Test Tales of Arise

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PS5

Cela a peut-être échappé à beaucoup de joueurs, mais la série Tales of est une série de J-RPG installée depuis maintenant… 26 ans ! Longtemps restée dans l’ombre des sagas phares que sont Dragon Quest et Final Fantasy, la licence de Bandai Namco tente une nouvelle fois de se faire une place au soleil, et notamment sur next-gen. De quoi enfin acquérir ses lettres de noblesse ? On n’est pas loin de le penser…

Les planètes Rena et Dahna vivaient jadis en paix. Mais voilà 300 ans, la première a envahi la seconde, réduisant sa population à l’esclavage. Tales of Arise nous fait incarner l’un de ces travailleurs exploités et opprimés, qui répond au nom d’Alphen. Amnésique et affublé d’un masque qui lui couvre tout le visage, le jeune homme rêve de rejoindre la résistance. Son destin bascule le jour où il fait la rencontre de Shionne, une mystérieuse Renienne qui partage son dessein, à savoir renverser les seigneurs qui contrôlent Dahna. Tous deux ont aussi en commun d’être doté d’un étrange pouvoir : lui ne ressent pas la douleur tandis que la jeune femme électrocute toute personne qui entrerait en contact avec elle. Forts de leur alliance, singulière mais déterminée, Alphen et Shionne vont traverser chaque région de Dahna et mener la révolution.

Deux peuples qui s’opposent, deux protagonistes étrangers l’un à l’autre qui luttent contre l’oppression… Sur le papier, on ne sort pas vraiment des marottes de Tales of. Ni même, d’ailleurs, des codes du J-RPG. En dépit de ce cadre supposément classique, l’histoire de cet épisode séduit pourtant, et sur pas mal d’aspects. D’abord sur l’écriture qui, sans être d’une profondeur jamais vue, apporte davantage de nuances dans la série. L’ambiance reste très japanime, avec ses quelques légèretés, mais on sent une certaine maturité dans la façon de raconter les personnages et le monde qui les entoure. Quitte, peut-être, à ce que le jeu devienne un peu trop bavard (via de très nombreuses saynètes, heureusement optionnelles). La mise en scène franchit elle aussi un cap, avec un jeu de caméra et des personnages globalement plus dynamiques, ce qui permet d’appuyer les moments forts de l’aventure. La partition musicale termine de marquer le caractère épique de cet épisode grâce à des compositions enfin dignes d’un AAA, signées par Motoi Sakuraba. Vraiment, on s’est rarement senti autant investi dans un Tales of, en étant captivé d’un bout à l’autre du scénario (une quarantaine d’heures, en s’attardant sur quelques quêtes annexes).

Un épisode très généreux

On peut résolument admettre que la technique n’est pas étrangère à ce supplément d’âme. Développé sous Unreal Engine 4, ce Tales of bénéficie d’animations plus « naturelles » et désormais d’environnements pleins de vie et de relief. Finies donc les zones plates et vides des précédents volets, la progression devient ici beaucoup plus agréable et on se surprend même à poser le regard sur des panoramas franchement enchanteurs. Précisons toutefois que le level design n’est pas des plus « fous » pour un titre sorti en 2021, mais ces vastes étendues marquent un effort bienvenu dans un Tales of. Par ailleurs, la finesse et le très léger grain apportés aux textures -en particulier sur les personnages- confère une vraie personnalité à l’ensemble, magnifiant au passage un character design inspiré. Et comble du bonheur, le tableau est d’une fluidité exemplaire sur PlayStation 5, avec un frame rate jamais pris à défaut, quand bien même certaines joutes sont un joyeux foutoir sur le plan visuel.


Jeu de rôle japonais oblige, de nombreuses batailles vous attendent dans ce Tales of Arise. Fidèle à la tradition de la série, cet opus propose un système de combat en semi-temps réel très dynamique, où l’on contrôle un seul personnage, parmi six (seulement quatre sur le terrain), avec un set de quatre commandes que l’on peut évidemment personnaliser en fonction des compétences/Artes débloquées au fil de la partie. L’enjeu des affrontements réside toujours dans la capacité du joueur à multiplier les combos et d’autant plus ici que les ennemis sont désormais de gros sacs à PV, les boss en tête. La réussite de ces « chains » confine parfois au jeu de rythme, avec tout de même une bonne marge de progression. A cela s’ajoute une feature d’esquive suivie d’une contre-attaque très permissive mais bien utile face à des adversaires aux pattern bien identifiés. Autre élément à ne pas négliger : les ennemis disposent en général d’une faiblesse qui, une fois qu’elle a atteint sa limite, vous permet de les immobiliser et de leur faire encore plus mal le temps de leur état de stun. Et pour être efficace au maximum, notez que chacun des héros a une palette d’actions adaptée à un certain type d’ennemis, vulnérable face à un autre. Il est donc déjà important de bien composer son équipe avant d’entrer dans l’arène, peut-être davantage que dans les anciens Tales of. C’est agréable de constater que les personnages se jouent de manière différente et surtout, que l’on peut compter sur eux -du moins sur l’IA- lorsqu’ils ne sont pas sous notre contrôle direct. En effet, dans la lignée des Gambits de Final Fantasy XII, il est possible de définir leur comportement en combat et ainsi, d’établir une vraie stratégie. Enfin, vous l’aurez compris à la lecture de ces lignes, Tales of Arise propose un système des plus complets. Les amateurs de la série ne seront pas vraiment dépaysés mais trouveront là une richesse vraiment passionnante à explorer tout au long de l’aventure. D’autant que les mécaniques de jeu sont amenées de manière très progressive, sans que le joueur ait la sensation de se perdre dans des systèmes ou menus aux multiples ramifications.

Dans la cour des grands

A ce flot de louages, on apportera tout de même un bémol, historique, à savoir le manque de lisibilité de l’action. Le jeu est tellement généreux en termes d’effets visuels -lesquels occupent une grande partie de l’écran- qu’il n’est pas rare de perdre de vue son héros et de comprendre, un peu tard, que son coup n’a pas fait mouche. Ce genre de mésaventure n’a rien d’un drame mais peut aboutir à la fin prématurée d’un combo jusque-là tendu. Frustrant et d’autant plus regrettable que la caméra adopte une distance suffisante pour bien profiter de l’action. Au-delà, les joueurs familiers à la série pourront trouver que cet épisode manque encore un peu d’audace. Si ce Tales of Arise s’offre certes un niveau de production jamais vu jusqu’ici dans la série, il s’inscrit toutefois dans un carcan clairement identifié. Il partage des thématiques, une base de gameplay et une progression que l’on a déjà joué dans de précédents épisodes, mais sans que cela ne lui porte préjudice. Pétri de bonne intentions et porté par une ambition nouvelle -celle de s’assumer comme un AAA- cet opus fait souffler un vent de modernité bienvenu sur les solides traditions d’une saga jusqu’alors restée dans l’ombre des géants du J-RPG. Si le futur de Tales of doit s’inscrire à cette échelle de qualité, la licence se fera très vite une place de choix aux côtés des indéboulonnables Dragon Quest et Final Fantasy. Une vraie bonne surprise.

Notre verdict

On aime

  • Une aventure épique et captivante
  • La réalisation qui a gagné en relief
  • Des musiques enfin dignes d’un grand J-RPG
  • Les environnements bien plus vivants
  • Le système de combat, dynamique et complet
  • Le challenge, notamment face aux boss

On n'aime pas

  • Une propension au bavardage
  • Le manque de lisibilité des combats
  • La prise de risque relative

Captivant de bout en bout, Tales of Arise s’impose de très loin comme l’un des meilleurs épisodes de la série. Si cet opus s’appuie toujours un système de combat des plus solides, aux fondamentaux éprouvés, il nous présente surtout des atours enfin dignes d’un grand J-RPG -graphismes comme musiques- et une aventure épique et dense, qui marque assez fortement les esprits. Au point qu’on en oublie des défauts encore tenaces, à commencer par le manque de lisibilité lors des combats. Reste qu’avec Tales of Arise, la saga fait un tel bond dans son niveau de production qu’on ne saurait lui tenir rigueur d’une relative frilosité sur le fond (thématiques et progression, entre autres). On ne parlera pas encore d’un vrai renouveau, mais bien d’une nouvelle étape, franchement réussie. Les amateurs du genre, et même ceux qui s’en sont détournés, devraient être conquis.

Note finale : 8.5 / 10
Les commentaires
Le
J'ai tellement l'avis opposé de votre dernière phrase.
Le
J’attendais la reaction de Mewa :mdr:
Le
Il me tente bien. Plus tard.
Le
Je le prendrai plus tard, j'ai envie de me faire un bon JRPG
Le
Je l'avais mis dans le panier à la Fnac puis j'ai vu l'avis de MeWa. Je l'ai vite retiré :D
Le
Bukaki a écrit : mar. 26 oct. 2021 17:06 Je l'avais mis dans le panier à la Fnac puis j'ai vu l'avis de MeWa. Je l'ai vite retiré :D
J'ai l'impression qu'on est peu nombreux dans mon cas, tu ne devrais pas te fier qu'à moi. :D
Le
Bukaki a écrit : mar. 26 oct. 2021 17:06 Je l'avais mis dans le panier à la Fnac puis j'ai vu l'avis de MeWa. Je l'ai vite retiré :D
Y'a une démo sur le store 😉
Le
L’association de malfaiteurs du Sud qui torpille le renouveau du JRPG.
Le
MeWa a écrit : mar. 26 oct. 2021 18:36
Bukaki a écrit : mar. 26 oct. 2021 17:06 Je l'avais mis dans le panier à la Fnac puis j'ai vu l'avis de MeWa. Je l'ai vite retiré :D
J'ai l'impression qu'on est peu nombreux dans mon cas, tu ne devrais pas te fier qu'à moi. :D
Mewa est devenu un influenceur qui a un pouvoir de décision sur ce que le public achète, c’est un comble :o
Le
Leolio a écrit : mar. 26 oct. 2021 18:44
Bukaki a écrit : mar. 26 oct. 2021 17:06 Je l'avais mis dans le panier à la Fnac puis j'ai vu l'avis de MeWa. Je l'ai vite retiré :D
Y'a une démo sur le store 😉
Je l'ai testé, j'ai trouvé ça sympa (surtout les combats) mais j'avais déjà tendance à couper les dialogues optionnels tellement je trouvais ça sans grand intérêt. Et je me disais "ben si c'est comme ça durant toute l'aventure, ça va me faire chier".

Et MeWa a également abordé ce sujet et ça a confirmé mes craintes. Suite à ça, j'ai préféré ne pas le prendre.

Jeux concernés

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