Test Masters of Anima

Publié le par
PS4

Le studio lyonnais Passtech Games s’est associé à l'éditeur Focus Home Interactive pour développer un jeu d'action/aventure original doté d'une pointe de stratégie :  Masters of Anima. Sa vue aérienne fait penser à un Diablo-like mais son gameplay tourné vers l'invocation de gardiens combattant à notre place rappelle le principe de la série Overlord qui a connu son petit succès sur la précédente génération de machines. C'est vrai ça, pourquoi se salir les mains finalement ?

Quelqu’un d’autre peut pas le faire ?

Masters of Anima suit les aventures amoureuses d'Otto, un apprenti magicien en couple avec Ana, l'animancienne suprême du monde de Spark. Pour être digne de sa main et pouvoir enfin l'épouser, notre blondinet doit obtenir le rang de maître de l'anima, une énergie vitale symbolisée par des petites sphères vertes. Alors qu'il est en train de perfectionner ses techniques avec son professeur, le vilain de service Zahr en profite pour enlever sa bien-aimée et scinder son essence en plusieurs fragments dispersés dans le royaume. S'il veut lui passer la bague au doigt, il va devoir apprendre sur le terrain les dernières leçons qui lui manquent pour devenir un big boss et sauver sa promise.

De par sa vue de dessus et son principe on aurait tendance à réduire le titre de Passtech Games à un énième hack’n’slash dans la veine d'un Diablo. Le gameplay est en réalité bien plus subtil que ça puisque notre héros fait assez peu de dégâts en frappant avec son bâton de magie. Sa véritable force provient de sa faculté à invoquer des dizaines de gardiens pour les faire combattre à sa place et résoudre des petits puzzles. En fouinant un peu dans les décors - quitte à casser quelques jarres au passage - il récupère des orbes d'anima venant se loger dans une jauge en bas à droite de l'écran. Quand un palier est franchi, il peut invoquer une première grappe de soldats puis autant que lui permet son épargne colorée. La réserve d'anima est évolutive et croît en trouvant quatre morceaux de jauge planqués dans les décors. A terme ce sont jusqu'à 100 gardiens que vous pourrez faire sortir de terre pour vous épauler : autant dire qu'avec pareille armée, il deviendra même inutile d'aller au casse-pipe vous-même.

Les groupes de gardiens sont répartis en cinq classes : les protecteurs armés d'une hache et d'un bouclier, les sentinelles équipées d'arcs et de flèches, les catalystes qui pompent l'anima de vos ennemis pour vous la transférer sous forme d'énergie ou de soin, les commandeurs qui relayent votre cri de guerre sur le champ de bataille et enfin les invocateurs qui génèrent à leur tour des vagues de mini-gardiens pour distraire l'ennemi. En plus de leurs attaques de base, chaque unité dispose d'une action spéciale consécutive à l'utilisation d'un cri de guerre, sorte d'élan de motivation lancé par notre héros. Tout comme notre gars, les compétences de nos minions sont évolutives en dépensant entre chaque niveau des points d'expérience glanés durant la partie. Chaque groupe possède cinq compétences, Otto en possède quinze interchangeables entre deux missions. A vous de choisir si vous préférez améliorer l'humain ou ses protecteurs.


Le jeu est découpé en une dizaine de niveaux notés faisant la synthèse de votre talent au combat. Les affrontements, cloisonnés à une zone lors de l'apparition d'un ennemi, sont évalués par une lettre (A, B, C, D…) selon le temps que vous prendrez pour occire votre cible, le nombre d'unités perdues au combat et les points de vie échappés. Mieux vous jouez et plus vous êtes récompensé en expérience. Le déroulé des niveaux se fait grosso modo en suivant un schéma de trois phases distinctes : l'exploration des décors à la recherche de secrets, des phases de résolution de puzzles en utilisant les compétences des différentes classes de gardiens et les affrontements en arènes. Une (très) légère réflexion s'opère pour les casse-têtes en tenant compte des décors (les sols toxiques pour Otto), des éléments naturels (le vent par exemple), des blocs à pousser et d'interrupteurs à enclencher. Rien de bien sorcier à condition d'alterner les talents de chaque classe de protecteur pour utiliser la bonne au bon moment.

Masters of the Universe

Sans doute plus à l'aise avec une utilisation à la souris, la prise en main de Masters of Anima nécessite un temps d'adaptation pour jongler entre les combinaisons de touches. Ainsi le bouton L2 combiné à la Croix donne naissance à de nouvelles unités quand le duo L2 + Rond les fait disparaître. Le touche L2 maintenue sert aussi à verrouiller une cible quand R2 sert de bouton d’action (dialogue, ouverture de coffres…), à disperser les protecteurs si on le combine à la touche Rond et à lancer un cri de guerre en le couplant au bouton Carré. Enfin, le bouton Croix sert à envoyer les gardiens vers la destination de notre choix, Rond à les ramener à soi, Carré à frapper directement avec Otto et Triangle à désigner des unités à l’aide d’un cercle de sélection. On peut aussi switcher entre les cinq familles de soldats avec les boutons L1 et R1. Pas évidente lue comme ça, la jouabilité l’est tout autant en réel mais passés les premiers niveaux la maîtrise des contrôles rend la progression beaucoup plus agréable et aisée pour se concentrer davantage sur les combats.

Les affrontements sont la pierre angulaire du gameplay et chaque apparition de golem oblige à adopter une stratégie de plus en plus complexe en fonction du nombre de gardiens débloqués, du nombre d’opposants et de leur nature. Si la technique du « foncer dans le tas » fonctionne au début, il faut par la suite s’adapter au contexte pour éviter une mort prématurée. La difficulté peut être assez élevée si on s’y prend comme un manche mais décroît quand on applique une logique de guerre : les archers sont à planquer dans les fourrés et dans le bon angle pour que leurs projectiles ne se heurtent pas à nos soldats au premier plan, les catalystes doivent rester en retrait et quand les ennemis se préparent à lancer une rage primordiale, un coup de bouclier déclenché par le cri de guerre stoppera leur attaque. Ces quelques exemples montrent que les combats sont une partie d’échec qu’il faut jouer avec brio pour ne pas revenir à la dernière sauvegarde automatique. C’est aussi là que Masters of Anima tire tout son sel puisque nos ressources en anima, forcément limitées, rendent chaque unité précieuse.

Casée dans le registre du fantastique, cette production française jouit de graphismes très colorés dont le côté anguleux fait penser au design de Lara Croft Go. Le rendu est plaisant à l’œil avec quelques effets spéciaux spectaculaires, une fluidité sans faille malgré le monde à l'écran et une bande son excellente. Les musiques symphoniques sont enchanteresses et les doublages anglais convaincants. De la belle ouvrage à savourer pendant huit à dix heures pour une vingtaine d’euros. Que demande le peuple ? De la coopération pour mieux déléguer ses ordres ? Des ennemis plus variés ? Une narration plus profonde ? Peut-être dans la suite !

Notre verdict

On aime

  • Plein de monde à l’écran
  • Plus stratégique qu’il n’y paraît
  • La réalisation solide
  • Les petits puzzles

On n'aime pas

  • Les ennemis peu variés
  • Le nécessaire temps d’adaptation à la manette
  • La narration quelconque

Après le récent The Council l’éditeur Focus Home Interactive nous fait une nouvelle bonne surprise avec la sortie de ce Masters of Anima. Le studio français Passtech Games offre une alternative intéressante aux jeux d’action vus du dessus en imposant une dimension stratégique à ses combats cloisonnés basés sur la gestion de gardiens sous nos ordres. Optimiser l'utilisation de nos ressources en anima pour invoquer les bonnes unités selon la situation requiert une dose de jugeote sous peine de se retrouver à sec face à l'ennemi. Pas toujours évident à prendre en main quand il faut jongler avec une centaine de soldats à l'écran, il n'en est que plus réjouissant quand on maîtrise totalement son sujet. Triompher se mérite.

Note finale : 7.5 / 10
Les commentaires

Aucun commentaire pour le moment. Soyez le premier à donner votre avis !

Jeux concernés

Publicité