Test Alienation

Publié le par
PS4

Le studio Housemarque a une place particulière dans le cœur des joueurs PlayStation puisque c'est au finlandais que nous devons des titres explosifs tels que Super Stardust HD, l'amusant Resogun et le mémorable Dead Nation. C'est sur la base de ce jeu d'action vu du dessus en territoire zombie qu'a été développé cet Alienation qui vient tout juste de sortir sur le PlayStation Store de la PlayStation 4 pour 19,99 (17,99en l'ayant précommandé). Cette fois il n'est plus question de repousser une invasion de morts-vivants mais de renvoyer chez eux des extraterrestres belliqueux.

Alienation mentale

L'heure n'est plus aux interrogations sur l'existence potentielle d'une forme de vie extraterrestre dans l'univers. L'humanité a eu la réponse à ses dépens lorsque les aliens ont débarqué avec des intentions hostiles. Depuis, les populations font grise mine et placent leur survie entre les mains lourdement armées des soldats de l'UNX, des forces d'infanterie mécanisées dont le joueur fait partie. Ces super-soldats sont engoncés dans des exosquelettes et sillonnent les quatre coins du monde pour fragiliser les défenses de l'envahisseur. Trois classes sont disponibles pour renverser le tournant de l'Histoire, chacune ayant son style de combat, ses armes et ses compétences propres. Trois styles de jeu complémentaires dans les parties coopératives jouables jusqu'à quatre en ligne et exclusivement en solo en local. Pas de coop sur le canapé donc, et pas de quatrième classe non plus pour les parties à quatre, histoire d'avoir chacun un personnage différent.

Parmi ces soldats d'élite nous pouvons compter sur le Biospécialiste, capable de soigner l'équipe et d'attaquer l'ennemi par son essaim de nanomachines et son nuage toxique, le bien nommé Tank qui protège les autres derrière son bouclier et génère des dégâts de zone via une onde de choc et un rayon électrique, et enfin le Saboteur pouvant se rendre invisible pour suriner les aliens discrètement et demander des frappes aériennes dévastatrices. Ces trois iron men disposent également de nombreuses armes futuristes : une arme principale, une secondaire, une lourde et un équipement supplémentaire type grenade ou mine. En l'absence de boutique les pétoires sont à trouver directement sur le champ de bataille, aussi bien sur les dépouilles ennemies que dans des caisses de bonus. Elles sont classées selon leur rareté ou leurs points de dégâts, et sont améliorables en plaçant sur certaines d'entre elles des cellules de puissance trouvées dans les niveaux. Il existe quatre modèles de cellules (plus de dégâts, meilleure cadence de tir, chargeur plus grand et coups critiques plus réguliers) à combiner pour optimiser l'efficacité de ses flingues. En détruisant des armes inutilisées en notre possession, comme dans certains jeux de rôle, on peut recycler leurs métaux pour améliorer les statistiques de nos armes préférées. Vous en conviendrez, la gestion de l'arsenal est relativement profonde.

Nos hommes jouissent également de trois compétences actives et trois compétences passives évolutives en y répartissant des points obtenus à chaque prise de niveaux. Upgradables sur quatre levels chacune, ces compétences vous laissent deux choix d'évolution possibles au moment d'y placer un point pour vraiment spécialiser votre personnage. En cas de doute sur le trait de personnalisation entrepris vous pourrez toujours revenir en arrière en réinitialisant la répartition des points pour recommencer votre tambouille. Bichonner son soldat sera essentiel pour boucler le jeu, d'autant que ce dernier propose un mode Hardcore où chaque mort est définitive en addition du mode Normal où les respawn sont autorisés. Trois niveaux de difficulté complètent l'ensemble (recrue, professionnel et vétéran) alors que le mode intermédiaire offre déjà un challenge déjà très convenable en solitaire.

Rendez-vous en terrain connu

Contrairement à Dead Nation où nos survivants passaient d'un niveau à l'autre à pied, les bidasses d'Alientation sont déposés et récupérés en hélicoptère à chaque mission. Par conséquent, le jeu couvre une plus large zone géographique que le petit état américain du précédent titre du studio. Les missions se sélectionnent sur une mappemonde de manière linéaire nous faisant voyager sur tous les continents, de l'Alaska à la ville fantôme de Prypiat en Ukraine en passant par le Brésil. Les environnements gagnent ainsi en variété, des plaines glacées aux décors urbains en passant par la jungle. Par contre, pas besoin d'être fort en maths pour comprendre qu'avec vingt missions réparties sur huit lieux différents, plusieurs cartes sont recyclées d'une mission à l'autre. Elles sont certes beaucoup plus ouvertes et denses que précédemment, mais à choisir nous aurions préféré vingt destinations uniques.


La prise en main calquée sur celle de Dead Nation ne surprendra guère les survivants avec notamment le bouton L1 pour effectuer une ruée vers l'avant (et aussi pour franchir un obstacle cette fois-ci), le bouton R1 pour asséner un coup au corps-à-corps, R2 pour le tir et L2 pour lancer une grenade ou une mine. Les boutons Carré et Rond sont réservés aux compétences, Triangle au changement d'arme et Croix aux actions contextuelles. Orientation multijoueurs oblige, les directions de la croix directionnelle transmettent trois phrases types pour se faire comprendre sans parler. Le but du jeu étant toujours d'effectuer une action de destruction / sabotage / récupération à un point précis du niveau, on appréciera de pouvoir naviguer sur la mini-carte avec le doigt sur le touchpad de la manette.

L'héritage de Dead Nation est aussi palpable dans certains détails comme le classement des scores par pays, les véhicules qui explosent quand on tire dessus pour toucher une zone et créer des réactions en chaîne, la présence de hordes qui débarquent de manière aléatoire ou un bestiaire composé de variantes d'unités zombies comme les humains mutants, les aliens explosifs ou ceux qui laissent au sol une matière corrosive en mourant : une impression de déjà-vu n'est pas totalement à exclure. Les ennemis armés sont en revanche beaucoup plus présents dans ce titre et le bestiaire a toujours le réflexe de nous tomber dessus en masse, tout autour de nous. Utiliser au mieux les décors pour créer des goulots d'étranglement, des pièges « maison » comme une mine à proximité d'une voiture ou activer des tourelles automatiques est salutaire, surtout en solo. Bien sûr, c'est du côté du multijoueurs qu'on tirera toute la substantifique moelle du nouveau Housemarque, que ce soit pour partager la campagne scénarisée, s'incruster dans la partie d'autrui grâce au mode Invasion ou accomplir des missions générées de manière procédurale. Pour doper une durée de vie qui assure déjà haut à la main la dizaine d'heures rien que pour sa campagne, les développeurs ont ouvert leur titre aux affrontements en PvP pour ceux que ça intéresse.

Très orienté arcade en raison de la présence de nombreux bonus temporaires et de multiplicateurs dans les caisses, Alienation reste étonnamment très sage quand il s'agit de sortir les guns. L'ambiance science-fiction ne sert que de contexte scénaristique et on s'étonne de ne retrouver que des modifications d'armes classiques comme des mitrailleuses, fusils à pompe, revolver, lance-roquettes ou mini-guns. Un peu plus d'originalité comme dans la série Resistance (PS3) aurait apporté un vent de fraîcheur supplémentaire et évité d'être comparé à Dead Nation avec qui il est finalement très (trop ?) proche. PlayStation 4 oblige, le soft en met plein la vue avec des explosions impressionnantes pleines de particules et de fumée, des lasers colorés, des effets de lumière saisissants et des conditions météos réussies comme la neige qui virevolte au gré du vent. L'animation est toujours stable malgré l'abondance d'ennemis et d'effets pyrotechniques à l'écran. Le contrôle technique est validé, en 1080p et 30 images par seconde.

Notre verdict

On aime

  • De belles explosions
  • Fun en solo, meilleur à plusieurs
  • Le système d’amélioration des armes
  • Des destinations variées

On n'aime pas

  • Il manque une quatrième classe
  • Pas de coopération en local
  • Des armes trop classiques
  • Le recyclage des cartes

Alienation ne peut définitivement pas renier son lien de parenté avec Dead Nation avec qui la ressemblance est tout sauf fortuite. Plus ouvert, plus beau et plus convivial, le nouveau Housemarque a surtout pour lui un système d'amélioration des armes bien plus développé, combiné à une dimension RPG dans la gestion des compétences de nos soldats d'élite. La réalisation est solide, les parties coopératives sont fun mais on s'étonne que le multijoueurs local soit absent et que les armes et le bestiaire soient si classiques. Un peu plus d'audace en aurait fait un hit incontournable au lieu d'un « simple » très bon shoot vu du dessus.

Note finale : 8 / 10
Les commentaires
Le
Merci pour le test !
Le
J'espère qu'un patch permettra de faire du coop en local.
Le
Ce serait prévu apparemment mais bon, si c'est comme la traduction française de Firewarch on peut toujours attendre. :)
Le
Bonnes remarques mais j'ai plus eu l'impression de jouer à un add-on de Dead Nation avec une plus grande dimension jeu de rôle (avec récupération d'armes, améliorations, expérience, compétences...) qu'un Diablo 3. Mais la comparaison est cohérente en effet. Ceci dit, comme je ne suis pas du genre à pousser les limites des persos pour gagner des trophées je n'ai pas fait le rapprochement avec le jeu de Blizzard. Qui va perdre son temps à aller au niveau 100 ? :P
Le
Vincent a écrit :Bonnes remarques mais j'ai plus eu l'impression de jouer à un add-on de Dead Nation avec une plus grande dimension jeu de rôle (avec récupération d'armes, améliorations, expérience, compétences...) qu'un Diablo 3. Mais la comparaison est cohérente en effet. Ceci dit, comme je ne suis pas du genre à pousser les limites des persos pour gagner des trophées je n'ai pas fait le rapprochement avec le jeu de Blizzard. Qui va perdre son temps à aller au niveau 100 ? :P
Pour le moment la grande question, c'est de savoir si le niveau "héros" est commun à tous les persos lvl 30 (comme les niveaux paragon de D3). J'ai cherché ce matin mais je n'ai pas trouvé la réponse. Il va falloir attendre encore un peu le temps que les plus hardcore finissent le jeu :D

Jeux concernés

Publicité