Test Yakuza 6 : The Song of Life

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PS4

Près d’un an et demi après sa sortie sur ses terres nippones natales, le septième épisode numéroté (en tenant compte de l’excellent opus Zéro !) de la mythique série Yakuza débarque enfin sur le Vieux Continent. Annoncé comme l’ultime opus des aventures de Kazuma Kiryu, son intrigue se focalise logiquement sur le Dragon de Dojima et mélange une fois de plus sujets particulièrement sérieux mâtinés d’une bonne dose de violence et activités beaucoup plus légères voire totalement déjantées. Une fin en apothéose pour cet antihéros si attachant !

Au cas où vous ne vous seriez jamais intéressé à la série dont l’aura reste, il est vrai, limitée par l’absence de traduction de ses dialogues ou de ses sous-titres en français (ici les voix sont en japonais et les textes en anglais), sachez qu’elle relate à la fois la vie personnelle et les faits d’arme de Kazuma : devenu yakuza (membre d’une organisation criminelle) dès l’adolescence, il est depuis régulièrement plongé dans des complots et autres guerres de clans qui impactent forcément ses proches, le plus souvent de manière dramatique. Puisque le jeu qui nous intéresse aujourd’hui entend mettre un terme à la carrière du Dragon de Dojima (petit nom de Kazuma pour les non-initiés !), il s’appuie forcément sur son passé et accueille différents personnages récurrents de la série, de même qu’il contient de nombreuses références à des évènements marquants de son histoire. Il est donc préférable de connaître un minimum les précédents opus pour profiter au mieux de cet épilogue, même si la section Memories contient un petit résumé de chacun des cinq premiers épisodes. Vous voilà prévenus !

Un scénario accrocheur

Après une telle introduction, vous ne serez pas surpris d’apprendre que Yakuza 6 reprend exactement là où son prédécesseur s’était arrêté : Kazuma s’est effondré dans les rues enneigées de Tokyo après son dernier combat, et Haruka, fille de l’ancien amour d’enfance disparu de notre héros dont il assure désormais la protection, le retrouve après avoir annoncé mettre un terme à sa carrière de chanteuse J-pop à la fin de son concert. Hospitalisé puis arrêté par la police pour enfin répondre de ses crimes, Kazuma décide d’accepter la sentence et de passer trois ans derrière les barreaux pour pouvoir ensuite poursuivre une vie normale auprès d’Haruka et des pensionnaires de l’orphelinat qu’il a créé. Seulement voilà, il apprend à sa sortie que la jeune fille vient d’être victime d’un accident de voiture avec délit de fuite dans la capitale nippone, qu’elle est plongée dans le coma à l’hôpital, et surtout qu’elle a tout fait pour protéger du choc le bébé qu’elle transportait. Kazuma décide alors d’enquêter pour découvrir ce qu’il s’est passé durant ses trois années d’emprisonnement et répondre aux questions qui le taraudent. Ce bébé est-il celui d’Haruka ? Le cas échéant, où se trouve le père ? Et qui a bien pu renverser la jeune fille ?


Si comme par le passé une bonne partie de l’aventure se déroule dans le quartier fictif de Kamurocho à Tokyo, inspiré par le bien réel quartier chaud Kabukicho, vous découvrirez aussi la petite ville côtière d’Onomichi dans la région d’Hiroshima : l’occasion de quitter les néons criards et les rues grouillantes de la capitale pour respirer un grand bol d’air frais dans une atmosphère de prime abord plus paisible. Car vous vous en doutez, le calme ne durera qu’un temps et votre enquête sur le passé d’Haruka aura tôt fait de vous amener à croiser la route de personnes peu recommandables : des triades chinoises à la mafia coréenne en passant par votre ancien clan Tojo, la liste des obstacles se dressant sur votre chemin ne cessera de s’allonger. Il faut dire que votre objectif principal vous conduira à menacer les secrets de gens importants qui feront évidemment tout pour éviter que vous ne les compromettiez. Nous ne vous en dirons pas plus pour ne pas gâcher la surprise de la découverte, mais sachez que l’ensemble est extrêmement bien ficelé et tient en haleine jusqu’à la toute dernière minute du jeu.

Des combats prenants

Comme dans les précédents opus les occasions de vous battre sont légion, qu’il s’agisse d’affronter un groupe d’adversaires croisés dans la rue ou un boss plus retors en combat singulier. Dans le premier cas, vous serez peut-être heureux d’apprendre que la rixe peut désormais être évitée en courant avant que les assaillants ne se jettent sur vous : ils vous poursuivront sur plusieurs dizaines de mètres mais finiront par abandonner. Autre changement de taille, les quatre styles de combat introduits par Yakuza 0 puis repris par Yakuza Kiwami ont ici disparu : Kazuma ne dispose que d’un seul style reprenant différentes attaques de ceux des deux épisodes cités.

Une fois la bagarre démarrée, les boutons Carré et Triangle vous permettent de balancer des attaques respectivement faibles et fortes, différentes combinaisons correspondant à des combos plus ou moins longs et donc efficaces. Le bouton Rond sert à attraper l’adversaire pour le tabasser tranquillement ou l’envoyer dans le décor (voire sur ses alliés), tandis que L1 permet de parer et Croix d’esquiver. Les coups portés permettent de remplir assez rapidement votre jauge de Heat composée de plusieurs orbes (trois au début). Une fois l’un des orbes plein, vous pouvez soit enclencher le mode Rage qui décuple la puissance de vos coups (pendant un temps proportionnel au nombre d’orbes remplis !), soit déclencher certaines Heat Actions (une action consomme un orbe) en appuyant sur Triangle lorsque l’icône apparaît à l’écran : vous lancerez alors une attaque dévastatrice qui aura généralement raison des ennemis autres que les boss, et qui entameront sérieusement la barre de vie de ces derniers.

Vos adversaires étant la plupart du temps bien plus nombreux que vous, il conviendra de ne pas se faire encercler et d’éliminer en priorité les ennemis armés (barre de fer, masse, pistolet…). Vous pourrez ensuite récupérer leur arsenal et l’utiliser à votre avantage sur les cibles restantes. A noter que de nombreux objets du décor peuvent eux aussi être recyclés en armes comme les chaises, vélos et autres petits panneaux publicitaires.

Du côté des boss la prestation est classique, avec l’impérative nécessité de bien comprendre le schéma d’attaque de l’adversaire pour éviter ses coups les plus puissants et repérer les fenêtres de contre-attaque. Une bonne maîtrise du blocage et de l’esquive sera nécessaire pour arriver à bout des boss les plus retors, mais l’utilisation avisée de la jauge de Heat et des divers items servant à récupérer de la santé devrait vous permettre d’atteindre le générique de fin sans gros souci.

Un contenu extrêmement riche

Histoire de vous offrir une petite pause entre deux objectifs de la quête principale particulièrement sérieuse de Kazuma, le jeu vous propose de nombreuses missions secondaires à l’esprit beaucoup plus déjanté. Notre yakuza préféré devra par exemple se déguiser en mascotte d’Onomichi et amuser un groupe d’enfants, aider un vieil homme à sortir sa bien-aimée d’une secte assez spéciale, jouer à chat avec un drone ou encore aider un jeune couple dont les esprits ont permuté lors d’une chute. Avec une bonne cinquantaine de missions du genre en plus de la vingtaine d’heures nécessaire pour terminer le scénario principal, il y a déjà de quoi faire.

Mais la durée de vie du jeu s’accroît encore avec ses différents mini-jeux, véritable marque de fabrique de la série. Certains sont connus comme les bars à hôtesses (dont le système est ici revu par l’intermédiaire de cartes), le baseball, le karaoke, les fléchettes, le mah-jong ou encore les salles d’arcades SEGA qui vous permettront cette fois de jouer à Super Hang On, OutRun, Space Harrier, Fantasy Zone, Puyo Puyo et Virtua Fighter 5 Final Showdown. D’autres font leur apparition dans ce nouvel opus comme le Live Chat dans lequel de vraies actrices se déshabillent si vous réussissez les QTE proposés, la pêche au harpon, le câlin pour calmer bébé ou encore les entraînements à la salle de gym.


Mais le mini-jeu qui risque de se montrer le plus chronophage est peut-être le Clan Creator qui vous permet de recruter des troupes pour votre propre clan avant de les lancer dans des batailles contre d’autres factions. A la façon d’un jeu de stratégie en temps réel, vous déployez quand bon vous semble les unités de votre choix, chacune coûtant un certain nombre de points d’une jauge qui se recharge avec le temps. A vous de décider si vous souhaitez envoyer des unités rapides mais peu puissantes, des unités plus lentes mais plus efficaces, des lanceurs de grenades, des tireurs ou des capitaines aux capacités spéciales déclenchées avec Triangle. Plusieurs missions à la difficulté croissante se débloquent au fur et à mesure de votre progression, chaque succès vous rapportant une bonne quantité de yens.

Au cas où tout ceci ne vous suffirait pas, sachez que le téléphone portable de Kazuma contient aussi l’application Troublr qui lui signalera régulièrement toute rixe démarrée dans les alentours : il pourra alors décider d’ignorer l’alerte, ou bien de la prendre en charge et d’aller restaurer le calme en jouant des poings !

Un système de progression bien pensé

Alors que les précédents volets de la série vous permettaient de débloquer de nouvelles attaques et compétences en dépensant votre pécule durement gagné, celui qui nous intéresse aujourd’hui opte pour un système un poil plus complexe mais bien plus incitatif à profiter des multiples activités proposées.

En effet, la moindre de vos actions rapportera ici des points d’expérience de cinq types différents : force (rouge), agilité (bleu), esprit (jaune), technique (vert) et charme (violet). Que vous terminiez une mission, remportiez un combat, mangiez au restaurant, buviez au bar, participiez à un mini-jeu ou complétiez l’un des petits challenges proposés dans l’application Awards du téléphone de Kazuma, vous récupèrerez une certaine quantité de ces points. Ils pourront ensuite être dépensés pour améliorer ses statistiques (santé, attaque, défense, évasion, jauge de Heat), obtenir de nouvelles attaques, des Heat Actions ou différents boosts de récupération des points d’expérience.

Rassurez-vous il y a toujours de quoi dépenser vos yens dans les différents magasins du jeu (nourriture, boisson, équipements…), les bars à hôtesses et le Live Chat !

Une prestation technique séduisante

Servi par un tout nouveau moteur baptisé sans grande originalité Dragon Engine, Yakuza 6 offre sans surprise le rendu le plus séduisant de la série. Aussi à l’aise pour afficher les rues illuminées de Kamurocho la nuit que les paysages plus naturels d’Onomichi le jour, il contribue largement à plonger le joueur au cœur de l’aventure. Les personnages ne sont pas en reste avec un grain de peau et des expressions faciales saisissantes de réalisme, en particulier lors des cinématiques qui bénéficient par ailleurs d’une mise en scène extrêmement soignée. Pour ne rien gâcher, le nouveau moteur réduit les chargements au strict minimum en permettant d’entrer dans la plupart des boutiques sans aucun temps d’attente : une performance vraiment appréciable qui renforce encore l’immersion.


La bande son du jeu contribue elle aussi largement à installer une ambiance de mouvement perpétuel dans la capitale et de calme dans la ville côtière, les combats faisant logiquement la part belle aux coups en tout genre. Le tout est bien sûr accompagné de compositions parfaitement adaptées aux différentes émotions procurées par le jeu, sachant souligner la frénésie d’un combat comme la tristesse d’une disparition.

Notre verdict

On aime

  • Un scénario bien ficelé
  • Le nouveau système de progression
  • Les combats prenants
  • Flatteur pour la rétine
  • Le sens de la mise en scène

On n'aime pas

  • Toujours pas de traduction en français des voix et des textes
  • Une intrigue difficile à apprécier pleinement pour les nouveaux venus
  • La disparition des styles de combat

Pour ce qui devrait être son ultime apparition sur nos consoles, Kazuma Kiryu nous offre une aventure passionnante à la thématique particulièrement sérieuse mais n’oublie pas de nous divertir grâce à ses multiples missions secondaires et activités annexes. Le nouveau Dragon Engine se montre aussi convaincant dans ses combats que dans son rendu, et permet d’apprécier à leur juste valeur ces derniers moments passés en compagnie du Dragon de Dojima. Une belle conclusion pour les fans de la série, et un univers à découvrir pour les non-initiés auxquels on conseillera toutefois de passer par Yakuza 0 et Yakuza Kiwami, voire Yakuza Kiwami 2, avant de se lancer dans l’aventure.

Note finale : 8.5 / 10
Les commentaires
Ace

Ace

Le
Très bon test.

Tu as fait une erreur pour " Kyriu " dans la conclusion. :o

Pour ma part je trouve que ce n'est pas plus mal un style unique. C'était trop chiant de débloquer le style Dragon de Dojima dans le 0 et le Kiwami surtout le Kiwami ou faut le booster petit a petit. Limite on en profite quasiment pas de ce style, c'est ce que je trouve regrettable. Apres je trouve normal que tu le souleves après le 0 :o
Le
Boulette corigée, merci. :jap:
A vrai dire moi aussi je préfère le style unique du 6 ! :P
Le
Je vais l'acheter pour VF5. :D

Tain j'ai juste commencé le 1 sur ps2 et j'ai jamais insisté pourtant la franchise me branche...

Ptêt me faire le 0 un des ces 4.
Le
Je te conseille vraiment de faire 0 -> Kiwami -> Kiwami 2 -> Y6 : l'ergonomie du 6 (et je suppose de Kiwami 2 qui utilise le meme moteur) rendent difficile de retourner sur 0 et Kiwami apres (en particulier les chargements quand on rentre/sort d'une boutique).
Le
Merci Eric
Le
Attention car il y a un monde entre Y6 et Kiwami 2. Jouer à K2 avant Y6 risque de ne pas le faire !
Le
Bah chronologiquement parlant c’est tout de même plus logique. :P
Sinon tu fais référence à quel aspect des jeux pour dire qu’il y a un monde entre les deux ?
Le
Eric a écrit : mer. 25 avr. 2018 08:29 Bah chronologiquement parlant c’est tout de même plus logique. :P
Sinon tu fais référence à quel aspect des jeux pour dire qu’il y a un monde entre les deux ?
Le moteur et le contenu. Y6 a été rushé comparé à K2. Et la différence sera sûrement encore plus violente avec Shin Yakuza.

Et puis la chronologie, ce n'est pas vraiment un souci en dehors du duo 5/6.
Le
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