DiRT Rally a sans conteste été la bonne surprise des jeux de course automobile de 2016, redonnant ses lettres de noblesse à un genre trop souvent maltraité ces dernières années. Avec ses graphismes léchés et sa jouabilité exigeante (mais gratifiante une fois maîtrisée), le jeu de Codemasters a réussi à se (re)faire un nom. C’est donc avec curiosité que nous découvrons aujourd’hui l’add-on VR.

Il faut reconnaitre que c'est avec une légère appréhension que l'on choisit de faire la mise à jour VR de DiRT Rally : le poids sur les épaules de l'un des meilleurs jeux de course actuels est lourd, et l'annonce de l'add-on a suscité beaucoup d'attentes. D’autant que c’est l’intégralité du titre qui est désormais jouable avec l’accessoire de Sony. Et, quoi qu'on en dise, le Playstation VR doit encore et toujours faire ses preuves sur la durée : les sorties sont maigres et, même avec un Resident Evil arrivé comme le messie en janvier, les sceptiques sont aux aguets.

Aliasing in the rain

Le suspense sera de courte durée pour la partie technique : on est face à un jeu PSVR dans toute sa « splendeur », avec ses qualités et ses défauts attendus. L'effet de grille est limité, pas de clipping au loin, mais la résolution est franchement juste et l'aliasing bien présent. Le résultat est donc un peu décevant, surtout venant de la Pro sur laquelle ce test est effectué. Par rapport à l’original sur écran il y a une nouvelle fois une classe d’écart. Etonnamment, les courses en forêt et sous des trombes d'eau flattent un peu plus la rétine : les arbres et la pluie adoucissent l'affichage, l'immersion est renforcée, on se prend à rêver de faire toutes les courses dans de sales conditions, un comble pour un pilote normalement constitué.

Les cockpits sont fidèlement reproduits et plus propres que les décors, pour autant on n’a pas vraiment le temps de s'attarder sur la tenue de Daniel Elena. On sait que celui qui a craqué pour le casque de réalité virtuelle de Sony est de toute façon prêt à faire des concessions visuelles : il veut avant tout des sensations. Et Codemasters est là pour en offrir.

VRoulis

On embraye donc sur le ressenti car c'est sans doute l'essentiel : oui on prend du plaisir et l’environnement est enveloppant. On s'y croit et ça gueule quand le fossé nous alpague. La Stratos lancée à fond de train au plus près des glissières à Monte-Carlo apporte une sensation de vitesse bluffante, on greloterait presque sous la pluie à Pikes Peak et on voudrait bien s’attarder au bord des routes finlandaises pour profiter des odeurs champêtres.

Pour couronner le tout, la profondeur de champ est franchement (ou psychologiquement ?) améliorée par rapport au téléviseur, ce qui facilite la vie du pilote débutant : on anticipe mieux les virages piégeux. Plus facile d'accrocher au titre dans ces conditions, car la jouabilité est par ailleurs toujours aussi croustillante.

Revers de la médaille, l'effet de nausée peut vite surgir si vous y êtes sensible : il vaut mieux être reposé et en forme avant de prendre la route (boire ou conduire... NDLR : à en juger par la dernière soirée NPF, l’ami Chris a fait son choix !). Principalement parce que le débutant a (bien sûr volontairement) tendance à embrasser le décor, escalader les buttes et faire des acrobaties dans tous les sens pour connaître les moindres recoins du parcours... Le navire tangue sévèrement parfois. Les courses sur asphalte sont logiquement plus digestes, le rallye de Finlande avec ses nombreuses bosses étant sans doute le plus éprouvant.

Codemasters a ajouté un artifice que j’ai baptisé affectueusement le « mode glaucome » : en plein retourné acrobatique les 2/3 de l’écran deviennent noir pour atténuer cet évènement perturbant pour le duo infernal cerveau/oreille interne. L’astuce visuelle n’est pas forcément très convaincante et en devient même oppressante parfois.

En bonus on peut découvrir le mode « copilote » : un joueur pilote sur l'écran pendant que l'autre porte le casque et indique les obstacles à venir. Sensations fortes garanties pour le passager ! Et c'est un bon moyen d'ajouter de la convivialité à un accessoire décrié sur ce point.