Test Metro Exodus

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PS4

Près de six ans après la sortie de Metro : Last Light sur la précédente génération de consoles, et plus de trois ans après sa déclinaison Redux sur la génération actuelle, 4A Games nous propose enfin la suite des aventures d’Artyom et de ses camarades qui tentent toujours de survivre dans une Russie dévastée bien des années plus tôt par une guerre mondiale nucléaire. Un troisième opus qui entend renouveler la série en délaissant les habituels couloirs du métro moscovite pour introduire des zones semi-ouvertes situées à des milliers de kilomètres de la capitale russe, offrant ainsi plus de liberté au joueur sans toutefois trahir ses fondamentaux à base de FPS et de survival horror.

Deux ans après les évènements du précédent volet, c’est un Artyom obsédé par la possible existence de survivants en dehors de Moscou que l’on découvre durant les premières minutes de Metro Exodus : le Ranger de l’Ordre de Sparte délaisse ses tâches de sécurisation des souterrains pour passer son temps à l’air libre afin de capter d’éventuelles transmissions radio, s’exposant non seulement aux radiations mortelles mais aussi aux dangereuses formes de vie mutantes qui ont pris possession de la surface. Un comportement qui inquiète Anna, désormais sa femme, et met hors de lui Melnik, père de la jeune femme et chef de notre héros.

Un scénario bien ficelé

Sans entrer dans les détails pour ne pas vous gâcher le plaisir de la découverte, sachez que les évènements donneront rapidement raison à Artyom qui embarquera alors avec ses camarades de l’Ordre pour un périple à travers le pays à bord d’un train baptisé Aurora par la fine équipe. L’occasion de voir du pays et de profiter de paysages certes post-apocalyptiques mais tout de même rafraîchissants pour la série, et d’effectivement croiser la route de nombreux autres survivants dont la plupart ne sont malheureusement pas beaucoup plus amicaux que ceux laissés à Moscou, voire carrément plus effrayants !


Supervisé par Dmitry Glukhovsky, l’auteur des romans dont s’inspire la série de 4A Games, le scénario du jeu réserve son lot de rebondissements et tente de créer des liens entre le joueur et les personnages secondaires au travers de nombreux dialogues et de moments d’action privilégiés avec certains d’entre eux. Outre Anna et Melnik dont nous vous avons déjà parlés, vous apprendrez ainsi à connaître vos autres partenaires de l’Ordre à savoir Duke, Damir, Aliosha, Stépan, Sam, L’Idiot et Tokarev. L’Aurora accueillera en outre d’autres passagers durant son périple, toujours prêts à vous raconter leur histoire et à vous en apprendre plus sur leurs conditions de vie depuis la catastrophe nucléaire. Bien sûr certains de ces compagnons quitteront l’aventure avant le générique de fin, tantôt pour des raisons bien personnelles et tantôt par mort violente, le second cas de figure apportant une petite touche d’émotion bienvenue.

Le retour d’un gameplay icônique

Fidèle à la formule qui a fait le succès de la série, Metro Exodus reste un savant mélange de FPS et de survival horror dans lequel les munitions sont suffisamment rares pour inciter le joueur à opter pour la furtivité plutôt que pour l’assaut frontal. L’indicateur lumineux situé sur l’avant-bras gauche d’Artyom s’active lorsque ce dernier se trouve dans une zone trop éclairée qui le rend détectable par ses ennemis, lui permettant d’avancer prudemment en éteignant au besoin les sources de lumière qui pourraient trahir sa présence. Pour les habitués des shooters modernes précisons que les ennemis alentours ne peuvent ici être marqués, et il convient donc de les repérer soigneusement puis d’analyser leurs rondes pour se déplacer au moment opportun. Il est évidemment possible d’éliminer discrètement les sentinelles en les assommant ou en les tuant au couteau, une manœuvre qui reste risquée puisqu’un collègue pourrait ensuite trouver le corps et donner l’alerte : contrairement aux « vrais » jeux d’infiltration, il reste malheureusement impossible ici de déplacer et de cacher les ennemis neutralisés !


Outre les ennemis humains qui constituent une bonne partie de la menace qui pèse sur vous tout au long de l’aventure, vous croiserez aussi la route de créatures non seulement sauvages mais aussi mutantes. Des crevettes géantes qui vous guettent dans les marais à l’ours gigantesque de la Taïga en passant par les humanimals (sortes de zombies très véloces), hurleurs, loups et autres démons, les occasions de perdre la vie ne manquent pas ! D’autant que certaines de ces bestioles se déplacent en hordes parfois bien fournies, et qu’il est impossible de les neutraliser par surprise en arrivant dans leur dos.

Prenez soin de votre équipement

Inévitablement, vous finirez donc par être impliqué dans une fusillade et devrez alors gérer votre précieux stock de munitions : il sera alors préférable d’avoir opté pour deux armes principales n’utilisant pas les mêmes balles ou cartouches histoire de ne pas se retrouver à court trop rapidement ! Comme dans tout bon jeu du genre des ersatz de pistolet, fusil à pompe et mitrailleuse sont au programme, votre arme secondaire consistant quant à elle en un fusil pneumatique lançant des petites billes ou en une arbalète. Si l’arsenal peut paraître limité à première vue avec une petite dizaine d’outils de destruction, il offre en réalité de nombreuses possibilités grâce à ses pièces détachées récupérées sur les ennemis qui permettent de customiser chaque arme. Vous pourrez en changer la crosse, le canon, le viseur, le chargeur et le laser, et ainsi adapter votre arme préférée à votre style de jeu (combat rapproché, à moyenne distance, à longue distance). L’impact de chaque pièce est directement visible à l’écran avec des jauges dédiées aux dégâts, à la précision, à la stabilité, à la cadence de tir et à la capacité du chargeur. Du côté des armes de lancer, les couteaux, cocktails molotov, grenades artisanales et boîtes de conserve (pour attirer l’attention d’un ennemi) sont aussi de la partie.


Puisque nous en sommes au rayon matériel sachez qu’Artyom pourra une fois de plus compter sur sa lampe torche à recharger régulièrement pour progresser dans les couloirs les plus obscurs (des lunettes de vision nocturne peuvent aussi être récupérées), et sur son masque à gaz dont les filtres doivent être changés plus ou moins souvent en fonction de la toxicité et des radiations présentes dans la zone visitée. Le briquet sert à faire brûler les toiles d’araignée qui ralentissent vos déplacements, tandis que le protège-bras de notre héros peut accueillir différents gadgets (compteur Geiger, temps d’utilisation restant pour les filtres, boussole, détecteur de mouvements…) qui faciliteront votre progression.

Histoire de vous compliquer un peu la tâche, tout votre équipement s’use au fur et à mesure que vous l’utilisez et doit donc être régulièrement réparé sur un établi où vous pourrez aussi confectionner des médikits, filtres et munitions en cas de besoin. Ce « crafting light » nécessite des ressources de deux types, pièces détachées et liquides, que vous trouverez en fouillant les corps de vos ennemis et les environnements traversés. En dehors de l’établi, vous pourrez aussi utiliser votre sac à dos quand bon vous semble pour confectionner une sélection plus limitée d’objets.

Une intelligence artificielle globalement convaincante

Mais revenons un instant sur les combats et plus particulièrement sur le comportement de vos ennemis une fois le premier coup de feu tiré. Si l’on excepte les ours, crevettes et démons qui se contentent de vous affronter en duel (et heureusement !), tous les autres types d’adversaires semblent communiquer entre eux pour coordonner leurs actions : les mutants fondent rapidement sur vous dès le combat lancé, tandis que les humains avertissent leurs équipiers de votre dernière position connue (« Il est là, derrière les tonneaux ! ») et tentent parfois de vous prendre en tenaille ou à revers. Les affrontements prennent ainsi une petite dimension tactique fort agréable, même si le côté survival horror du jeu avec ses munitions limitées ne permet pas toujours d’en profiter pleinement.

A vrai dire dans Metro Exodus comme dans de nombreux jeux mêlant infiltration et action, il est conseillé de faire le gros du travail de manière discrète et de ne faire parler la poudre que lorsque aucune alternative n’est plus possible. Et puisque les éliminations furtives ne sont pas possibles sur les mutants, les éviter en restant tapi dans le noir reste la meilleure solution !

Une structure un poil plus ouverte

Nous l’évoquions dans notre introduction et la campagne de promotion du jeu l’a suffisamment mis en avant, ce troisième Metro s’aventure dans le domaine du monde semi-ouvert avec trois chapitres sur les dix que compte l’aventure se déroulant dans un environnement moins étriqué que d’habitude. Vous découvrirez ainsi une plaine enneigée autour de la Volga, un désert en lieu et place de la Mer Caspienne, et enfin des montagnes et des marais dans la Taïga.

N’allez toutefois pas croire que chacune de ces cartes fourmille d’activités et vous laisse une totale liberté d’action : la mission principale qui vous permettra de faire avancer le scénario est clairement indiquée d’une croix, tandis que quelques points d’interrogation apparaissent en fonction des informations glanées ici ou là. Une fois sur place vous devrez généralement nettoyer un bâtiment de tous les ennemis qui s’y trouvent, ce qui vous permettra d’obtenir au passage de nouvelles pièces détachées et quelques ressources. Vos déplacements sur la carte pourront vous permettre de découvrir des avant-postes que vous pourrez là encore vider de leurs sentinelles avant de les piller, mais aucun objectif sortant des sentiers battus ne semble être au programme.

Pour la petite histoire c’est dans ces zones que vous pourrez vous déplacer en barque (Volga, Taïga) ou en van délabré (Mer Caspienne), mais ces courtes séquences ne resteront vraisemblablement pas dans les mémoires.

Côté durée de vie vous passerez entre 15 et 20 heures à traverser la Russie selon le temps que vous souhaiterez consacrer aux objectifs secondaires, avec probablement quelques passages tentés deux ou trois fois en raison d’un léger pic de difficulté. Rassurez-vous, les checkpoints sont extrêmement fréquents et vous ne perdrez jamais plus d’une ou deux minutes de jeu en mourant.  Il est en outre possible d’effectuer une sauvegarde rapide quand bon vous semble, alors profitez-en !

Une technique qui tient la route

Testé sur PlayStation 4 Pro, le jeu de 4A Games se montre plutôt joli et offre quelques sympathiques panoramas, en particulier sur ses niveaux semi-ouverts : la distance d’affichage est confortable, la lumière bien gérée (un cycle jour/nuit est intégré), et la fluidité n’est que rarement mise à mal. Certes quelques textures font un peu tâche en gros plan et l’animation des personnages semble parfois un peu rigide, mais on oublie vite ces petits défauts tant la direction artistique nous plonge efficacement dans cette Russie post-nucléaire : les lieux traversés renvoient une impression saisissante de vétusté et d’abandon, avec ces bâtiments en ruines, ces structures métalliques rouillées ou encore ces carcasses de véhicules. Au cas où vous souhaiteriez un petit souvenir de vos tribulations dans cette contrée ravagée, sachez qu’un mode photo est intégré au jeu !


La bande son renforce encore l’immersion avec des effets sonores travaillés dont on retiendra tout particulièrement les détonations des armes. Les dialogues en français sont corrects, même si certaines répliques se chevauchent parfois et rendent difficile la compréhension. On note aussi quelques changements de ton assez incompréhensibles d’une phrase à l’autre dans certaines séquences, sans doute dus à des modifications de script de dernière minute qui n’ont pu être réenregistrées. Enfin, on regrette qu’Artyom reste muet tout au long de l’aventure même lorsque ses partenaires lui posent des questions.

Avant de conclure, précisons que deux points techniques nous ont quelque peu agacés durant nos sessions de test : d’abord les temps de chargement relativement longs (au lancement ou après une mort) et ensuite un input lag trop prononcé qui occasionne quelques flottements dans la visée durant les premières minutes de jeu. Certes on finit par s’y habituer, mais le phénomène gênera forcément les habitués des FPS généralement sensibles à ce type de problème.

Notre verdict

On aime

  • Une ambiance parfaitement maîtrisée
  • Un mélange réussi de FPS et de survival horror
  • L’IA globalement convaincante
  • Quelques jolis panoramas
  • Le son des armes

On n'aime pas

  • Quelques ratés dans les dialogues
  • Les personnages un peu raides
  • Des chargements trop longs
  • L’input lag trop élevé

Fidèle à ses origines, Metro Exodus nous propose un mélange convaincant de FPS et de survival horror qui devrait une fois de plus ravir les fans de la série dont certains craignaient l’arrivée de niveaux semi-ouverts. Qu’ils se rassurent, cette nouveauté particulièrement mise en avant par les développeurs et l’éditeur n’a finalement qu’un impact assez mesuré sur l’aventure, et n’a aucune conséquence fâcheuse sur le gameplay qui peut une fois de plus s’enorgueillir d’une intelligence artificielle plutôt efficace. On apprécie en tout cas de quitter la grisaille moscovite pour découvrir de nouveaux paysages dont certains offrent de superbes panoramas, même si leurs habitants se montrent au final aussi détestables que ceux de la capitale russe !

Note finale : 7.5 / 10
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Le
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