Test Bulb Boy

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PS4

Après une carrière sur PC, smartphones et tablettes, le jeu Bulb Boy du studio Bulbware tente sa chance sur PlayStation 4 avec un portage disponible depuis le 1er mars sur le PlayStation Store. Notre code review aura mis un peu de temps pour nous parvenir alors décortiquons tardivement cette petite production vendue à 8,99€.

La famille crados

Le jeu Bulb Boy est un point’n’click en 2D réalisé par un jeune studio polonais racontant l’histoire de Bulby, un jeune garçon à tête d’ampoule qui se réveille d’un cauchemar effrayant pour s’apercevoir que des créatures apparemment d’origine extraterrestre ont envahi sa maison. En sortant de sa chambre, il se rend compte que son grand-père Grandpa-raffin et son chien Mothdog ont disparu. Il devra donc prendre son courage à deux mains pour explorer chaque pièce de sa baraque et triompher des monstres maléfiques qui s’y trouvent. Cette petite production fait ses gammes dans le registre de l'horreur. Les décors sombres sont éclairés à la lueur de notre ampoule, les larves, araignées et autres monstruosités difformes grouillent dans chaque recoin, et notre enfant héros peut mourir dans d'atroces souffrances de bien des manières. La narration est uniquement visuelle, sans la moindre bulle de dialogue pour expliciter la situation. Les explications se font parfois sous la forme de dessins compréhensibles dans toutes les langues, tandis que des événements passés prennent la forme de flashbacks reconnaissables par des musiques et des teintes différentes. Parlons de nuances plus que de couleurs différentes puisque le jeu entier est baigné dans une teinte verdâtre en temps normal qui vire au rouge lorsque la mort vient frapper.

Pour progresser d’un tableau à l’autre, notre bambin de verre doit résoudre de petites énigmes basées sur l’environnement, comme placer un objet au bon endroit par exemple. Les éléments interactifs sont identifiés par un petit triangle blanc au-dessus d’eux, et les rares objets glanés dans notre inventaire ne servent que dans la pièce où nous sommes. Comme il est impossible d’emporter avec nous des items la solution vient toujours de ce qui se trouve à nos côtés ou dans nos poches. La résolution n'est jamais compliquée, et même lorsqu'il faut fouiller en détail le contenu d'un tiroir la souris virtuelle s'illumine quand la saisie d'un objet est autorisée. Rien de bien compliqué dans l'ensemble, mais si vraiment vous séchez une aide est proposée dans le menu pause. Même sans ça la progression est fluide, agréable et parfois surprenante. En effet notre gars peut par moment désolidariser sa tête de son corps pour la faire rouler dans des conduits ou la visser aux culots de lustres pour prendre de la hauteur quand le plancher est inaccessible. En revanche nous avons fait plus d'efforts sur des pièges vicieux, des passages de discrétion ou les combats contre les boss. Comme c'est autant un jeu d'horreur qu'un jeu réflexion, Bulb Boy nous oppose à plusieurs reprises à des mutations qu'il faut éliminer par la jugeote plus que par la force. Forcément, notre enfant ne peut rivaliser avec ces aberrations mais arrive à leur tenir tête en étant plus malin qu'elles.

Il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau des chiottes

Classé 12 ans et plus par le PEGI, cette aventure est glauque à souhait et, malgré l’aspect enfantin de son héros aux joues vertes, elle n’est pas à mettre entre toutes les mains. Certaines créatures dentées semblent sortir du film The Thing de John Carpenter, le sort qu’on leur réserve est souvent violent quand ce ne sont pas les exécutions sommaires de notre lumière qui effrayent. Les adeptes de jeux d'horreur seront dans leur élément mais tiqueront sans doute sur un détail gênant : la présence régulière d'allusions scatos. Sans parvenir à déceler un quelconque message caché là-dedans, le jeu nous impose des moments de parfait mauvais goût tournant autour des toilettes et des excréments. Combattre un étron géant, se recouvrir de matière fécale, patauger dans les égouts au milieu de colombins flottants… ce rapport appuyé aux besoins naturels ne plaira pas à tout le monde d'autant qu'il ne s'imposait pas. Entre deux bouses on tombera néanmoins sur quelques easter eggs en rapport avec la culture cinéma et télévisée bien planqués sur des posters, des décors ou dans les profondeurs des évacuations d'eaux usées. C'est toujours efficace pour alléger l'ambiance.


Les commandes sont simplissimes et pallient aisément à l’absence de souris et d’écran tactile comme la production fut originellement pensée pour les supports qui en sont pourvus. Le bonhomme se dirige directement au stick analogique, le bouton Croix sert à l’action, les objets sont permutables dans l’inventaire avec L1 et R1 et c'est à peu près tout. Les partitions musicales sont dans le ton sans imprégner l'oreille une fois la partie terminée, la spatialisation des sons est bien rendue au casque et les voix, absentes, sont remplacées par quelques petits bruits d'expression (approbation / désapprobation) de-ci de-là. Avec 8,99€ à la caisse le soft ne promet pas de durée de vie faramineuse mais occupe pendant 2h30, le temps d'une soirée pluvieuse devant son écran. Un sélecteur de scène permet à ceux qui le veulent de revivre les meilleurs moments pour notamment débloquer les trophées qui leur manquent (pas de platine au programme). Nous avons malheureusement constaté un bug qui nous a empêchés d'obtenir des trophées supplémentaires passé le premier boss, même en étant arrivé au générique de fin. Il faudra être motivé pour retourner à la pêche.

Notre verdict

On aime

  • Des énigmes intéressantes
  • Les personnages originaux
  • Des easter eggs sympas
  • Pas bien cher

On n'aime pas

  • Un peu trop facile
  • L’ambiance pipi-caca
  • Les bugs sur les trophées
  • Une aventure vite torchée

Sympathique mais oubliable, Bulb Boy réussit son portage sur console tout en conservant son mode de consommation PC / mobile : pas bien cher, pas bien long mais bien pensé et visuellement intéressant. Ce point’n’click glauque, légèrement malsain, avec des boss et un personnage ampoule capable de dévisser sa tête, a quelques idées lumineuses à offrir malheureusement obscurcies par une obsession pour les matières fécales (dont on aurait pu se passer) et des énigmes un peu trop faciles pour les habitués. Pas de quoi prendre la grosse tête.

Note finale : 6 / 10
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