Test Shadow of the Tomb Raider

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PS4

Cinq ans après avoir relancé la franchise Tomb Raider en s’intéressant plus particulièrement à la genèse du mythe Lara Croft, Crystal Dynamics et Square Enix nous proposent enfin le dernier volet de la trilogie dans lequel la jeune femme terminera sa mue en aventurière aguerrie. Un opus encore plus sombre que le Tomb Raider de 2013 ou le Rise of the Tomb Raider de 2015, dont la réalisation de haut vol ne suffira peut-être pas à masquer l’absence quasi totale de prise de risque.

Pour ceux qui prendraient le train en route, rappelons rapidement que le précédent opus a vu Lara poursuivre le travail de son père disparu lorsqu’elle était enfant, et ainsi se lancer à la recherche d’une relique conférant l’immortalité à son possesseur. C’est durant ce périple qu’elle a découvert l’existence d’une organisation secrète nommée l’Ordre de la Trinité, qui semble avoir joué un rôle dans le destin tragique de son père. C’est donc en compagnie de son fidèle allié Jonah qu’elle décide de partir pour le Mexique, où elle compte bien retrouver les Trinitaires et obtenir des réponses.

Un scénario globalement convenu mais quelques fulgurances

Aussitôt dit, aussitôt fait : quelques minutes seulement après la cinématique d’introduction, Lara est déjà sur la piste de ses ennemis sur l’île de Cozumel alors que ceux-ci sont à la recherche d’une dague aux pouvoirs immenses. Bien décidée à contrecarrer leurs plans, elle entreprend de s’emparer elle-même de l’artefact et ignore dans sa précipitation d’anciennes gravures l’alertant sur les dangers qui la guettent. Coincée par les Trinitaires juste après avoir récupéré la dague, elle est contrainte de la remettre à leur chef qui lui apprend qu’elle vient de déclencher une série de cataclysmes qui frapperont très prochainement la planète : un tsunami, une tempête, un séisme et un volcan. Le seul moyen d’arrêter cette apocalypse est de mettre la main sur une boîte qui, combinée à la dague, permettra aux Trinitaires de recréer le monde comme ils l’entendent : notre héroïne n’a plus le choix, elle doit trouver l’objet avant eux pour éviter la fin du monde.


Malheureusement pour elle la première partie de la prophétie ne tarde pas à se réaliser : des vagues géantes déferlent sur l’île, dévastant les fragiles constructions et semant la mort sur leur passage. Rescapée de justesse, Lara comprend qu’elle est à l’origine de la catastrophe mais entend se lancer immédiatement à la poursuite de Trinitaires, contre l’avis de Jonah qui préfèrerait d’abord venir en aide à la population locale. Après un débat animé, le duo se met finalement en route pour le Pérou où le deuxième cataclysme (la tempête) conduira au crash de son avion en pleine jungle. Sans trop en dire, sachez que les deux amis survivront (on s’en doutait), et que leur périple les conduira jusqu’à une cité cachée depuis laquelle ils accompliront diverses missions pour atteindre leur objectif premier.

Vous l’aurez compris, cette conclusion du nouveau triptyque Tomb Raider poursuit le chemin entamé par ses prédécesseurs, et ne révolutionne pas la série du strict point de vue scénaristique : l’histoire se laisse parcourir avec plaisir, mais ne surprend jamais franchement une fois passé le prologue mené tambour battant. On saluera tout de même les séquences liées à la jeunesse de Lara qui apportent un éclairage plus précis sur l’état d’esprit de l’aventurière, ainsi que deux ou trois passages relativement poignants malgré une mise en scène pas toujours très habile.

Un gameplay légèrement enrichi

Pad en main, les joueurs ayant passé de longues heures sur le précédent volet seront immédiatement en terrain connu puisque l’alternance entre exploration, combats et puzzles est logiquement reconduite. Côté déplacements, l’ajout du grappin à l’inventaire de Lara vous ouvrira de nouvelles perspectives d’acrobaties tandis que les phases sous-marines s’allongent grâce à la présence de poches d’air à utiliser entre deux apnées.

Bonne nouvelle pour les allergiques aux fusillades relativement présentes dans le précédent volet, les développeurs font ici preuve d’une volonté évidente d’encourager une approche furtive plutôt que directe des affrontements. Vous pourrez par exemple vous couvrir de boue et vous cacher dans la végétation pour échapper aux ennemis équipés d’une vision thermique, utiliser des flèches terrorisantes pour pousser un adversaire à se retourner contre ses collègues, ou encore recourir aux flèches-grappin pour viser une sentinelle depuis une branche afin de l’accrocher à cette dernière façon Batman.

Vos méninges seront bien sûr eux aussi sollicités, avec non seulement quelques mécanismes relativement simples à activer pour progresser dans la campagne principale, mais aussi et surtout des énigmes un peu plus corsées dans les neuf tombeaux facultatifs. Très réussis, ces derniers exploitent de manière plus poussée les différents aspects du gameplay et ont bénéficié d’un soin tout particulier dans leur architecture : les fans de la licence apprécieront.

Bien sûr Lara évoluera tout au long de l’aventure en débloquant de nouvelles aptitudes dans son arbre de compétences, et elle pourra aussi revêtir différentes tenues qui, pour certaines, lui confèreront quelques avantages spécifiques. L’aspect crafting des précédents opus est lui aussi de retour, vous poussant à récolter tout ce qui passe à portée de main afin de l’utiliser plus tard pour confectionner des munitions et des consommables, ou pour améliorer votre équipement de base. Au cas où certaines ressources ne vous seraient finalement d’aucune utilité, vous pourrez toujours les revendre aux différents marchands pour ensuite leur acheter des articles plus intéressants.

Point intéressant, les développeurs ont décidé de pousser relativement loin la customisation de la difficulté de leur dernier bébé : vous pourrez ainsi régler indépendamment celle des combats, de l’exploration et des puzzles avec quatre niveaux disponibles (Facile, Moyen, Difficile, Très Difficile) pour chaque catégorie. A vous donc de choisir si vos ennemis seront des tireurs d’élite ou des pigeons, si votre chemin sera clairement balisé de marques blanches ou si vous devrez scruter attentivement votre environnement pour avancer, et si vous profiterez ou non de petites indications pour éviter la surchauffe de vos cellules grises.

Une structure familière

A l’instar de Rise of the Tomb Raider, ce troisième volet inclut diverses missions facultatives principalement obtenues dans l’un des deux villages faisant office de hub. Relativement étendues, ces zones nécessiteront une exploration minutieuse pour en découvrir tous les secrets, et vous permettront de vivre quelques sympathiques moments en marge de l’histoire principale. Votre curiosité sera évidemment récompensée par de l’équipement et des points de compétence qui vous faciliteront forcément la tâche.


En dehors de ces grandes zones ouvertes, Shadow of the Tomb Raider propose une progression plus linéaire, conforme à ce que l’on peut trouver chez les autres représentants du genre. Mais si un petit effet couloir peut parfois se faire sentir au cours de l’aventure, il faut bien admettre qu’il est habilement masqué par une prestation technique remarquable.

Une réalisation de haut vol

Délaissant les zones enneigées de son prédécesseur pour une jungle luxuriante, le jeu n’a en effet de cesse de flatter la rétine grâce à une modélisation soignée de ses décors et de ses personnages. L’environnement de Lara prend vie grâce à de nombreuses animations annexes tels les arbres au loin qui bougent au gré du vent ou les animaux croisés en chemin, mais aussi et surtout grâce à ses interactions avec la nature : les herbes, fougères et autres buissons plient sur son passage, tandis que les flaques d’eau et les petits ruisseaux nous gratifient de jolies éclaboussures au moindre pas. Les textures détaillées et une gestion convaincante de la lumière viennent parachever le tableau, même si dans ce dernier domaine certains passages particulièrement sombres vous pousseront sans doute à augmenter la luminosité de votre écran.

Bien sûr Shadow of the Tomb Raider n’oublie pas de se la jouer blockbuster hollywoodien avec certaines scènes d’action spectaculaires, notamment celles liées aux cataclysmes évoqués plus haut qui ont bénéficié d’une mise en scène soignée et regorgent d’effets spéciaux bien costauds. Histoire de pinailler on remarquera que certaines cinématiques qui cherchent à jouer dans le registre de l’émotion n’atteignent peut-être pas totalement leur but, la faute à des expressions faciales un poil figées et en tout cas très loin de ce qu’a par exemple pu nous offrir Detroit : Become Human.

Côté bande son la prestation est elle aussi remarquable, avec des compositions rares et discrètes mais pertinentes et réussies, et surtout des bruitages d’ambiance qui nous plongent au cœur de l’aventure : qu’il s’agisse du rugissement d’un jaguar tapi dans l’ombre ou du mécanisme d’un piège que l’on vient de déclencher, tout est fait pour renforcer notre immersion au côté de Lara. Les doublages en français sont corrects, mais ils souffrent de problèmes de mixage récurrents rendant certains dialogues presque inaudibles : espérons qu’un patch viendra rapidement corriger le problème !

Terminons en précisant que les possesseurs d’une PS4 Pro pourront une fois de plus choisir entre les modes « Haute Résolution » (affichage plus fin) ou « Haute Fréquence d’images » (meilleure fluidité), et que le seul vrai souci technique que nous ayons relevé durant nos plus de quinze heures de jeu concerne la durée un peu élevée des chargements en début de partie ou lors d’un voyage rapide : rien de foncièrement dramatique, mais toujours un peu gênant lorsque l’on cherche à obtenir le 100% en ratissant minutieusement toutes les zones du jeu.

Notre verdict

On aime

  • Une prestation technique remarquable
  • L’infiltration beaucoup plus présente
  • Les tombeaux bien pensés
  • La difficulté customisable

On n'aime pas

  • Pas de grosse nouveauté pour apporter un peu de fraîcheur
  • Quelques passages trop sombres
  • Les problèmes de mixage qui rendent certaines cut-scenes inaudibles
  • Les temps de chargement relativement longs (lancement, voyage rapide)

La boucle est bouclée pour la trilogie façon reboot de la mythique série Tomb Raider, avec un dernier volet si fidèle à ses prédécesseurs qu’il semble parfois manquer d’inspiration. Certes on apprécie le retour en force des tombeaux qui nous poussent à faire fonctionner nos méninges, l’incitation à emprunter la voie de la furtivité plutôt que celle de l’assaut frontal pour une progression toute en subtilité, ou encore la possibilité de doser au plus juste la difficulté des différents aspects du gameplay, mais on regrette tout de même l’absence de véritable nouveauté qui permettrait à ce nouvel opus de réellement se démarquer. Entendons-nous bien : ceux qui ont aimé les deux premiers volets de la trilogie seront vraisemblablement conquis par celui-ci, mais les joueurs qui en attendaient encore plus resteront sans doute sur leur faim.

Note finale : 8 / 10
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