Test Assassin's Creed Rogue Remastered

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PS4

Dernier épisode de la célèbre série d'Ubisoft sorti sur la génération précédente (PS3, Xbox 360), Assassin's Creed Rogue a l'honneur d'une remasterisation disponible le mardi 20 mars au prix de 29,99€ sur PlayStation 4, Xbox One et PC. Pas mauvais lors de sa sortie mais pas inoubliable non plus, cet épisode mineur trouve-t-il sa place sur nos systèmes actuels désormais habitués à des titres bien plus ambitieux comme le récent Origins ? Réponse dans ce test, qui a forcément un petit air de déjà lu.

Cet article reprend les bases de notre test de 2014 sur la version PlayStation 3, seul le dernier paragraphe dédié aux différences techniques et ajouts diffère vraiment.

Assassin’s Creed Drogue

Atlantique Nord, 1752. Une ombre grimpe aux arbres pour surprendre sa cible. Cette ombre, c'est Shay Patrick Cormac, un assassin irlandais dont on fait la connaissance directement à l'âge adulte juste avant la guerre de Sept ans qui opposera Anglais et Français quatre ans plus tard et qui servira de toile de fond au scénario. Ce chapitre ayant pris le parti d'aller à l'essentiel, Shay n'a pas vocation à devenir un personnage important dont on suivrait les pérégrinations depuis l'enfance comme Ezio, Connor ou Arno. Retour dans les bottes de notre assassin pour un rapide tutorial nous réapprenant le gameplay bien connu de tous depuis 2007 et peaufiné durant toutes ces années : grimper partout facilement, se planquer dans les fourrés pour siffler et suriner discrètement des gardes, atteindre des points d'observation qui éclaireront la carte et faire un saut de l'ange dans la paille, chasser et dépecer des animaux pour en récupérer les peaux, naviguer sur les mers glacées et combattre à bord du Morrigan. Le gameplay est calqué sur l'opus Black Flag et reprend plus que moins les mêmes caractéristiques faisant peser sur Rogue une légitime impression de déjà-joué.

Ce dernier volet sur PS3 – ici remasterisé – offre néanmoins une large étendue naturelle à explorer à pieds ou en bateau (mais pas à la nage, au risque de mourir gelé) entre les eaux glaciales de l'Atlantique, le Saint Laurent et les espaces verts sauvages de la River Valley et la jeune ville de New York et ses décors urbains. Le dépaysement est au rendez-vous et tranche pas mal avec les eaux turquoise et la chaleur de Black Flag. Ici la région est balayée par la neige, les baleines jaillissent entre les vagues, les icebergs et les plaques de glace sont des dangers de tous les instants pour notre navire et les aurores boréales invitent au rêve. Il ne manque plus qu'un Père Noël planqué dans le décor façon Easter Egg pour coller à la saison. Le décor est toujours aussi rempli de challenges et de quêtes annexes pour ceux qui en veulent plus : cartes aux trésors, coffres à ouvrir, lettres, chants pour vos moussaillons à trouver, fragments d'Animus, bastions ennemis à reprendre, bref, de quoi occuper de longues heures en solitaire puisque le titre est dépourvu de modes multijoueurs (tout juste des défis Abstergo classés).

Faire évoluer son assassin fait aussi partie des réjouissances de cet opus, comme dans les précédents me direz-vous. Chasser des bêtes permet d'améliorer ses objets pour accroître sa santé et son inventaire, dépenser ses livres sterling en boutique apporte de nouvelles armes et tenues à Shay, et flâner sur les ports donne la possibilité de réparer et d'améliorer le Morrigan et de vendre les cargaisons pillées sur la mer. Rogue en profite pour introduire de nouvelles armes à la limite de l'anachronisme : une carabine à air comprimé capable de tirer silencieusement des balles et des grenades (!) pour notre gars, ainsi qu'un fusil à canon et de l'huile bouillante pour laisser des traînées de flammes derrière notre navire.

Iceberg droit devant !

Le scénario ayant été éventé par les services marketing d'Ubisoft (vendu comme « le chapitre le plus sombre de la saga »), on sait par avance qu'un événement tragique lors d'une mission poussera Shay à renier la confrérie des Assassins pour rejoindre les Templiers. Alléchant sur le papier, ce twist tombe finalement à plat et n'apporte pas grand-chose au gameplay puisque les us et coutumes de l'irlandais ne changent pas une fois qu'il a viré de bord. Il conserve sa lame secrète, son épée, sa dague, sa vision d'aigle, ses habitudes de freerunner et ne tire presque aucun avantage de sa traîtrise. Tant pis pour l'histoire, on se consolera avec quelques caméos sympathiques pour le fan tels que Chatham Kenya (le père de Connor), l'ancien esclave Adewalé et Achilles Davenport qui a tout appris à Connor. Comme cet opus situé entre Black Flag et Assassin's Creed III clôture l'épopée américaine de la saga et introduit Unity, on suppose que les plus assidus ne peuvent pas se permettre de passer à côté, même en 2018.

Le géant français s’entête à ancrer les origines de chaque épisode de sa série dans l’époque actuelle avec le fameux Animus de la société secrète Abstergo. Point de Desmond Miles ici, cette fois on incarne un anonyme qui se balade librement en vue intérieure dans les locaux de la multinationale pour résoudre des puzzles à base de sphères lumineuses sur les postes informatiques de ses collègues. En cas de victoire on déverrouille des dossiers secrets dévoilant quelques informations supplémentaires sur les précédents jeux de la licence sous forme de vidéos commentées. A moins d’être un acharné de la saga, on zappera sans scrupule ces passages inintéressants et qui cassent plus le rythme qu'autre chose.

Quoi de neuf docteur ?

Lors de sa sortie initiale ce volet accumulait les lacunes techniques symptomatiques d'un développement accéléré pour être dans les bacs pour les fêtes : des petits ralentissements, de l'aliasing un peu trop présent, un léger clipping, des bugs étranges comme une synchronisation à un point d'observation qui ne se validait pas, des objectifs qui se grisaient sans être remplis ou des doublages qui passaient du français à l'anglais sans trop savoir pourquoi. Rassurez-vous c'est désormais de l'histoire ancienne avec cette remasterisation qui jouit de tous les correctifs développés post-lancement. Le jeu affiche maintenant une résolution en 1080p (full HD) sur les consoles standards et en 4K sur PlayStation 4 Pro et Xbox One X. Les textures haute résolution sont bien plus fines et détaillées, les ombres et éclairages sont améliorés, la distance d'affichage plus grande, la foule plus dense et l'anti-aliasing tourne à plein régime. Le jeu est constamment fluide, plus agréable à l’œil qu'il y a quatre ans malgré des coupes de cheveux toujours aussi plastiques et un manque de HDR pour sublimer le tout. Au moins nous sommes loin des ratés de certains remaster qui ont le toupet de faire pire que le jeu d'avant.


Cette réédition profite également de l'ensemble des contenus additionnels autrefois vendus séparément ou proposés en bonus de précommande : le pack « Héritage des templiers » avec ses deux missions bonus (la quête de l'armure de Sir Gunn et le siège de Fort de Sable), le pack « Maître Templier » comprenant trois tenues, des armes et des éléments de personnalisation du navire, le pack « Explorateur » rajoutant lui aussi des armes et des items supplémentaires pour le bateau ainsi que la tenue de Bayek héritée du dernier jeu. Les membres de la confrérie de l'Ubisoft Club pourront même déverrouiller des tenues d'assassins classiques tels qu'Altaïr, Ezio, Connor, Edward, Arno, Jacob et Aguilar ainsi que le pack « Jackdaw » pour l’embarcation. Ce portage actualise aussi la prise en main pour la calquer sur la DualShock 4 (avec le pavé tactile pour naviguer sur la carte par exemple) mais reste figé dans le passé concernant les publicités in-game pour les jeux Ubisoft visibles chez Abstergo. Les équipes marketing auraient pu sauter sur l'occasion pour glisser de la réclame sur leurs dernières productions au lieu de laisser des affiches de Far Cry 3, Tom Clancy's Ghost Recon : Future Soldier ou Splinter Cell : Blacklist.

Enfin, pourquoi ne pas avoir proposé une America Collection contenant les versions revues et corrigées d'Assassin’s Creed III, Assassin’s Creed : Libération HD et Assassin’s Creed : Rogue comparable à la Ezio Collection et ses trois aventures au lieu de nous limiter à un seul jeu vendu 29,99€ ? Quitte à faire dans l’exhaustivité en reprenant un épisode annexe sur PS360, autant tous les reprendre et nous offrir une méga-collection pour brosser les fans dans le sens du poil. Dommage, Ubisoft a été petit joueur sur ce coup.

Notre verdict

On aime

  • Plus beau, plus riche, plus fluide
  • Tous les DLC inclus
  • Toujours une vaste carte à explorer
  • Une durée de vie dodue

On n'aime pas

  • La formule n’a plus de secret pour personne
  • Les passages chez Abstergo
  • Pourquoi ne pas proposer toute la trilogie américaine ?

Quatre ans après sa première sortie Assassin's Creed Rogue améliore sa forme sans toucher à son fond. La réalisation profite des technologies actuelles pour afficher des graphismes allant jusqu'au 4K, avec des textures haute résolution, sans aliasing et dotés d'une animation d'une fluidité sans faille. Les correctifs et contenus additionnels sont désormais tous inclus à défaut d'avoir actualisé des détails d'époque comme les affiches des vieux jeux Ubisoft chez Abstergo. Le gameplay, calqué sur Assassin's Creed Black Flag (également disponible sur PS4 / Xbox One), ne constitue plus une surprise pour personne et paraît un peu étroit maintenant que les derniers volets – dont le surprenant Origins – proposent des choses bien plus novatrices. Un spin-off sympa mais qui aurait mérité d'être accompagné d'Assassin's Creed III et de Libération dans une America Collection plus généreuse vu le prix de vente.

Note finale : 7 / 10
Les commentaires
Le
Déjà que Rogue, je n'aime pas trop vu que c'est black flag 2.0, mais proposer un remaster n'est pas des plus novateurs....
Autant proposer un nouveau AC (même si c'est trop tot), aurait été plus judicieux. Mais s'ils veulent gaspiller de l'argent pour ça...
Le
Ca dépend j'ai jamais fait cet opus PS3 et il parait que le point de vue de cet opus est pas mal... mais ce sera a tres bas prix/ps+ forcément.
Le
Je pense que l'objectif d'Ubisoft n'est pas gaspiller de l'argent, au contraire, c'est d'en faire avec un remaster bien moins coûteux qu'un nouvel opus pour arrondir les chiffres de l'année fiscale qui se termine le 31 mars.

19.99 euros serait un prix plus acceptable je pense.

Jeux concernés

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