Test Far Cry 5

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PS4

Après la Micronésie, l’Afrique, les îles Rook et l’Himalaya, la série Far Cry continue son tour du monde et vous propose pour son cinquième opus numéroté de visiter le paisible état du Montana aux Etats-Unis. Evidemment les choses vont vite y dégénérer puisque le jeu s’ouvre sur l’arrestation avortée de Joseph Seed, prophète autoproclamé de Hope County à la tête de la secte Eden’s Gate, qui voit dans cette intervention des forces de l’ordre le signal du début de sa fin du monde. Heureusement le jeune adjoint du shérif que vous incarnez parvient à échapper aux sbires de Joseph pour se transformer en libérateur de la région !

Vous l’aurez sans doute compris, les développeurs d’Ubisoft n’ont pas vraiment tenté de réinventer la poudre avec ce scénario qui rappelle forcément ceux des précédents opus de la série, les habitués ayant déjà eu plusieurs occasions d’appuyer une rébellion pour sauver toute une population de ses oppresseurs. Cela dit le fait de situer l’action au sein d’une communauté religieuse armée tend à rendre l’aventure plus crédible, d’autant que l’écriture des « méchants » que vous allez devoir affronter est toujours aussi soignée.

Une progression sans surprise

Car avant de vous retrouver face-à-face avec Joseph Seed en personne, vous devrez au préalable éliminer ses trois lieutenants qui contrôlent chacun une zone de la région : au nord les Whitetail Mountains sont tenues par Jacob, à l’ouest la Henbane River est gérée par Faith, et à l’est la Holland Valley est dirigée par John. Chaque région dispose de sa propre jauge de résistance que vous remplissez en sauvant des civils, en détruisant des propriétés de la secte, en terminant des missions (principales et secondaires), et en libérant des avant-postes d’Eden’s Gate. Pour vous donner une petite idée de ce qui vous attend, le jeu compte en tout 136 missions, 19 avant-postes et 40 bâtiments à détruire, et nous n’incluons pas là les activités annexes sur lesquelles nous reviendrons dans un instant ! Comptez une grosse vingtaine d’heures pour boucler la campagne principale, et multipliez par deux ou trois si vous souhaitez explorer Hope County de fond en comble. Précisons au passage que vous pouvez parcourir l’aventure en coopération avec un ami pour peu que vous décidiez d’ouvrir votre partie au lancement du jeu.

Divisée en quatre sections, la jauge de résistance indique non seulement le chemin qu’il vous reste à parcourir pour faire sortir de sa tanière le lieutenant de la région, mais aussi le niveau d’agressivité des membres de la secte : s’ils se contenteront de vous attaquer lorsque vous passerez devant eux au premier niveau, ils renforceront sérieusement la sécurité de leurs bâtiments dès le deuxième et lanceront leurs meilleurs éléments à vos trousses au troisième. Autant dire que plus vous approcherez du but, plus votre tâche se compliquera, mais heureusement vous ne serez pas longtemps seul pour affronter vos ennemis.

Des mercenaires bien utiles

Les civils sauvés dont nous parlions plus haut pourront en effet décider de prendre les armes pour vous prêter main forte : vous pourrez en recruter un dès le début de l’aventure, puis un second lorsque vous aurez plus tard débloqué la capacité correspondante. Mieux, des Experts pourront être recrutés en accomplissant des missions particulières, et se montreront encore plus efficaces sur le terrain grâce notamment à leurs compétences spéciales (affectées aux flèches gauche et droite de la croix directionnelle). Vous pourrez ainsi profiter des talents du chien Boomer, de l’ours Cheeseburger ou encore du pilote Nick Rye. Chaque zone de la région abrite trois de ces experts, et vous pourrez ensuite modifier votre groupe comme bon vous semble pour inclure le ou les plus appropriés pour votre prochaine mission. Petite subtilité, les experts tombés au combat resteront indisponibles pendant de longues minutes avant de pouvoir vous aider à nouveau !

Dans ces conditions, et au cas où vous vous retrouveriez seul face à un groupe d’illuminés de la secte, il sera préférable de soigner votre équipement et en particulier votre arsenal : l’argent gagné durant les missions pourra ainsi être utilisé pour acheter et personnaliser de nouvelles armes (corps-à-corps, armes de poing, fusils à pompe, mitraillettes, fusils d’assaut, fusils de chasse, fusils de sniper, mitrailleuses, arcs, lance-roquettes, lance-flammes...), des véhicules (voitures, quads, buggys, pick-ups, camionnettes, tracteurs, camions, bateaux, hydravions, avions, hélicoptères...), des munitions, des explosifs, des médikits et des vêtements.

Vos capacités seront quant à elles améliorées grâce aux points de talents récupérés en réussissant des défis groupés en quatre catégories : assaut (tuer un nombre d’ennemis donné avec une arme spécifique), monde (explorer la région), mercenaire (débloquer les neuf experts) et chasse (récupérer des peaux d’animaux). Vous pourrez ainsi obtenir l’un des dix talents de chacune des cinq catégories à savoir Survivaliste (nager plus vite, dégâts des animaux réduits, jauge de santé augmentée...), Rénégat (parachute, wingsuit, recharger et viser plus vite avec différents types d’armes, réparation automatique des véhicules...), Assassin (grappin, sprint discret, maîtrise des arcs et frondes, maîtrise du combat rapproché...), Survivant (porter plus de munitions, d’objets, d’armes...) et Chef (l’expert désigné récupère plus vite, ajouter un deuxième mercenaire au groupe...).

Des activités à la pelle

Alors que les précédents Far Cry (et d’autres jeux à monde ouvert d’Ubisoft !) vous imposent généralement d’escalader des tours pour révéler les activités disponibles, ce cinquième volet opte pour un procédé moins contraignant qui encourage l’exploration : c’est en parcourant la région (à pied, en roulant, en voguant ou en volant !), en parlant avec les personnages non jouables et en lisant les notes laissées ici ou là que vous découvrirez tout ce qui vous attend à Hope County.


Si les missions principales tourneront logiquement autour de la secte elle-même (aider des résistants coincés dans une prison, faire sauter des camions citernes via un raid aérien, détruire la statue de Joseph érigée par ses fidèles, récupérer un véhicule volé par la secte...), les quêtes annexes vous proposeront parfois des objectifs totalement décalés. On pense notamment à l’organisation du Testival, un festival renommé dans la région dont le repas phare propose des testicules de taureaux cuisinés de trois façons (hachés, rôtis et... on vous laisse la surprise !). Evidemment c’est à vous qu’incombera la lourde tâche de récupérer les ingrédients du plat, la troisième préparation nécessitant de prélever les attributs de l’animal juste avant son accouplement : sensations garanties !

Plus généralement le jeu vous permettra de croiser la route d’une belle galerie de personnages dont le caractère et les interventions iront du dramatique au délirant, permettant de souffler entre deux assauts sur la secte. Mention spéciale aux missions impliquant des véhicules particuliers comme le Widowmaker, un camion armé de mitrailleuses lourdes grâce auxquelles vous ferez un carnage dans les rangs ennemis.

Pour en revenir aux activités proposées, sachez que vous aurez notamment l’occasion d’effectuer des cascades au volant de la voiture Oncle Sam, de localiser puis de fouiller des caches de survivaliste renfermant munitions, armes et magazines de talents (un point de talent par magazine), ou encore de chasser ou de pêcher. Vous pourrez d’ailleurs revendre vos peaux d’animaux et vos poissons frais pour récupérer de précieux dollars qui à leur tour pourront être investis comme bon vous semble.

Qu’il s’agisse de sa maniabilité ou de son intelligence artificielle, Far Cry 5 offre une performance dans la droite lignée de ses prédécesseurs : diriger son personnage et piloter les différents véhicules ne nécessite aucun temps d’adaptation pour qui a une petite habitude des jeux du genre, tandis que les assauts sur les avant-postes et autres positions ennemies ressemblent à ce que la série a toujours proposé. Dans les faits on utilise les jumelles pour repérer les cibles, on en élimine un maximum de manière discrète (élimination dans le dos, arc, silencieux), et on termine en faisant parler la poudre. Comme d’habitude les avant-postes sont équipés d’une ou plusieurs alarmes à désactiver pour ne pas voir rappliquer les renforts, et vos adversaires vont du simple quidam équipé d’un pistolet au soldat blindé avec mitrailleuse lourde en passant par l’adepte du lance-flammes ou du lance-roquettes. Bref on est en terrain connu, y compris pour l’intelligence artificielle qui peut aussi bien vous repérer de très loin (assez rare) que ne pas vous voir alors que vous êtes sous ses yeux. Globalement l’expérience reste toutefois convaincante si l’on ne s’attend pas à des soldats aussi pointilleux que dans un Metal Gear Solid.

A vrai dire le gros point fort du jeu réside dans la totale liberté laissée au joueur : on a déjà parlé de celle accordée dans la découverte des missions (c’est à vous de les trouver !), mais on la retrouve dans l’accomplissement de ces dernières. On pense par exemple à cette mission qui nous demande de détruire un « bélier sur roues » de la secte, qui nous a causé bien des problèmes lorsque nous avons tenté de l’approcher en pick-up équipé d’une mitrailleuse. Après trois ou quatre essais et autant de morts, l’utilisation d’un hélicoptère équipé de roquettes a permis de boucler l’objectif en moins de dix secondes !

Une réalisation solide

Côté rendu Ubisoft Montréal nous livre ici une copie très propre et nous plonge sans mal au cœur du Montana : la végétation, la faune, les bâtiments, les collines, les plans d’eau ont tous bénéficié d’une réalisation soignée et sont habillés de jolies textures qui ne jurent jamais, y compris en gros plan. Certains objets apparaissent parfois de manière un peu soudaine lors de déplacements à grande vitesse, mais le phénomène reste suffisamment contrôlé pour ne pas franchement gêner. La gestion de la lumière et les effets spéciaux (explosions mais aussi séquences sous l’emprise de drogue ou d’alcool !) sont réussis, et il arrive fréquemment de s’arrêter simplement pour admirer le panorama. Bref, une belle performance.

Malgré sa structure ouverte, le jeu parvient aussi à proposer une bonne narration grâce d’une part à des dialogues bien ficelés, et d’autre part à des cut-scenes parfois mémorables. Notre personnage muet a beau être le héros du jeu, on est surtout marqué par les interventions de Joseph, Jacob, Faith et John, parfaitement mises en scène, qui illustrent autant l’implacable volonté du quatuor que les divers aspects de sa folie.

Histoire de pinailler on mentionnera les chargements relativement longs lors des voyages rapides ou après une mort, et de rares bugs de collision. Le pire problème dont nous ayons souffert durant nos longues sessions de test consistait en un ralentissement sérieux (du type « cinq images par seconde ») et incompréhensible puisque rien de particulier ne se passait à ce moment-là, mais le phénomène n’a duré que quelques secondes et n’est jamais réapparu par la suite : la finition semble être au rendez-vous.

Sans surprise la bande son du jeu fait la part belle à la nature et aux combats lorsque vous êtes à pied, mais vous donne accès à différentes stations de radio à bord des véhicules. Les compositions entendues aux moments-clés du jeu et pendant les écrans de chargement sont de bonne facture, et en parfaite adéquation avec l’ambiance qui se dégage par ailleurs du titre.

Un mode Arcade prometteur

Que ce soit pour prolonger l’expérience une fois la campagne terminée, ou pour défier vos amis sur la toile, le mode Arcade du jeu semble avoir de quoi vous occuper sur la durée. Non pas qu’il fourmille d’idées ultra-innovantes (ce serait même plutôt le contraire !), mais il inclut un éditeur de maps qui vous permettra de créer puis de publier vos propres cartes : partant d’une carte vide ou déjà habillée d’un environnement (forêt de cèdres, île rocheuse ou monde extérieur), vous pourrez ensuite modifier le terrain, ajouter des objets et des personnages, ajuster l’environnement audio et les modificateurs de gameplay (pas de régénération de santé, respiration sous l’eau illimitée, pas de dégâts de chute, invincible, munitions infinies, pas de dégâts d’explosifs, cibles visibles...) ou encore définir les classes disponibles (qui conditionnent l’équipement de départ). Bonne surprise, vous pourrez vous servir non seulement de la bibliothèque d’objets du jeu, mais aussi de celles de Far Cry 4, Far Cry Primal, Watch_Dogs, Assassin’s Creed Black Flag et Assassin’s Creed Unity.


Pour les cartes solo/coop, vous aurez le choix entre les modes Assaut (tuez tous les ennemis), Avant-Poste (libérez l’avant-poste), Exploration (atteignez la sortie) et Chasseur de Primes (tuez les cibles et échappez-vous). Ubisoft a mis en ligne 9 maps pour la sortie du jeu, dont l’excellente Upside Down dans laquelle les environnements sont sans dessus-dessous, et certains joueurs ont déjà commencé à publier leurs propres œuvres.

Pour le multijoueur, vous serez limité au minimum syndical à savoir les modes Match à mort en équipe et Match à mort qui pourront rassembler un maximum de 12 joueurs. Seules 7 maps sont proposées par l’éditeur pour la sortie du jeu, mais là encore des créations de joueurs ont déjà fait leur apparition sur les serveurs. Précisons que nous n’avons pas réussi à disputer un seul match durant nos sessions de test (il y avait sans doute trop peu de joueurs/testeurs en ligne), mais qu’à en juger par notre courte session durant l’évènement de présentation du jeu de février, les joutes s’annoncent efficaces mais très classiques.

Notre verdict

On aime

  • Une aire de jeu étendue et vivante
  • Un tas de choses à faire
  • La liberté d’action
  • Le clan Seed effrayant à souhait
  • La prestation technique de haut vol
  • Pas de tours à escalader
  • L’éditeur de maps du mode Arcade

On n'aime pas

  • L’impression de déjà-joué
  • Des chargements un peu longs
  • L’IA pas toujours convaincante
  • Quelques bugs
  • Peu de modes en multi

Sans révolutionner la recette qui a fait son succès, la série Far Cry nous offre un cinquième volet plaisant grâce à son scénario intéressant, sa réalisation flatteuse, et son gameplay dont les quelques ajouts et modifications fonctionnent. Alors certes l’impression de déjà-joué pourra frapper les joueurs ayant déjà passé de longues heures sur les précédents opus, mais la lutte contre la secte d’Eden’s Gate n’en demeure pas moins accrocheuse avec son sujet atypique et grave qui n’empêche pas de jolis traits d’humour dans quelques missions particulièrement originales. Plus que le reste, on retiendra sans doute la prestation de Joseph et ses lieutenants dont la cruauté ponctue l’aventure par des interventions aussi saisissantes qu’inquiétantes : le signe d’une écriture réussie, mais dont la crédibilité fait parfois froid dans le dos !

Note finale : 8 / 10
Les commentaires
Le
Très sympa le test, le coop dommage qu’il n’y a pas de mentions. Il mérite d’aller aussi bien dans le plus que dans le moins.

Genre :

+ Campagne faisable en Coop
- Progression non sauvegardée pour l’invité
Le
Je t'avoue que ma seule expérience du coop c'est pendant l'event de présentation de février : durant les sessions de test je n'ai pas pu joindre la campagne de quelqu'un d'autre (sans doute trop peu de joueurs). Il y a aussi eu 3 patchs pendant le test, donc peut-être que la coop n'était pas active au début. Après honnêtement jouer en coop ne change pas fondamentalement l'expérience. :P

Jeux concernés

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