Test Owlboy

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PS4

A l'occasion de la sortie physique du jeu Owlboy le 29 mai dernier sur PlayStation 4 et Switch, revenons un instant sur cette production bien connue de la scène indépendante. Sorti pour la première fois en 2006 sur PC après une gestation qui aura duré pratiquement une décennie, ce jeu vidéo 2D à la réalisation somptueuse est bien le chef-d’œuvre qu'on nous vend depuis des mois. Ne perdez pas trop de temps à lire ce test et courrez l'acheter tout de suite !

Un univers très chouette (désolé)

Dans un monde fantastique où les humains et les chouettes cohabitent en harmonie, Otus est un jeune volatile muet et inexpérimenté qui fait enrager son mentor Asio à chacune de ses maladresses. Considéré comme un raté par sa communauté, notre héros malgré lui va devoir faire preuve d'un courage insoupçonné quand son village de Vellie se fera attaquer par une bande de pirates. Ces derniers sont venus chercher une relique ancestrale aux pouvoirs prétendument magiques accordant à son possesseur une dangereuse toute puissance. Pour éviter qu'elle ne tombe entre de mauvaises mains, Otus et son fidèle compagnon Geddy partent à l'aventure. C'est ainsi que l'épopée d'Owlboy commence.

Ce jeu d'aventure et d'exploration réalisé par le studio D-Pad est une ode à la 2D. Il suffit de jeter un œil aux images qui illustrent ce test pour comprendre que les développeurs sont des amoureux du pixel, des passionnés de la génération 16-bits, des fanatiques de la mosaïque. Que ce soit dans le choix des nuances des couleurs, dans la finesse des arrière-plans créant une vraie sensation de relief, dans ses effets pyrotechniques et naturels (les flammes, les cascades), les changements d'éclairage en temps réel ou le mouvement des feuilles au gré du vent, tout est une jouissance pour la rétine, de véritables tableaux à admirer la bave aux lèvres. Ce travail d'orfèvre vaut à lui seul le détour et convainc ceux qui en doutaient du caractère intemporel de la deuxième dimension.

Si ses qualités plastiques sont indéniables, ses qualités ludiques le sont tout autant. Inspiré par des classiques de l'époque comme The Legend of Zelda pour l'exploration de temples à énigmes / puzzles et Metroid pour le level design à tiroirs dont certains passages ne s'ouvrent qu'à l'aide d'une compétence spécifique, cet Owlboy surprend sans arrêt dans le bon sens du terme. Le titre regorge de bonnes idées généralement basées sur la capacité qu'à notre rapace à tenir des objets entre ses serres. Il peut déterrer des coffres, déraciner des légumes, soulever des jarres et même accrocher des nuages gorgés de pluie et les essorer au-dessus d'ennemis ou de mécanismes. Même sans ses bras notre oiseau parvient à nous surprendre !


Bien aidé par sa cape volante, Otus peut se déplacer librement dans des extérieurs largement ouverts où seuls quelques obstacles freinent temporairement sa progression, le temps que le scénario ou un autre personnage en débloquent l'accès. De fait les niveaux sont tout en verticalité et on s'amuse à longer les bords de chaque zone pour découvrir les limites de ces villages dans les airs. A ce titre une carte des décors avec rappel des objectifs n'aurait pas été de trop pour s'y retrouver et marquer des points d'intérêt où revenir plus tard. Notre jeune hibou ne gagne pas de points d'expérience et ses capacités ne sont pas évolutives. Ses actions sont donc les mêmes du début à la fin, à savoir tourbillonner avec le bouton Carré, faire des roulades avec Rond, sauter / voler avec Croix et parler / examiner / agir avec L2.

Otus Pocus

Placer le bouton d'action principal sur une gâchette est un peu étrange et le système de visée sur le stick droit est un peu raide mais dans l'ensemble la prise en main ne pose aucun problème. Comment gagne-t-il en compétences dans ces conditions ? En se servant de ses pattes là-encore pour saisir ses acolytes artificiers par les épaules et les contrôler à loisir. Un astucieux système de téléportation placé sur le bouton Triangle et un switch positionné sur les boutons L1 / R1 fait permuter les différents potes d'Otus à faire apparaître, apportant avec eux de nouvelles possibilités. Geddy par exemple peut tirer sur les ennemis et les objets à l'aide d'une arme à feu quand Alphonse possède un lance-flamme / bazooka capable de cramer les racines et d'exploser des trucs. L'union faisant la force, alterner entre les comparses permet d'avancer dans les niveaux, de découvrir des secrets et de tenir tête à des boss de bonne taille aux failles à trouver en perçant leurs routines.

A l'image d'un épisode de Metal Slug les décors et les personnages fourmillent de petites animations plaisantes à l’œil donnant corps à l'ensemble. Même les rossées que prend notre piaf donnent lieu à une violente projection contre les décors. L'intention est louable pour marquer la puissance des attaques mais tourne parfois à la confusion en plein affrontement contre un boss puisqu'on se fait enchaîner sans trop pouvoir réagir. La difficulté générale reste néanmoins accessible malgré ces pics, avec des checkpoints réguliers qui nous ramènent non loin du lieu du crime et des sauvegardes automatiques. La progression est toujours plaisante, parsemée de dialogues sous-titrés en français (une mauvaise gestion des accents circonflexes est néanmoins à signaler) qui font avancer la trame de manière fluide et naturelle. Pas de doublages ici mais à la place de magnifiques musiques composées par Jonathan Geer, aux sonorités mélodieuses, touchantes et épiques selon la situation. De quoi se laisser captiver pendant une petite huitaine d'heures et sans doute un poil plus si vous voulez découvrir tous les secrets et acheter tous les objets en boutique. Une durée de vie tout à fait honnête pour un titre vendu à 21,99€ sur le PlayStation Store et 29,99€ en boite.

Notez également qu'une édition limitée est prévue pour cet été sur PlayStation 4 et Switch, contenant dans une belle boite collector le jeu Owlboy sur support physique, un certificat d'authenticité numéroté, la bande-son au format physique, un petit carnet, le manuel de jeu, deux pins (l'un avec le logo Owlboy dessus, l'autre avec le héros Otus), deux pièces en métal inspirées de la monnaie du jeu, une boîte pour ranger les pins et les pièces, une planche de 17 stickers. Le tout coûtera 69,99€ pour combler les fans de la première heure.

Notre verdict

On aime

  • La réalisation splendide
  • Les musiques stylées
  • L'exploration captivante
  • La traduction française
  • Disponible aussi en boite

On n'aime pas

  • L'absence de carte et de rappel des objectifs
  • Se faire envoyer dans le décor à chaque baffe
  • On en voudrait encore plus

Précédé par une réputation d'excellence héritée de sa première sortie sur PC, le jeu Owlboy est bien la pépite indépendante promise. Doté d'une réalisation 2D aussi intemporelle que magnifique accompagnée d'une bande originale excellente, ce jeu d'aventure rafraîchissant promet des heures d'exploration intelligence aux commandes d'un jeune hibou froussard capable d'appeler à la rescousse des camarades armés. Presque 10 ans auront été nécessaires pour aboutir à ce chef-d’œuvre mixant le meilleur de The Legend of Zelda et de Metroid. Alors maintenant qu'il est disponible ne passez pas à côté si vous êtes nostalgiques de cette époque ou simplement amateur de bons jeux.

Note finale : 8.5 / 10
Les commentaires
Le
Je l'ai fait sur Switch. Super jeu. Peut-être un peu court mais c'est excellent !

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