Test Far Cry Primal

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PS4

Connue pour ses décors paradisiaques, ses véhicules  et son arsenal particulièrement fourni, la série Far Cry fait aujourd’hui un pari risqué en nous propulsant 10000 ans en arrière et en se privant par la même occasion de quelques pans de son gameplay jusqu’ici très appréciés des joueurs. La transposition a-t-elle permis à Ubisoft de renouveler la franchise ? La perte de certains éléments est-elle compensée par l’arrivée d’un peu de nouveauté ? Toutes les réponses à ces questions dans notre test complet !

Une fois n’est pas coutume, c’est donc dans la préhistoire qu’Ubisoft Montréal propose de vous plonger : vous êtes Takkar, un membre de la tribu des Wenja que vous prenez en main lors d’une partie de chasse au mammouth qui ne tarde pas à virer au cauchemar. Alors que vous et vos frères d’armes venez d’abattre votre cible à coups de sagaies, un imposant tigre à dents de sabre surgit et bloque votre route ainsi que celle de Daiso. Ce dernier vous sauve la vie en s’interposant entre vous et la bête, mais il est mortellement blessé et vous demande dans un dernier souffle de trouver la terre d’Oros sur laquelle vivraient d’autres Wenja isolés.

Une question de survie

Dès les premières minutes de jeu, Far Cry Primal se démarque des opus canoniques de la série en mettant clairement l’accent sur la fragilité de Takkar face à son environnement : non seulement notre homme est à moitié nu et totalement désarmé, mais il est en outre poursuivi par le fameux tigre qui n’entend pas le laisser en vie trop longtemps. Heureusement la nature n’a aucun secret pour lui, et sa vision du chasseur lui permet de repérer rapidement dans son environnement tous les éléments de base nécessaires à la confection d’un arc : une simple pression sur R3 active cette faculté bien utile qui passe l’écran au travers d’un filtre en nuances de gris, tandis que les matières premières apparaissent en surbrillance. Un peu de bois et quelques silex pour fabriquer une poignée de flèches, et Takkar se sent déjà un peu plus serein : il peut désormais abattre et dépecer une chèvre qui passait par là histoire de récupérer un peu de viande qui lui permettra de remplir sa jauge de vie, avant de se réfugier dans un abri de fortune et d’allumer un bon feu.

C’est là qu’il découvre les traces des Wenja disparus mentionnés par Daiso, et décide de les suivre. Malheureusement pour lui la nuit tombante révèle que le tigre à dents de sabre n’est pas le seul danger des alentours, puisque des loups profitent de l’obscurité pour chasser en meute. Un gourdin enduit de graisse animale enflammée fera office de torche pour permettre à Takkar de trouver son chemin plus facilement, et d’éloigner les prédateurs trop entreprenants. Pour les plus agressifs, l’arc se révèlera une nouvelle fois précieux avec ses flèches elles aussi inflammables. Après quelques péripéties notre homme finira par trouver la caverne menant au pays d’Oros, et fera la connaissance de Sayla, une de ses congénères : c’est elle qui le mettra sur la voie de son destin en l’incitant à réunir tous les Wenja afin de reconstituer une tribu digne de ce nom.

Un gameplay rafraîchissant

Il se trouve en effet que les terres d’Oros sont aux mains de deux tribus rivales parfaitement belliqueuses : les Udam dirigés par le brutal Ull, et les Izila menés par la redoutable Batari. Toutes deux n’ont que faire des Wenja considérés comme trop faibles, si bien que les membres de la tribu de Takkar sont éparpillés aux quatre coins de la région, parfois réduits à l’esclavage. Notre héros devra donc remplir une série de missions principales visant à libérer les zones tenues par ses ennemis, libérant par la même occasion quelques-uns de ses frères qui rejoindront l’ersatz de village construit autour du camp de fortune de Sayla. En cours de route, Takkar libèrera des Wenja plus importants que les autres qui lui permettront d’améliorer ses talents de survie, de confection ,de cueillette, de chasse et de combat, et d’apprendre à apprivoiser certains animaux sauvages.

A la base du système de jeu, on trouve la récupération des matériaux évoquée quelques lignes plus haut : quelle que soit la zone d’Oros que vous parcourez, vous y trouverez des arbres, des roches et des fleurs de toute sorte vous permettant par la suite de fabriquer des armes et des munitions, des potions de soin, des appâts pour la chasse, et même d’améliorer les huttes de votre village. La faune sera elle aussi mise à contribution puisque certains objets nécessiteront des peaux de bête que vous ne récupérerez évidemment qu’en chassant l’animal correspondant : tapi dans les hautes herbes, vous devrez vous approcher de votre cible et faire preuve de rapidité comme de précision pour ne pas la voir détaler et ainsi vous échapper. Si la procédure ne pose pas de problème pour les chèvres ou les cerfs, elle se corse avec les sangliers qui auront une fâcheuse tendance à se rebiffer, et devient carrément sportive lorsque vous vous attaquez à d’énormes herbivores tels que les yacks, les rhinocéros laineux et les mammouths, ou à de vrais prédateurs comme les jaguars, les léopards, les ours ou les tigres à dents de sabre. A vrai dire la vie animale qui règne au sein d’Oros est l’une des grandes forces de Far Cry Primal, qui contribue pleinement à plonger le joueur au cœur de la préhistoire : vos premières heures dans le jeu se feront vraisemblablement la peur au ventre, sursautant au moindre grognement suspect ou hurlement plus ou moins lointain.


Evidemment votre progression dans le jeu et l’amélioration de votre armement vous permettront d’avancer un peu plus sereinement : votre arc pourra à terme tirer deux flèches simultanément, votre gourdin pris à deux mains fera plus de dégâts, votre sagaie gagnera en puissance et quelques armes annexes comme le couteau ou la fronde pourront aussi se révéler utiles. Mais le meilleur moyen de déambuler tranquillement dans Oros sans craindre les prédateurs consiste précisément à apprivoiser l’un d’entre eux. Il vous suffit de repérer l’une de ces dangereuses bêtes dans votre environnement, de lancer un appât pour l’occuper, et de vous en approcher tout doucement en tendant la main pour qu’il se joigne à vous : il vous défendra alors contre les attaques des autres animaux ou hominidés, et donnera la chasse aux cibles que vous lui désignerez. Evidemment le dhole et le loup ne feront pas le poids face à un tigre ou à un ours des cavernes, mais certains animaux moins puissants pourront tout de même avoir leur utilité : le blaireau se montre par exemple particulièrement tenace et résistant, tandis que le jaguar sait faire preuve de furtivité pour attaquer sa proie par surprise (vous en ferez certainement les frais avant de l’avoir apprivoisé !). A noter au passage la présence de quêtes spéciales vous permettant d’apprivoiser trois animaux de légende, l’exercice nécessitant cette fois la pose de pièges dans votre environnement pour espérer arriver à vos fins.

Vous l’aurez compris les interactions entre Takkar et la faune d’Oros nous ont particulièrement séduits : certes les animaux étaient déjà présents dans les précédents Far Cry et la chasse était déjà de la partie, mais il faut bien reconnaître que cet aspect du gameplay semble beaucoup plus à sa place dans le contexte de Primal. Seul petit bémol il est relativement aisé de s’adjoindre rapidement les services d’un prédateur bien costaud (tigre à dents de sabre ou ours), si bien que la crainte ressentie en permanence au début du jeu s’estompe rapidement.

Les habitudes ont la vie dure

Ceci étant on pourrait parler d’un mal pour un bien puisqu’il vous faudra aussi affronter durant votre aventure les Udam et les Izila : vous tomberez parfois sur une patrouille de trois ou quatre ennemis lors de vos déplacements, mais c’est surtout la capture des bûchers, des avant-postes et des forteresses qui constituera le gros des combats. Chacun abrite de nombreux adversaires parfois lourdement armés, et la plupart compte un ou plusieurs guetteurs ainsi que différentes alarmes conformes à ce que l’on a pu voir dans les précédents opus de la série : à vrai dire il s’agit sans doute de la partie du jeu qui a subi le moins de transformations lors du passage à la préhistoire.

Puisque les jumelles n’avaient pas cours dix mille ans en arrière, les développeurs ont eu l’ingénieuse idée d’adjoindre à Takkar une chouette capable de survoler un camp pour repérer toutes les sentinelles (elle peut aussi servir à repérer une proie lors des phases de chasse). Mieux, elle pourra elle aussi évoluer et ainsi apprendre à attaquer un ennemi ou à lâcher des bombes primitives. A vous de voir ensuite si vous préférez lancer l’assaut à dos de tigre ou de mammouth, ou bien si vous laissez le furtif jaguar abattre discrètement quelques ennemis avant de vous lancer dans la mêlée. Bien sûr chaque avant-poste et forteresse est défendu par un dernier ennemi particulièrement coriace dont il vous faudra patiemment vider la jauge de vie avec les moyens du bord. Au passage, sachez qu’aucun des deux vrais combats de boss du jeu ne se montre réellement palpitant, mais il s’agit là d’un problème récurrent dans la série…

Conformément à ses habitudes, Ubisoft a doté son dernier bébé d’un nombre assez incroyable de quêtes annexes visant à prolonger le plaisir de jeu même après avoir atteint le générique de fin, ce qui devrait vous prendre entre 12 et 15 heures en ligne droite. Vous pourrez par exemple venir en aide à différents groupes de Wenja (en les escortant, en tuant les bêtes sauvages qui s’y attaquent ou en délivrant des otages), attaquer d’autres tribus au cours d’un Choc Tribal, explorer des grottes ou collectionner différents objets plus ou moins cachés dans l’aire de jeu. De quoi facilement doubler la durée de vie si la nature forcément répétitive de ces missions ne vous lasse pas prématurément. Bien sûr on aurait aimé avoir droit à des modes multijoueurs en ligne comme du deathmatch entre Wenja, Udam et Izila, ou une chasse façon Monster Hunter permettant de traquer des animaux bien retors, mais il faudra faire sans.

Un voyage dépaysant

Du strict point de vue technique, force est de reconnaître que les développeurs d’Ubisoft Montréal ont accompli un excellent boulot pour nous faire voyager si loin dans le passé : les différentes zones d’Oros sont riches en détails et parviennent à offrir des environnements distincts (forêt, montagne enneigée, volcans, grottes, lacs…), tandis que les animaux bénéficient d’un rendu comme d’un comportement tout à fait crédibles. Ne vous étonnez pas de voir des jaguars attaquer des élans, des mammouths s’énerver contre des loups, ou des yacks charger vos ennemis : le petit écosystème de Far Cry Primal se montre bel et bien cohérent et il vous arrivera sans doute plus d’une fois de passer du statut d’acteur à celui de spectateur. Evidemment, vous pourrez provoquer de telles situations en utilisant vos appâts pour attirer un prédateur là où vous le souhaitez ! Petit plus appréciable le clipping dont souffrait parfois Far Cry 4 est ici extrêmement rare, sans doute en raison de l’absence de véhicules permettant de se déplacer rapidement : un tigre ou un mammouth n’ont pas la vitesse de pointe d’un petit hélicoptère !

Terminons avec un mot sur la bande son du jeu, dont les dialogues ont été enregistrés dans une langue mise au point par de vrais linguistes : les cut-scenes ne souffrent donc pour une fois d’aucun problème de synchronisation labiale, et les sous-titres en français vous permettent évidemment de suivre les discussions. Côté ambiance les cris des animaux et les grognements de vos ennemis vous plongeront au cœur de l’aventure, tandis que quelques musiques et jingles se feront entendre durant les combats.

Notre verdict

On aime

  • Une faune et une flore particulièrement convaincantes
  • Le stress des premières heures
  • Un tas de choses à faire
  • Une belle prestation technique

On n'aime pas

  • Le scénario pas forcément renversant
  • Les attaques de camps peu novatrices
  • Pas de multijoueurs
  • Les quêtes annexes un peu répétitives

Pari réussi haut-la-main pour Ubisoft qui parvient avec Far Cry Primal à nous ramener aux balbutiements de l’humanité, dans un jeu aux mécanismes certes connus pour la plupart mais avec suffisamment de nouveauté et d’originalité pour trouver son public. Le pays d’Oros vous réserve de nombreuses surprises, bonnes comme mauvaises, et il ne fait aucun doute que vous passerez de longues heures à en explorer les moindres recoins. Bien sûr l’absence de tout mode multijoueurs risque de décevoir les fans de la série, mais ils trouveront ici un aspect survie plus développé que dans les opus canoniques et un contexte largement sous-exploité par le petit monde vidéoludique : de quoi se laisser tenter !

Note finale : 8 / 10
Les commentaires
Le
Le fait qu'il n'y ait pas un mode multi c'est un défaut pour toi Eric? :D

Pour moi c'est une qualité, ça permet aux équipes de ce concentrer sur un bon solo :mdr: Marre des titres purement multi qui ne sont jouables qu'avec un abo et qui ne seront plus du tout viables quelques mois ou années après.

Concernant la durée de vie, 12-15h, c'est vraiment qu'en ligne droite et en occultant toute la magie du jeu. J'ai du le terminer en près de 30h avec moins de 70% complet.
Le
Encore un jeu à rajouter sur la liste !

Jeux concernés

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