Test Deponia

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PS4

Annoncé en mars 2014 pour une sortie sur le PlayStation Store de la PlayStation 3 l'été de la même année, Deponia aura pris son temps pour débarquer sur une console de Sony puisqu'il vient seulement de sortir le 15 novembre dernier sur PlayStation 4. Un laps de temps nécessaire pour que le développeur allemand Daedalic Entertainment prenne en main le hardware et sorte son premier jeu console, lui qui est plutôt un habitué du PC et de l'iOS. L'épopée de Rufus peut enfin démarrer.

La lutte des classes '16

Sorti pour la première fois en janvier 2012 sur PC, le jeu Deponia a certainement influencé les scénaristes du film Elysium (au cinéma le 14 août 2013) puisque ces deux œuvres partagent d'étonnantes similitudes. Dans ces deux univers dystopiques, une large partie de la population vit dans la pauvreté au milieu des déchets sur une planète poubelle pendant que certains privilégiés les surplombent depuis la station Elysium, une plateforme aérienne réunissant l'élite de ce monde. Dans ces deux histoires le héros est un loser qui souhaite quitter les ordures pour rejoindre les gens de la haute. La bonne vieille lutte des classes propre à Karl Marx fonctionne toujours aujourd'hui, aussi bien dans la réalité que dans les jeux vidéo et les films. Dans Deponia le tocard en question s'appelle Rufus et il fomente un plan pour harponner la station et s'y glisser en douce pour vivre des jours meilleurs. Malheureusement pour lui, à peine est-il arrivé à destination qu'une jeune demoiselle tombe d'Elysium, l’entraînant avec elle dans sa chute. Retour à la case dépotoir donc, mais avec cette fois un billet d'entrée à choyer en la personne de Goal.

Deponia est le premier volet d'une quadrilogie sortie sur PC et comptant encore Chaos on Deponia, Goodbye Deponia et Deponia Doomsday. La saga démarre sur PlayStation 4 par le commencement, uniquement sur le PlayStation Store, pour 19,99€. Ce jeu d'aventure type point'n'click, aussi classique qu'efficace, est doté d'une prise en main adaptée à la manette. Ainsi Rufus peut se diriger directement avec le stick analogique gauche (faisant apparaître les interactions à proximité) ou en baladant à l'écran une souris virtuelle avec le stick droit. La fiche produit indique que le PlayStation Move est compatible pour retrouver la fluidité du mulot. Les symboles de la manette regroupent, eux, les options nécessaires : le bouton Carré donne un descriptif, le bouton Croix sert de bouton d'action et Triangle à utiliser un objet. L'inventaire complet s'ouvre avec R2 mais un raccourci visible en bas de l'écran permet de switcher entre les objets en pressant simplement les flèches de la croix directionnelle. Les touches R1 et L1 passent en revue les éléments interactifs d'un tableau pour ceux qui auraient la flemme de balayer l'écran à tâtons. Un bref didacticiel rappelle ces principales fonctions en début de partie, mais malgré tout un petit temps d'adaptation est nécessaire pour se sentir en confort. Combiner des objets par exemple n'est pas aussi intuitif que dans d'autres séries de renom (on pense notamment à Baphomet).

Das Videospiel

Une fois la prise en main assimilée on prend un malin plaisir à incarner notre minable dans ses galères et ses quiproquos. L'humour doit beaucoup à sa personnalité excentrique et au comique de situation qui n'a rien à envier à des épisodes des Simpson ou à des délires de Terry Pratchett (Discworld). L'ambiance légère et décontractée de l’œuvre contribue grandement au charme qui se dégage de cette production d'outre-Rhin. Dommage que les doublages ne soient pas en français pour savourer les gags au lieu d'anticiper leurs chutes en lisant des sous-titres écrits dans la langue de Molière. On saluera tout de même le travail d'écriture qui n'a rien à envier à l’âge d'or du point'n'click de l'ère LucasArts. Les personnages sont attachants et débordent de personnalité.



Le gameplay est, de son côté, très classique. Notre jeune homme parvient à ses fins par le dialogue avec les citoyens, la récupération compulsive d’objets dans les décors et la combinaison de ces derniers pour les utiliser. Savoir quel objet utiliser à quel endroit requiert un minimum de jugeote mais des habitants sont toujours prêts à vous donner des conseils en taillant le bout de gras avec eux quand ce n'est pas Rufus lui-même qui lâche des réflexions à haute voix (à notre intention). Le jeu est dépourvu d'un système d'aide alors il faut parfois bidouiller, combiner des objets inadéquats pour tester et utiliser tout son inventaire sur tout, juste au cas où. Et ça marche par moment, à notre grande surprise. Quelques petits puzzles viennent aussi rompre la monotonie, pour actionner des mécanismes par exemple. Rien de bien sorcier.

Deponia a la bonne idée d’être réalisé en 2D avec des décors et personnages dessinés à la main, des animations proches de la BD et des cinématiques cartoonesques. Comme le jeu date quand même de pratiquement cinq ans le poids des âges glisse sur lui comme un verre de rosé sur une toile cirée. Tant mieux pour notre rétine. Les musiques d’ambiance sont jazzy et dynamiques, mais elles ont tendance à disparaître dans certains intérieurs nous laissant face à silence pesant. Pour 19,99€ le jeu assure une durée de vie comprise entre cinq et six heures selon votre niveau d'expérience, ce qui est tout à fait dans la moyenne, mais qui aurait pu être multiplié si les auteurs avaient eu la force de compiler toute la quadrilogie sur PlayStation 4. A 60 euros la boite, ça aurait été aussi vite fait que d'attendre les futures suites, surtout si elles mettent autant de temps à nous parvenir que ce premier opus.

Notre verdict

On aime

  • Les graphismes HD dessinés à la main
  • L’humour bon enfant
  • Bon travail d 'écriture
  • Une durée de vie correcte

On n'aime pas

  • La lenteur du personnage
  • Certaines énigmes tirées par les cheveux
  • La maniabilité demande un temps d’adaptation
  • Pourquoi ne pas avoir compilé toute la saga ?

L’arrivée tardive de Deponia sur une console de Sony n’est pas pénalisante tant le point’n’click de Daedalic Entertainment s’avère intemporel. Avec sa réalisation façon bande dessinée, ses dialogues ciselés pleins d’humour et ses énigmes à la frontière de la logique on se croirait revenu à l’âge d'or des productions LucasArts. Les amateurs peuvent s'en délecter sans retenue jusqu'à tomber sur un os : l'attente qui nous sépare des trois suites déjà sorties sur PC. Une collection définitive n'aurait pas été de refus.

Note finale : 7.5 / 10
Les commentaires
Le
Oh lol eric :lol:
Le
Les nouveaux membres sont si rares aussi :o
Le
diazou a écrit :Je ne connaissais pas du tout ce jeu, quand vous êtes durée de vie correcte, c'est combien à peu près ?

Merci
Et pour répondre à ta question, compte bien six heures pour en faire le tour.
Le
Pouet a écrit :Oh lol eric :lol:
En meme temps quand t'as un doute c'est le meilleur moyen de verifier. :P
Le
Priceless :lol:
Le
Je m'explique quand meme un peu, histoire que vous ne me preniez pas tout a fait pour un fou. :D
diazou s'est inscrit avec une adresse e-mail type "info@ABCD.com" ou "ABCD" est du genre "sefairepleindethunes" (ce n'est pas le vrai domain hein! :P). Or on a deja eu ce genre d'inscription par des bots qui postaient ensuite des messages vaguement lies au topic avant de les editer (afin d'echaper aux premiers controles) pour rajouter des liens publicitaires.
Ce que je n'ai pas fait et que j'aurais sans doute du faire, c'est jeter un oeil au site "ABCD.com" avant de poster mon premier message: ce n'est en effet pas le genre de site d'arnaques auquel je pensais (au contraire on pourrait dire :P).
Le
Pour la peine, je propose qu'Eric mange un CD de la Starac' ! Vous en pensez quoi ?
Le
Je dois l'avoir encore en plus. :P
Le
D'accord merci pour l'info sur la durée de vie :) Et 6 heures c'est dans la moyenne des jeux du genre ? Car je connais pas beaucoup...
Le
Pour un point'n click démat' à 19.99 euros c'est pas mal oui. Tout dépend de ton niveau d'expérience.
Le
Éric, c'est un bot là non ? :D
Le
Ban !
Le
Ce déterrage de la honte, génial :D
Le
Merci monsieur Bot d'avoir remis en avant mon test si génial.

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