Test Zone of the Enders 2 : The Second Runner - M∀RS

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PS4

Sorti voilà près de quinze ans sur la vénérable PlayStation 2 avant de subir un décevant lifting HD sur PlayStation 3 neuf ans plus tard, Zone of the Enders : The Second Runner est aussi disponible depuis quelques jours sur PlayStation 4. L’occasion pour le studio Cygames en charge du portage d’améliorer encore le rendu du jeu au travers de textures plus détaillées et d’effets spéciaux retravaillés, d’ajouter le support du 4K et de la réalité virtuelle, et de proposer quelques petites aides au gameplay pour les nouveaux venus.

Soyons directs, cette troisième sortie du titre dirigé par Shuyo Murata (souvent attribué à Hideo Kojima qui n’en était « que » le producteur) se montre bien plus convaincante que le portage PS3 subi en 2009. Pour rappel ce dernier développé par High Voltage Software ne parvenait pas à se montrer aussi fluide que l’original PS2, avec des performances ne dépassant parfois pas 20 images/seconde en 720p, jusqu’à ce que le studio HexaDrive prenne les choses en main et repense tout le moteur du jeu pour enfin proposer un affichage quasiment stable à 60 images/seconde en 1080p. Que les fans se rassurent, la version M∀RS qui nous intéresse aujourd’hui ne souffre d’aucun défaut du genre sans même avoir besoin du moindre patch !

Petite piqûre de rappel

Au cas où vous n’auriez jamais eu l’occasion de poser vos mains sur un Zone of The Enders auparavant, on rappellera rapidement que la série se déroule vers la fin du 22ème siècle alors que l’humanité a commencé à coloniser le système solaire. Le premier opus se déroule ainsi sur Europe, l’une des lunes de Jupiter, tandis que sa suite démarre sur son homologue Callisto avant de se poursuivre sur Mars et ses lunes Deimos et Phobos. Dans les deux jeux l’organisation militaire BARHAM tente de mettre la main sur l’Orbital Frame Jehuty, un robot de combat particulièrement puissant doté de l’intelligence artificielle ADA. Il n’échappera à ses poursuivants que grâce à l’intervention de Leo Stenbuck dans le premier volet, et de Dingo Egret dans le second : les deux hommes deviendront malgré eux les runners (pilotes) de Jehuty, et feront leur possible pour mettre un terme aux agissements de BARHAM.

Nous sommes donc ici en présence d’un jeu d’action/tir à la troisième personne dont la particularité lors de sa sortie était d’offrir des combats extrêmement dynamiques impliquant parfois de très nombreux ennemis à l’écran. Car si Jehuty doit la plupart du temps affronter des robots aux formes humanoïdes plus ou moins dangereux en fonction de leur armement (simple épée, laser, canon, boucliers…), il doit aussi veiller à ne pas se laisser déborder par des machines beaucoup plus petites mais attaquant en nuées. Et pour corser encore l’affaire, plusieurs boss viennent régulièrement lui barrer la route avec leurs attaques dévastatrices auxquelles il faut apprendre à échapper pour avoir une chance d’identifier et exploiter leurs points faibles.

Heureusement Jehuty se révèle vite extrêmement maniable et dispose d’un arsenal qui s’étoffe au fil de la progression dans l’aventure. S’il faut au départ se contenter d’un dash, de quelques combos au corps-à-corps et de deux types de tir à distance (l’un chargé pour un maximum de dégâts, l’autre permettant de verrouiller de multiples cibles), on obtient par la suite des armes secondaires assimilables à un fusil à pompe, un fusil paralysant, un lance-missiles ou encore un rayon d’énergie surpuissant.

Soyons clairs, ceux qui ont découvert Zone of the Enders : The Second Runner sur PS2 ou PS3 seront en terrain connu : le scénario et le gameplay n’ont pas changé d’un iota, et les contenus bonus plus ou moins cachés de l’original (missions supplémentaires, mode versus…) sont évidemment de la partie.

Un rendu encore amélioré

Si la version PS3 du jeu avait déjà apporté un plus indéniable à son rendu en passant au 720p puis au 1080p, le portage PS4 va encore plus loin avec un affichage en 4K pour les joueurs équipés d’écrans compatibles. En outre toutes les textures et les arrière-plans ont été retravaillés pour offrir plus de détails sur les robots et les décors, le tout en conservant une fluidité parfaite.


Ceci étant on pourra regretter que les modèles 3D n’aient pas bénéficié de telles retouches, conservant apparemment leur nombre de polygones initial et leurs arêtes taillées à la serpe. Si le résultat reste acceptable pour les méchas, il déçoit en revanche au niveau des décors qui semblent extrêmement simplistes lorsqu’on les compare aux standards actuels.

Malgré tout, il s’agit là sans conteste du plus bel écrin pour le titre de Konami, et évidemment la version à privilégier si vous ne le découvrez que maintenant.

Quelques ajustements de gameplay

Afin de conquérir un public le plus large possible, les développeurs de Cygames ont tout de même décidé d’ajouter quelques fonctionnalités à cette version PS4, avec en premier lieu une nouvelle configuration « Pro » pour les contrôles. Celle-ci place le dash sur R1 au lieu de R2, et surtout assigne le tir secondaire sur ledit R2 ainsi libéré : le bouton Rond ne sert alors qu’à attraper les ennemis au lieu d’avoir son ancienne double fonctionnalité pas toujours très pratique. On note aussi la présence d’un système plus rapide pour la sélection de l’arme secondaire, toujours bienvenu durant les affrontements les plus retors.

Sachez par ailleurs qu’un mode de difficulté « Very Easy » fait son apparition et vous permet d’enchaîner les combos plus facilement, tandis qu’un tutoriel complet est présent pour mieux appréhender toutes les commandes de Jehuty. Une mini-map optionnelle est aussi de la partie pour vous éviter de passer par le menu à chaque fois que vous cherchez votre route.

Un mode VR pas tout à fait convaincant

Mais ce que les fans et les curieux attendaient le plus, c’est sans doute le mode VR du jeu qui permet de vivre l’intégralité de l’aventure de Dingo, ADA et Jehuty avec le PlayStation VR vissé sur la tête. Soyons honnêtes, l’expérience ne nous a pas franchement séduits.

Bien sûr l’immersion est réussie et se retrouver dans le cockpit de Jehuty avec un hologramme du robot sur la droite du tableau de bord fait au départ forte impression. En outre voir les robots ennemis virevolter autour de soi plonge forcément au cœur de l’action, même si l’on remarque alors d’autant plus leur modélisation datée et que la vue à la première personne empêche de bien apprécier la position de tous les protagonistes.

Mais le plus gênant concerne le système de verrouillage du jeu qui change régulièrement et brutalement l’orientation de la caméra, engendrant presque à coup sûr des nausées chez l’utilisateur. Alors certes tous les joueurs ne supportent pas la réalité virtuelle de la même manière, mais le désagrément nous a paru ici plus fort que chez nombre d’autres titres compatibles PSVR.

A la décharge de Cygames, il faut avouer que le principe même du jeu consiste à verrouiller un ennemi puis à l’exterminer à distance ou à foncer sur lui pour le finir au corps-à-corps. Il devait donc logiquement être repris en mode VR, et conduire à ce type de problème. Pour ceux qui parviendraient à s’y habituer et souhaiteraient vivre toute l’aventure de la sorte, précisons tout de même que le verrouillage s’opère différemment du mode normal : une pression sur L2 ciblera ici l’adversaire le plus proche de votre centre de vision, vous obligeant à tourner la tête de manière assez (trop) précise pour sélectionner un ennemi en particulier.

De timides nouveautés

Pour terminer sachez qu’il est désormais possible de visualiser tous les modèles 3D du jeu sous toutes les coutures, de vous balader dans le hangar ou est entreposé Jehuty pour l’admirer de toute sa hauteur, et de visionner toutes les cinématiques du jeu à la chaîne pour vous refaire le film de l’aventure.


Ces trois mini-modes sont bien sûr entièrement compatibles avec le PSVR, ce qui n’a un véritable intérêt que pour les deux premiers : le troisième tente l’approche de la salle de cinéma virtuelle avec un écran large imaginaire, mais vous aurez sans doute un résultat bien meilleur en diffusant directement sur votre téléviseur si celui-ci est suffisamment grand !

Notre verdict

On aime

  • L’affichage 4K pour les joueurs équipés
  • Les textures plus détaillées
  • Une fluidité sans faille
  • Le support du PSVR
  • Les petits ajouts destinés aux nouveaux venus

On n'aime pas

  • Le système de ciblage en VR peut donner la nausée
  • La vue immersive nuit à la lisibilité de l’action
  • Les modèles 3D ne semblent pas avoir été améliorés
  • Un peu cher si l’on ne compte pas profiter du mode VR

S’il est évident que cette déclinaison MRS de Zone of the Enders : The Second Runner propose le rendu le plus agréable de l’œuvre de Shuyo Murata avec son affichage plus fin, ses textures plus détaillées et sa fluidité sans faille, il reste à voir si les joueurs ayant déjà terminé l’aventure sur PS2 et/ou PS3 auront envie de débourser 29,99€ pour s’y lancer une nouvelle fois. Les possesseurs du PlayStation VR auront sans doute plus de raisons de craquer pour profiter de l’immersion incomparable proposée par l’accessoire, mais ils devront s’habituer aux changements d’orientation fréquents de la caméra qui risquent de les rendre un peu trop rapidement nauséeux. Il serait sans doute sage d’essayer la démo disponible sur le PlayStation Store avant de passer à la caisse !

Note finale : 7 / 10
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