seul sur le terrain puisque votre Palico, sorte de chat guerrier multifonctions, est toujours à vos côtés pour vous prêter main forte : il pourra évidemment lui aussi attaquer votre cible, mais se montrera surtout précieux pour vous fournir en vitaguêpes lorsque votre jauge de vie sera compromise.

De l’importance de la préparation

Histoire de mettre toutes les chances de votre côté, il sera sans doute judicieux de passer un moment dans l’arène d’entraînement pour essayer les 14 types d’armes disponibles qui offrent autant de gameplays différents. Selon que vous choisissez une grande épée, une épée longue, une épée et un bouclier, des lames doubles, un marteau, une corne de chasse, une lance, une lancecanon, une morpho-hache, une volto-hache, un insectoglaive, un fusarbalète léger, un fusarbalète lourd, ou un arc, vous serez plus ou moins efficace à courte, moyenne et longue distance, et devrez donc adopter un style de jeu totalement différent. A vous d’étudier les capacités spéciales de chaque arme, leurs contraintes (comme d’avoir à aiguiser régulièrement son épée longue !), d’en apprendre les combos pour un maximum d’efficacité, et de mettre tout cela en œuvre sur le terrain !

Sachez d’ailleurs que pour la première fois dans la série cet épisode affiche la quantité de dégâts occasionnés par chacun de vos coups, avec un code couleur permettant de juger de son efficacité. Vous saurez ainsi s’il est judicieux de changer de tactique, d’arme ou de partie ciblée chez votre adversaire pour maximiser vos chances de victoire. Que les puristes se rassurent : l’option peut être désactivée et il n’existe toujours aucune indication précise de l’état de santé de l’ennemi.

Les cinq pièces de votre armure (tête, corps, mains, taille, jambes) ne seront pas non plus à négliger puisqu’elles conditionneront votre résistance non seulement aux attaques physiques mais aussi aux attaques élémentaires de vos adversaires (feu, eau, foudre, glace, dragon). Vous conviendrez qu’il est préférable de revêtir une armure offrant une bonne résistance au poison lorsque l’on s’apprête à affronter une Rathian dont la queue sécrète précisément de quoi vous intoxiquer en plein combat !

Evidemment vous ne disposerez au début de l’aventure que d’un arsenal et d’une armure de bas niveau. C’est en passant à la forge d’Astera et en dépensant vos précieux zennys (la monnaie du jeu) que vous pourrez soit acheter des équipements plus performants, soit améliorer ceux déjà en votre possession. Attention, les améliorations des armes nécessitent aussi des matières premières que vous trouverez la plupart du temps sur les cadavres encore fumants des monstres que vous aurez battus, tandis que celles des armures ne s’accomplissent qu’au travers de sphères d’armure notamment obtenues en remplissant des Contrats pour l’intendance d’Astera ! Quant à votre Palico, son équipement pourra être modifié en dépensant en dépensant les points de recherche obtenus durant votre exploration du Nouveau Monde (analyse d’ecofacts, ramassage de matières premières…).

Vous l’aurez compris, être suffisamment bien équipé pour vous mesurer à un ennemi bien coriace pourra être synonyme d’affrontements répétés contre un monstre un peu moins retors : un grinding récurrent dans la série qui peut paraître répétitif lors de longues sessions de jeu mais qui ne nous a pas rebutés pour autant.

Un système d’artisanat bien développé

Outre votre équipement, vous aurez souvent besoin sur le terrain de potions de vie et antidotes, que vous pouvez d’ailleurs maintenant consommer en marchant, ou de pièges et autres munitions. Tous ces objets peuvent évidemment être achetés au bazar d’Astera, mais vous économiserez votre argent en les fabriquant directement à partir des matières premières trouvées durant vos expéditions. Herbes, champignons, miel, noix et autres insectes se révèleront alors extrêmement précieux, et il vous suffira de choisir la recette de l’objet dont vous avez besoin dans le menu Artisanat pour vérifier que vous disposez de tous les ingrédients nécessaires et, le cas échéant, produire l’objet en question. Mieux, vous pourrez cocher vos recettes préférées dans la liste pour que le jeu crée automatiquement les objets en question au fur et à mesure que vous en ramassez les ingrédients !

Après avoir suffisamment avancé dans l’histoire principale, vous aurez la possibilité de cultiver (herbes, champignons) ou élever (insectes) certaines matières premières grâce au conservatoire botanique d’Astera : il vous suffira de sélectionner le ou les objets qui vous intéressent, puis de passer régulièrement récupérer votre récolte. En cas de besoin urgent, des engrais seront disponibles pour accélérer la production en dépensant les points de recherche évoqués plus haut. Dans le même registre, la cantine d’Astera vous proposera régulièrement de nouveaux plats qui vous permettront de booster vos statistiques avant de partir en mission. Certains d’entre eux pourront d’ailleurs aussi être cuisinés sur les camps de chaque zone histoire de vous donner un petit coup de fouet lorsqu’une quête vous donnera du fil à retordre.

Mille et une activités

Si comme indiqué plus haut la majorité des quêtes qui vous attendent impliqueront d’affronter un ou plusieurs monstres de taille variable (pour les tuer ou les capturer), vous aurez parfois aussi à récolter une quantité donnée d’une matière première spécifique ou à ramener des objets particuliers (notamment des œufs) à votre camp. Ces missions de livraison sortent de l’ordinaire en ce sens que vous ne pouvez lâcher votre précieuse cargaison une fois celle-ci récupérée, ce qui transforme l’exercice en course-poursuite au cours de laquelle vous fuyez comme vous le pouvez (vous êtes ralenti par le poids de l’objet !) les monstres qui veulent récupérer leur bien.

En dehors des quêtes elles-mêmes qui doivent en général être complétées en 50 minutes maximum, vous pourrez explorer librement le monde du jeu sans contrainte de temps, et vous y livrer à diverses activités comme la pêche, la recherche et l’installation de nouveaux camps dans chaque zone, ou encore la découverte des tribus cachées de Grimalkynes (encore des dérivés de chat). Vous pourrez même envoyer une équipe de Palicos en safari afin qu’ils vous ramènent toujours plus de matières premières !

Sans surprise la durée de vie du jeu apparaît ainsi tout bonnement énorme, avec d’abord une grosse quarantaine d’heures pour boucler les quêtes principales puis quelques dizaines d’heures supplémentaires pour affronter les versions surpuissantes des monstres déjà croisés.

Rien de tel que le travail d’équipe

Au cas où certaines missions vous paraitraient trop difficiles à accomplir seul, vous serez sans doute heureux de pouvoir les effectuer accompagné de trois équipiers : lors du lancement du jeu vous choisirez de rejoindre ou de créer une session qui pourra ensuite accueillir jusqu’à 16 joueurs au total (vous pourrez la protéger par mot de passe pour rester entre amis).

A chaque fois que vous démarrerez une quête, tous les joueurs de la session seront prévenus et aurons la possibilité de vous rejoindre avant que la partie ne soit lancée. Rassurez-vous il est aussi possible d’obtenir de l’aide une fois la mission démarrée, en lançant tout simplement une fusée de détresse à laquelle vos compagnons pourront répondre. Attention toutefois, les récompenses reçues en cas de réussite ne seront pas les mêmes pour les joueurs ayant participé à la quête depuis le début et ceux l’ayant rejointe en cours de route.


Précisons au passage que toutes les quêtes du jeu peuvent être jouées en coopération, y compris les quêtes principales, mais que ces dernières sont un peu plus compliquées à lancer à plusieurs. Prenons l’exemple d’un joueur A qui souhaite que le joueur B l’accompagne dans une telle quête. Logiquement, il faut en premier lieu que le joueur B ait lui aussi atteint ou dépassé cette quête dans sa propre progression. Mais là où les choses se corsent, c’est qu’il faut aussi que le joueur A ait fini de visionner les cinématiques de la mission avant que le joueur B ne puisse le rejoindre ! Une restriction un peu curieuse qui ne gâche toutefois pas un mode multijoueurs par ailleurs très au point.

Une réalisation qui fait mouche

Il faut bien le reconnaître, l’une des premières claques infligées par Monster Hunter : World aux habitués des versions PS2, Wii et 3DS est d’ordre graphique. Les zones accessibles depuis Astera sont non seulement vastes et peuvent être parcourues sans le moindre temps de chargement, mais elles sont aussi grouillantes de vie et fourmillent de détails tant dans leur faune que dans leur flore. Elles offrent en outre des paysages variés avec une forêt, ses ruisseaux et ses cimes, un désert, ses sables mouvants et ses grottes, une sorte d’ancien fond sous-marin désormais à l’air libre, un sous-sol caverneux et toxique, et un terrain accidenté et volcanique. Pour ne rien gâcher, le cycle jour/nuit et la météo peuvent modifier votre perception de chaque environnement.

Mais les véritables stars du jeu sont évidemment ses monstres, allant du petit herbivore au gigantesque carnivore en passant par toutes sortes de féroces dragons : chacun d’entre eux a été modélisé et animé avec le plus grand soin, transformant chacune de leur apparition en un véritable évènement. Comme si cela ne suffisait pas il n’est pas rare qu’un voire deux mastodontes supplémentaires débarquent alors que vous êtes déjà aux prises avec l’un d’entre eux, reléguant votre petit chasseur et son minuscule Palico au rang de simple spectateur. Les monstres en présence se livrent alors généralement une guerre de territoire qui peut tourner à votre avantage, à condition toutefois que vous ne vous mettiez pas à dos toutes les forces en présence : une situation (mal) vécue par votre serviteur !

Sur PlayStation 4 Pro le jeu vous proposera trois modes d’affichage différents, à savoir Résolution, Framerate et Graphismes. Notre console étant reliée à un écran FullHD, nous avons effectué la majorité de nos sessions de test sur le dernier mode qui privilégie la qualité des ombres et les détails, avec un rafraîchissement globalement stable à 30 images/seconde. Les possesseurs d’écrans 4K préfèreront peut-être opter pour la finesse du premier mode, tandis que les joueurs peu regardants sur la constance du rafraîchissement se tourneront vers le second qui oscille entre 40 et 60 images/seconde.

Précisons au passage que les cinématiques servant de support à la narration sont rendues directement par le moteur de jeu, ce qui permet d’intégrer notre chasseur et son Palico avec tous leurs équipements du moment. Seul petit hic, certaines de ces séquences particulièrement gourmandes souffrent alors de ralentissements plus prononcés que lors des phases de gameplay : rien de rédhibitoire, mais il n’est sans doute pas inutile de mentionner l’un rares défauts du jeu ! A ce sujet, on évoquera rapidement les temps de chargement des quêtes qui nous ont paru un peu longs, mais qui sont largement compensés par l’absence totale d’autres chargements durant les missions elles-mêmes.

Côté bande son le jeu offre des bruitages d’ambiance travaillés lors des phases d’exploration des différentes zones, tandis qu’une musique discrète vient accompagner les combats où dominent les chocs des armes et les grognements des monstres. N’oublions pas de mentionner le doublage français de qualité d’une partie des dialogues, de nombreuses répliques n’étant toutefois disponibles que sous forme de texte.

Notre verdict

On aime

  • Un impressionnant panel de monstres
  • Des combats prenants et éprouvants
  • De nombreuses options de customisation
  • Des environnements de bonne taille et bien pensés
  • Un monde vivant
  • Les interactions entre monstres
  • La réalisation de bonne facture
  • Pas de chargement pendant les quêtes

On n'aime pas

  • Les chargements de quêtes un peu longuets
  • La caméra parfois à l’ouest durant les combats
  • Pas toujours facile de viser précisément
  • Tous les dialogues ne sont pas doublés

Que vous soyez fan de la série depuis le tout premier opus ou que vous la découvriez seulement aujourd’hui, Monster Hunter : World a tout ce qu’il faut pour vous faire passer un excellent moment seul ou (encore mieux) à plusieurs. De la customisation de votre personnage aux multiples facettes de l’artisanat en passant évidemment par la traque puis le combat contre les terrifiants monstres du jeu, chaque aspect du gameplay a été soigné à l’extrême et devrait vous river à votre pad durant de longues heures. Pour ne rien gâcher le passage à des machines plus puissantes a permis à Capcom de nous offrir un monde plus vivant et agréable à l’œil que par le passé, dont les différentes zones se traversent sans le moindre temps de chargement. Cerise sur le gâteau, l’éditeur devrait encore enrichir le contenu déjà bien fourni de son jeu dans les semaines et mois à venir au travers d’extensions gratuites. Bref, vous n’avez aucune bonne raison de passer à côté de ce titre d’exception.

Note finale : 9 / 10
Les commentaires
Le
Ca donne envie.

Eric a bien expliqué le fonctionnement des missions en solo ou coop.
Le
Ahhhhh enfin le Test. C'était dur d'attendre avec tant de teasing.
Merci Eric.
Bien vu pour les précisions de solo multi.
Super test.
Tu as joué combien d'heures environs? Tu as joué avec quelle arme?
Le
Je verifierai tout a l'heure mais je dois etre entre 40h et 50h. J'ai principalement joue au katana (et je n'ai decouvert qu'apres 10h de jeu ses subtilites :mdr:) et je n'ai utilise les autres armes que dans l'arene d'entrainement. :)
Le
Tain ca me donne envie de craquer !
Le
C'est pas craquer, c'est se faire plaisir.
Rejoins la chasse.

Merci pour les réponses. Avec toutes tes heures de jeu le bestiaire de gros monstre t'a paru assez étoffé ou c'est tout le temps les meme juste avec des meilleurs stats? J'en suis qu'au début donc je n'ai vu que les monstres de la beta donc j'ai l'impression de voir tout le temps les memes têtes., mais j'imagine qu'après ça change quand même pas mal.
Le
Kargall a écrit : jeu. 25 janv. 2018 17:31j'ai l'impression de voir tout le temps les memes têtes., mais j'imagine qu'après ça change quand même pas mal.
Je ne suis pas certain de la liste des monstres presents dans les betas: d'apres un article sur IGN il y a eu le Grand Jagras, le Barroth, l'Anjanath et le Nergigante. Tu me confirmes que c'est ca?
Si c'est le cas, il y en a beaucoup d'autres (et assez rapidement) dans le jeu. :P
D'ailleurs en passant en mode libre tu peux assez facilement tomber sur des bestioles qui te one shot, il faut etre prudent. :D

EDIT: je te fais une petite liste en spoiler, a partir d'une capture a environ 15h de jeu:
► Afficher le texte
Evidemment il ne s'agit que des grands monstres, pas des "petits" monstres que tu n'as pas besoin de traquer.
Le
Super plein de noms que je ne connais pas, hâte de m'y frotter.
Le
Sur le test vidéo de JV.com ils parlent d'une trentaine de monstres sur le jeu de base. Bientôt étoffé avec des DLC gratuits.

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