Test Dead Effect 2

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PS4

Après avoir connu un certain succès sur iOS, Android et PC, le studio BadFly Interactive adapte sur nos consoles de salon son FPS spatial à base de zombies. Le développeur indépendant tchèque tente ainsi de toucher un nouveau public adepte d’une prise en main aux sticks analogiques et d'une résolution full HD. Parvient-il à porter son concept freemium à la maison sans y laisser des plumes ?

Dead Space + Mass Effect = Dead Effect ?

Suite directe du premier Dead Effect jamais sorti sur consoles, Dead Effect 2 reprend l’histoire où elle s’était terminée à bord de l’ESS Meridian, un vaisseau spatial où des scientifiques libérés de l’éthique terrestre se sont lancés dans des recherches inavouables sur la vie et la mort. Comme d’habitude leur création échappe à leur contrôle et le cargo se retrouve envahi par des hordes de morts-vivants. C'est à vous de faire le ménage en remplissant toute une série de missions scénarisées dans une campagne solo doublée et sous-titrée uniquement en anglais (à moins de vouloir des sous-titres russes). La compréhension risque d'en prendre un coup en débarquant directement dans la suite si vous ne lisez pas la langue, même si vous imaginez bien que l'intérêt du FPS n'est pas dans son histoire mais dans ses phases d'action.

Au démarrage le jeu nous laisse choisir notre héros parmi trois prétendants : un homme bourrin, une demoiselle bien équipée et un gaillard adepte des armes blanches. Le gameplay de chacun est néanmoins similaire puisque la sélection de l'un ou de l'autre n'empêche pas de changer d'armes par la suite et donc de style, plutôt corps-à-corps ou à distance. Seule l'arme de base varie au début du périple mais elle peut aussi être troquée plus tard pour mieux. Les premiers pas permettent de se familiariser avec la prise en main à la manette (très classique pour le genre) et qui laisse tout de même apparaître son héritage de jeu pour support tactile comme par exemple l'abondance d’icônes représentant des mains, de lecteurs d'empreintes où le joueur devait poser son doigt (remplacé par une pression sur Croix) ou des petits puzzles pour déverrouiller des portes à base de souris virtuelle à déplacer à la place d'une phalange. D'une manière générale la navigation dans les menus sollicite souvent un curseur à déplacer pour remplacer le tactile, plus intuitif.

Dead Effect 2 est un gros FPS qui tache, avec des explosions crâniennes, du sang qui gicle et des douilles sur le sol. La touche L2 permet de zoomer avec précision, R2 sert à tirer, les gâchettes L1 et R1 sont réservées aux capacités spéciales, le bouton Rond au lancer de grenades et Triangle fonctionne comme un GPS qui nous guide jusqu'au prochain objectif. Un inventaire est accessible avec la touche directionnelle haut pour utiliser des kits de soin ou des caisses de munitions durant une mission. Le découpage du jeu prend la forme d'une série de missions à sélectionner depuis la carte holographique du vaisseau. Des missions obligatoires à la trame scénaristique mais aussi des niveaux bonus facultatifs, largement conseillés pour prendre des levels, gagner de l'expérience et récupérer des dollars. A l'instar d'un jeu de rôle notre héros gagne des points à dépenser ensuite dans son quartier général auprès d'alliés qui lui fourniront de nouvelles armes, armures, consommables et pouvoirs surhumains tels qu'une vague d'énergie, un bouclier ou une tempête d'éclairs. Comme quoi, être le fruit d'expériences scientifiques a aussi du bon.

Effets secondaires mortels

Sur la partie « personnalisation de son avatar » le jeu est inattaquable et recèle une mine de combinaisons d'améliorations possibles, entre les capacités à débloquer et à upgrader, une centaine d'armes ratissant large (arc, arbalète, fusils, pistolets, mitrailleuses, épées, haches, grenades, mines...), des pièces de protection couvrant chaque partie du corps, de la tête aux pieds en passant par les mains et les implants biomécaniques comme des yeux ou des membres bioniques. On progresse rapidement, chaque mort causée apportant son lot d'XP et de deniers, les niveaux se terminant souvent avec des rétributions et des trophées à gagner. Les passionnés de statistiques pourront s'amuser à comparer leurs items pour monter le personnage le plus résistant et puissant possible. C'est à eux que semble s'adresser les missions secondaires couvrant plusieurs modes tels que Biohazard, Infestation, Lone Wolf ou encore Survival, autant de noms qui cachent des structures assez classiques comme survivre à des vagues d'ennemis, tenir bon jusqu'à la fin du chrono, affronter des hordes jusqu'au boss final, tenir tête à des Marines armés ou remplir des objectifs d'intérêt général comme refermer des vannes de gaz. Les grappes d'ennemis gagnent progressivement en endurance et en force brute, si bien que la difficulté croit à mesure de notre avancée dans le vaisseau. Au total, comptez bien une huitaine d'heures pour en venir à bout.



A la base le jeu a été conçu pour exploiter les smartphones et tablettes alors pour être compétitif au milieu de la jungle des applications le studio a opté sur ces plateformes pour une offre freemium : le téléchargement y est gratuit mais le jeu est constellé de publicités et la difficulté est suffisamment élevée pour contraindre le joueur à prendre des niveaux supplémentaires pour avancer dans l'histoire, à moins de payer pour gagner. Sur nos consoles le problème ne se pose pas étant donné que le jeu complet est vendu 17,99€, sans réclame, et que la progression n'est pas bridée. La différence pécuniaire est tout de même difficile à digérer pour un contenu identique, sans le moindre ajout pour son passage sur PS4 et Xbox One. La réalisation est évidemment revue à la hausse depuis le support d'origine mais pas de quoi s'extasier non plus devant un moteur Unity souillé d'aliasing et de textures simples. L'ambiance graphique n'est pas sans rappeler un certain Doom 3 (ou Dead Space dans une moindre mesure) avec ses décors métalliques, ses jets de vapeur, ses cadavres qui gisent au sol et ses portes automatiques. Seulement voilà, le soft d'id Software date de 2004 et celui-ci n'est pas vraiment plus brillant ni même aussi efficace. Formaté à la base pour tuer le temps dans les transports, Dead Effect 2 est certes distrayant par petites doses quotidiennes mais absolument pas original, ni très varié ni très prenant. L'impression de déjà-joué est inévitable et difficile pour lui de se démarquer d'une concurrence féroce dans le genre. Sans remettre en cause ses quelques qualités (un contenu dense et une dose d'action), le costume de la PS4 semble trop grand pour lui, et la compétition est biaisée entre les triples A et cette œuvre, oubliable au demeurant.

Notre verdict

On aime

  • Un grand nombre d’armes
  • Des améliorations de partout
  • Un tas de missions
  • Tuer des zombies, un plaisir coupable

On n'aime pas

  • Réalisation dépassée
  • Un FPS générique de plus
  • Uniquement en anglais (ou russe)
  • 17,99€ sur PS4, en freemium sur mobiles et tablettes

Dead Effect 2 est sans aucun doute un gros poisson dans la petite marre des FPS de qualité sur iOS et Android, mais s'avère être un petit spécimen dans la grande mare des jeux consoles. Beau, jouable, gratuit et très complet pour un jeu smartphones et tablettes, le titre de BadFly Interactive devient tout de suite plus modeste en débarquant sur nos consoles de salon. La réalisation paraît immédiatement dépassée, l'ambiance déjà vue ailleurs en mieux et les phases de shoot sans grande envergure. Pire, le prix de 17,99 fera réfléchir à deux fois les éventuels acquéreurs à l'heure où le reboot de Doom s'achète 15. C'est évidemment la version la plus immersive et jouable du jeu (NDLR : avec la mouture PC) mais à moins d'être en manque de headshots violents il est facile de trouver mieux sur PlayStation 4.

Note finale : 6 / 10
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