Test True Fear : Forsaken Souls

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PS4

La famille des jeux d'aventure grand public dont des sites comme Big Fish Games ont fait leur spécialité s'étend de plus en plus à la PlayStation 4. Souvent réduits par les joueurs à de simples jeux d'objets cachés, ils recèlent parfois bien plus que des tableaux où on explose ses yeux à chercher des babioles camouflées dans des recoins inaccessibles de l'écran. True Fear : Forsaken Souls est avant tout un point’n’click baignant dans une ambiance de film d'horreur découpé en trois parties. Voici la première.

La dernière maison sur la droite

Réveillée par les tambourinements d’un coursier sur sa porte de bon matin, Holly Stonehouse ne s’attendait pas à recevoir une lettre de sa sœur jumelle disparue il y une bonne décennie. Partagée entre stupeur et curiosité, elle décide de se rendre à l’adresse de retour lisible au dos du courrier pour percer le mystère de cette expédition. Sur place la maison semble abandonnée depuis des années : toiles d'araignées, planches sur les fenêtres, feuilles mortes qui se ramassent à la pelle. Elle aperçoit pourtant une silhouette qui se dirige vers la bâtisse et lui emboîte le pas pour en avoir le cœur net. Votre aventure démarre par une première énigme : comment ouvrir la lourde porte en fer forgé qui vous bloque le passage ?


True Fear : Forsaken Souls Part 1 est un jeu d'aventure et d'horreur du type point’n’click développé par le studio Goblinz et édité par The Digital Lounge. Comme son nom l'indique il ne représente qu'un tiers de la trilogie vendu au prix de 9,99€ et réduit à 7,99€ pour les membres du service PlayStation Plus. Trois années après son lancement initial - laps de temps durant lequel il a été téléchargé plus d'un million de fois sur le Google Play Store - sa suite n'est toujours pas accessible autrement que sous la forme d'une démonstration jouable. Autant dire qu'il faudra prendre son mal en patience pour boucler l'histoire complète sur notre console chérie. En attendant, savourons déjà ce fragment d'histoire glaçante de disparition, de fantôme et de possession.

Ce titre prend la forme d'une série de tableaux légèrement animés représentant les différents décors du manoir selon un point de vue fixe. Pas de rotation ou de mouvement de la tête possible, notre regard sur les lieux est comme un instantané sur lequel on balade un curseur à l'aide du stick analogique gauche ou directement au doigt sur le pavé tactile de la DualShock 4. Le touchpad montre enfin tout son intérêt pour déplacer la souris virtuelle de manière fluide et instinctive. Avec l'index gauche sur le pavé et le pouce droit sur le bouton Croix on se rapproche vraiment d'une jouabilité PC. Un bon point pour le gameplay puisque le jeu est une succession d'énigmes et de puzzles basés sur l'exploration de l'environnement.

Souviens-toi l’écran dernier…

Lorsque le curseur passe sur un objet digne d'intérêt le touche Croix nous permet d'en avoir une brève description, de zoomer sur la scène ou de ramasser l'élément. Un inventaire en bas de l'écran, et navigable avec les boutons L1 et R1, sert à stocker tout un tas d’ustensiles à utiliser au bon moment à l'aide de la touche Carré. La gâchette L2 ouvre le journal renfermant des détails de l'histoire (des réflexions personnelles, des documents) et les indices servant à résoudre les énigmes, quand le bouton R2 déroule le plan des lieux. Holly prend soin de noter sur son calepin tous les codes et indices nous évitant par l'occasion de devoir le faire nous-même IRL. Le recours à la carte est indispensable pour nous téléporter d'une salle du bâtiment déjà visitée à une autre sans passer par toutes les intermédiaires (à ce propos, c'est la croix directionnelle qui sert aux changements de salles). Le plan met également en évidence les pièces dans lesquelles une action est encore réalisable ce qui évite de tourner en rond trop longtemps quand on se trouve bloqué. Rassurez-vous c'est plutôt rare puisque les énigmes sont toujours logiques, relativement réalistes et à des années-lumière de certains délires des années 90 comme Monkey Island ou Leisure Suit Larry. Trouver un marteau pour clouer des planches, un tournevis pour visser une poignée ou une ampoule pour y voir claire tombe sous le sens. Si vraiment vous séchez vous pouvez toujours réclamer un indice au jeu en pressant le bouton panique R3, voire carrément passer un puzzle récalcitrant de la même manière. Ce joker met un peu de temps à se recharger en mode normal pour ne pas en abuser, et n'existe tout simplement pas dans le mode de difficulté supérieur (expert). La progression est agréable, relativement aisée et donne un sentiment de satisfaction à chaque porte franchie. Ne vous attendez pas à un challenge mental à la The Witness, nous sommes ici davantage dans le registre du casual gaming. Ce n'est pas une raison pour ne pas être fier de ses performances !


Sans doute pour satisfaire toutes les typologies de joueurs, les scènes d'objets cachés peuvent être désactivées dans le menu Options pour ne pas s’imposer à nous. Certains sont hermétiques à ce genre de distractions pas toujours évidentes sur consoles où les joueurs sont souvent à bonne distance de l'écran contrairement au PC. Autant les rajouter, c'est toujours du gameplay et donc de la durée de vie en plus, d'autant que ce ne sont pas des scènes de camouflages prétextes mais des collectes / combinaisons faisant avancer l'histoire. En parlant d'histoire, celle-ci passe tout de même au second plan, bien après les assemblages d'objets. Notre héroïne évoluant toujours seule il n’y a pas âme qui vive avec qui tailler le bout de gras. A la place la narration se construit autour de lettres, photos, et événements qui font resurgir des souvenirs de son passé sous forme de réflexions personnelles ou de cinématiques doublées en anglais (et sous-titrées en français). En dépit de quelques twists prévisibles la trame ne vole pas plus haut qu'une production Jason Blum et les apparitions spectrales plus ou moins furtives ne parviennent pas à provoquer la moindre la sensation de peur. Avec ses écrans fixes l'implication n'est pas la même que dans un survival horror classique. Peut-être qu'un jeune public sera plus réceptif mais, si vous avez de la bouteille en matière de trouille, vous affronterez le jeu sans broncher. On ne peut pas en vouloir à la partie sonore qui donne tout ce qu'elle a entre les musiques de film d'horreur (qui bouclent rapidement) et les bruitages appuyés à la limite de l'excessif, à l'image du bruit de la foudre qui s'abat pour nous surprendre.

La partie graphique s'en sort avec les honneurs, le moteur Unity autorise l'affichage de somptueux écrans 3D pré-calculés d'une grande finesse même sur un écran de bonne taille, sans la moindre pixellisation. Signalons tout de même un léger manque de mouvements sur les décors, renforçant l'aspect tableau des écrans. Les animations lors des actions sont également rigides à souhait. Cette version console hérite de tous les bonus de la version collector sur PC, à savoir un niveau supplémentaire débloqué en fin de partie, des fonds d'écran et des scènes cinématiques supplémentaires. Le menu dédié permet également de découvrir quelques artworks, les musiques, des figurines, des scènes supprimées et une bande annonce de la suite. Vous en aurez pour votre argent avec une durée de vie comprise entre trois et quatre heures de jeu, et même plus selon que vous ayez activé ou non la présence des objets cachés, chapitre bonus compris. Une bonne adresse pour réfléchir et flipper un peu.

Notre verdict

On aime

  • L'ambiance horrifique
  • L'utilisation du touchpad
  • Les musiques de film d'horreur
  • Les énigmes logiques
  • Le prix doux
  • Les bonus

On n'aime pas

  • Devoir attendre les suites
  • Limite trop facile
  • L'histoire pourrait être plus dense
  • La peur absente malgré le titre
  • La musique qui plante par moment

True Fear : Forsaken Souls Part. 1 est une bonne surprise qui se laisse jouer avec plaisir du début à la fin, sans prise de tête excessive ni errements dans des niveaux labyrinthiques. Les énigmes sont logiques, les objets cachés optionnels, la progression est fluide et la réalisation de qualité avec ses magnifiques tableaux et ses musiques flippantes. L’ambiance horrifique est un plus indéniable pour le genre qui surfe habituellement plus sur les contes et légendes grand public. L'histoire, bien que classique, tient en haleine trois à quatre heures jusqu'à la révélation finale. Il nous tarde d'avoir les suites.

Note finale : 7 / 10
Les commentaires
Le
Pas mal le test. Je le prendrai éventuellement lorsqu'il sera complet.
Le
Dans huit-dix ans. :P

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