Test Ace Combat 7: Skies Unknown

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PS4

Annoncé durant la PAX 2015 et initialement attendu pour la fin 2017, c’est finalement avec un peu plus d’un an de retard que le septième opus canonique de la franchise de Bandai Namco dédiée au combat aérien façon arcade débarque sur nos machines. Premier volet de la série à sortir sur les consoles de la génération actuelle dont il exploite logiquement la puissance pour soigner sa présentation, il profite aussi de son passage au moteur Unreal Engine 4 pour apporter de nouveaux éléments de gameplay liés aux phénomènes météorologiques. De quoi ravir les amateurs du genre qui pourront en outre profiter sur PlayStation 4 d’une expérience en réalité virtuelle tout à fait saisissante.

A l’instar de ses prédécesseurs, Ace Combat 7 : Skies Unknown se déroule dans l’univers Strangereal faisant office de Terre alternative dans la série depuis le quatrième volet. La paix ne semble pas près de régner dans ce monde tout aussi violent que le nôtre puisque le Royaume d’Erusea vient de lancer une attaque massive de drones sur ses voisins, et en particulier sur la Fédération Oséenne.

Une histoire un peu alambiquée

Vous incarnez cette fois un pilote appelé Trigger qui démarre bien mal sa nouvelle aventure : accusé d’avoir abattu par erreur le président d’Osea lors d’une mission de protection d’une installation stratégique contre les forces d’Erusea, vous êtes envoyé sur une base aérienne désaffectée faisant office de prison dont les pensionnaires sont utilisés comme pilotes jetables. Evidemment ces derniers se révèleront plus performants que prévu, et deviendront un atout non négligeable contre l’envahisseur.

Soyons honnêtes, le scénario d’un Ace Combat n’a jamais vraiment été son principal point fort : les développeurs ont beau avoir construit un univers fictif relativement cohérent, évoluant au gré des épisodes, les protagonistes et les évènements sont désormais bien trop nombreux pour que le néophyte puisse s’y retrouver. Les fans absolus de la licence apprécieront sans doute les quelques références de ce nouvel opus aux épisodes passés, mais le joueur lambda restera vraisemblablement de marbre face aux réflexions politico-métaphysiques de certaines cut-scenes.

Pour ne rien arranger, la narration suit un découpage un peu confus qui alterne les points de vue de différents personnages sans connexion évidente avec les missions effectuées par Trigger. Vous ferez ainsi la connaissance d’Avril, une mécanicienne de génie capable de retaper une épave pour la faire voler, du Dr Schroeder qui cherche à créer l’intelligence artificielle parfaite pour ses drones, ou encore de la Princesse d’Erusea dépassée par la violence des évènements. Si les morceaux du puzzle se mettent peu à peu en place, il faut bien reconnaître que les premières heures de jeu laissent quelque peu dubitatif…

Un gameplay toujours aussi nerveux

Heureusement les choses se montrent nettement plus convaincantes une fois aux commandes de votre appareil : la recette mise au point et peaufinée depuis plus de 20 ans est toujours aussi savoureuse, avec des missions aux objectifs variés allant de la sécurisation d’un espace aérien à la destruction d’installations ennemies en passant par l’escorte d’un officier allié, l’attaque d’un Arsenal Bird particulièrement puissant, ou le combat contre des drones ultra-véloces. Ne vous fiez pas aux briefings d’avant mission qui détaillent vos objectifs initiaux mais ne représentent en réalité qu’une partie de l’action qui vous attend : comme d’habitude de nombreuses surprises viendront mettre un peu de sel dans le joli plan élaboré par vos supérieurs, et vous forceront à prolonger le combat plus que de raison.


Le gameplay icônique de la série est évidemment reconduit avec une sélection d’appareils plus ou moins efficaces contre les cibles aériennes ou terrestres et maritimes, chacun disposant de trois armes spéciales telles qu’un laser, des missiles à tête chercheuse ou des bombes surpuissantes. Bien sûr votre mitrailleuse et vos missiles classiques sont toujours de la partie et constituent l’essentiel de votre force de frappe. Les flares permettant de leurrer un missile ennemi répondent eux aussi présents, même si leur quantité très limitée ne vous dispensera pas d’apprendre différentes manœuvres d’évitement qui vous sauveront la vie.

Curieusement, le système d’ordres aux ailiers en vigueur dans les deux précédents épisodes numérotés est passé à la trappe dans celui qui nous intéresse aujourd’hui : il vous faudra donc désormais compter sur l’intelligence artificielle de vos partenaires, qui aurait sans doute pu être un peu plus efficace.

Quelques sympathiques nouveautés

Comme indiqué plus haut, les phénomènes météorologiques font une apparition remarquée dans ce septième opus avec trois effets distincts. D’abord les nuages permettent de se cacher et de rendre plus difficile le verrouillage ennemi (vos adversaires peuvent faire de même !) mais ils peuvent aussi engendrer la formation de glace sur vos ailes et ainsi nuire à la maniabilité de votre avion qui risque alors de décrocher. Ensuite votre appareil peut durant un orage être frappé par un éclair qui rendra son équipement électronique indisponible durant quelques secondes : attention à ne pas vous crasher par mégarde si vous étiez trop proche du sol ou d’un relief ! Enfin les rafales de vent peuvent désormais déstabiliser votre avion et donc compliquer les phases nécessitant vitesse et précision. Si ces nouveautés de gameplay se révèlent pertinentes et correctement implémentées, on pourra regretter qu’elles ne soient réellement mises en avant qu’au cours de certaines missions particulières : une intégration plus large aurait sans doute été la bienvenue.

Vos performances durant chaque mission vous rapporteront bien entendu de la monnaie « locale », des PAM, qui pourront être dépensés dans l’arbre de recherche du jeu pour débloquer non seulement de nouveaux avions et leurs armes spéciales, mais aussi différentes améliorations réparties en trois catégories (fuselage, armes et divers). S’il est possible d’en équiper jusqu’à huit simultanément, un système de « volume » occupé par chacune dans sa catégorie spécifique vous forcera à faire certains choix dans votre équipement : à vous de sélectionner les améliorations les plus pertinentes en fonction des menaces qui vous attendent !

Un multi un peu léger

Après vous être entrainé en solo pendant dix à quinze heures sur les vingt missions du mode Campagne, vous serez peut-être tenté de vous essayer au combat aérien contre d’autres joueurs de chair et d’os avec le mode Multijoueur. Si les dogfights gagnent alors logiquement en intensité, on peut tout de même regretter que seuls les modes Affrontement (2 à 8 joueurs) et Match à mort en équipe (4 à 8 joueurs) soient disponibles. L’offre de maps est elle aussi bien maigre avec six cartes seulement, et il paraît donc difficile de rester motivé suffisamment longtemps pour atteindre un jour le grade ultime dans la hiérarchie des pilotes.


Signalons tout de même la bonne idée qui consiste à récupérer plus de points en abattant les meilleurs pilotes (signalés par une étoile à l’écran), ainsi que la présence d’une grosse branche de l’arbre de recherche dédiée au jeu en ligne. Que les puristes se rassurent, il est possible lors de la création d’une partie de limiter les équipements utilisables ainsi que d’interdire les armes spéciales.

Une réalisation convaincante

Avec son passage à l’Unreal Engine 4 et à la dernière génération de consoles, Ace Combat 7 nous offre une mise à jour graphique séduisante avec des appareils toujours finement modélisés mais cette fois habillés de textures nettement plus détaillées. Les effets météorologiques cités plus haut sont de toute beauté, et on apprécie la belle gestion de la lumière en particulier lors de la traversée de nuages. Trois caméras (première personne, cockpit, externe) ainsi qu’un mode replay (à l’issue de chaque mission) sont au programme pour profiter au mieux du rendu du jeu, et la fluidité n’est que rarement mise à mal sur PS4 Pro.

Comme d’habitude la prestation est un peu moins réussie lorsque l’on évolue à basse altitude, avec des textures au sol qui peuvent parfois paraître un peu grossières et des bâtiments à l’architecture extrêmement simple. Autant de petits défauts certes récurrents dans la série et chez la plupart des représentants du genre, mais qui n’ont jamais le temps de vraiment choquer tant l’action ne permet pas de s’y attarder.

La bande son du jeu vous permet d’opter pour des voix japonaises ou anglaises qu’il est possible de compléter par des sous-titres en français, et les missions mêlent musiques sans grand intérêt, messages radios, rugissements de réacteurs, tirs de mitrailleuses et impacts de missiles : on s’y croirait.

Côté maniabilité la prestation ne souffre aucun reproche, mais on ne saurait trop conseiller à tous les joueurs (confirmés comme débutants) d’oublier les contrôles Standard pour n’utiliser que leurs homologues Expert : seule la maîtrise du tangage, du roulis et du lacet vous donnera vraiment l’impression d’être aux commandes d’un avion de chasse, l’idée même d’un système de contrôle inspiré du pilotage d’une voiture tenant quasiment de l’hérésie !

Une expérience VR courte mais saisissante

Alors que les premières annonces concernant le support du PlayStation VR dans le jeu avaient laissé espérer que l’intégralité de sa campagne soit jouable en immersion totale, ce ne sont finalement que trois missions d’une trentaine de minutes chacune qui sont proposées. Une expérience certes très courte, mais qui procure des sensations intenses et démontre parfaitement le potentiel de la réalité virtuelle pour plonger le joueur au cœur d’un environnement fictif : tenter un rase-mottes dans ces conditions a quelque chose de jouissif, tout comme tourner la tête dans tous les sens pour repérer et verrouiller un ennemi avant de lui balancer un missile bien senti !


Précisons toutefois qu’il est sans doute préférable de ne pas démarrer son apprentissage de la technologie avec les missions d’Ace Combat 7, les estomacs les plus fragiles ayant peu de chance de remplir leurs objectifs en toute sécurité. Vous voilà prévenus !

Notre verdict

On aime

  • Des dogfights toujours aussi prenants
  • Les phénomènes météorologiques
  • Une réalisation globalement au top
  • La réalité virtuelle impressionnante

On n'aime pas

  • Le scénario un peu difficile à suivre
  • Le multijoueur basique
  • Pas toujours très joli à basse altitude
  • Seulement trois missions pour le PSVR

La team Project Aces passe à la « nouvelle » génération de consoles tardivement mais avec succès, et nous offre un nouvel opus de sa série Ace Combat qui tire intelligemment parti du surcroît de puissance mis à sa disposition : non seulement la modélisation et le rendu de ses appareils gagnent en réalisme, mais les petites nouveautés de gameplay liées aux phénomènes météorologiques s’intègrent parfaitement à la recette mise au point durant ces 20 dernières années. Dommage que les modes multijoueur se contentent du minimum syndical, et que l’excellente expérience au PSVR ne soit pas un peu plus fournie. Peut-être une idée à creuser pour une éventuelle future extension ou le prochain opus ?

Note finale : 8 / 10
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