Test Sniper Elite 4

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PS4

Sans faire grand bruit ni caracoler en tête des ventes mondiales, la série Sniper Elite continue son petit bonhomme de chemin avec un quatrième opus situé cette fois en Italie. Après les décors sablonneux de la campagne africaine, notre tireur d'élite découvre les environnements plus accueillants de San Celini (entre autres) pour y remplir des missions qui pourraient bien changer le cours de la Seconde Guerre Mondiale.

Au doigt et à l’œil

Nous voici donc de retour sous la raie sur le côté de Karl Fairburne, l'agent peu charismatique de l'OSS spécialisé en assassinats, pour une nouvelle aventure riche en headshots. Après l'Allemagne et l'Afrique du Nord, le vétéran s'attaque cette fois au sud de l'Italie où les Nazis prennent position pour parer à un éventuel débarquement allié. Votre mission sera de saboter leurs projets en éliminant des gradés et en détruisant des installations stratégiques au cours de huit missions périlleuses (sans compter la mission running gag où il faut tuer Hitler en bonus de précommande). Ce chiffre peut paraître faible quand on le compare à ce que propose la concurrence, mais il n'est que l'arbre qui cache la forêt. En effet, pour ce premier épisode exclusif aux consoles de l'actuelle génération (et au PC), le studio anglais Rebellion s'est affranchi des contraintes techniques du précédent volet (qui sortait aussi sur PS3 et Xbox One) pour nous offrir des niveaux ouverts, denses et somptueux. La réalisation est clairement revue à la hausse avec de généreux effets de lumière, des textures détaillées, des explosions spectaculaires, le tout avec un nombre d'images par seconde débridé sur PS4 Pro, dépassant allègrement les 30 fps sur la console la plus puissante du moment. Le jeu est également compatible avec la 3D stéréoscopique pour ceux qui voudraient gagner encore un peu plus en immersion.

Avant de partir derrière les lignes ennemies, notre bidasse s'équipe en conséquence. La croix directionnelle permet de switcher entre un fusil à longue portée (le fameux sniper), une mitraillette, un pistolet équipé d'un silencieux et des grenades. Ces armes à feu sont améliorables moyennant quelques pièces entre deux missions, les deniers pouvant également servir à acheter de meilleurs flingues. Un militaire qui doit financer son matériel, même en temps de guerre, il n'y a pas de petites économies pour l'armée anglaise ! Si vous voulez radiner un peu, vous pouvez toujours dépouiller des cadavres pour looter des pétoires gratuitement. Pour chaque arme récupérable apparaît sur le côté de l'écran un petit menu des caractéristiques de cette dernière qui permet de savoir si elle est meilleure que celle actuellement en votre possession. Ceux qui aiment fouiner partout dans les décors tomberont également sur des objets à collectionner comme des correspondances de soldats. Jouer au facteur est une sorte de quête annexe, au même titre que les objectifs secondaires disséminés un peu partout sur la carte. A la manière d'un épisode de Far Cry les vastes niveaux offrent leurs propres écosystèmes avec leurs décors (villes, forêts, montagne, mer), leurs routines, leurs secrets et leurs occupations accessoires pour tuer le temps. Selon votre propension à aller droit au but ou au contraire à flâner, vous passerez entre une et trois heures par niveau. Il y a de quoi faire si on aime prendre son temps.

L'élite pour tous

Comparable au récent reboot d'Hitman (les déguisements en moins !), ce Sniper Elite 4 aime laisser le choix au joueur dans la façon d'exécuter ses objectifs : le choix dans le chemin à prendre, le choix dans l'arme à utiliser, dans le recul ou le contact. Bien plus agile que par le passé, Karl n'a plus rien à envier à Sam Fisher en matière de verticalité et peut grimper à des poteaux pour atteindre des hauteurs permettant des repérages à la jumelle, mais aussi assassiner au corps-à-corps (avec une kill-cam dédiée) ou discrètement avec une balle de silencieux dans la nuque. L'héritage du hit d'Ubisoft va jusqu'à laisser une image spectrale de notre soldat à l'endroit où il a été repéré, comme depuis l'épisode Conviction. A ce propos, l'infiltration est clairement privilégiée par notre arsenal, l'utilisation de moyens de diversion (tirer au passage d'un avion pour couvrir le bruit) et par l'abondance d'ennemis qui nous tombent dessus quand l'alerte est donnée. Jouer les bourrins est possible mais pas souvent payant, même si la présence de barils d'essence et de bonbonnes de gaz en rouge dans notre viseur donne envie de tout faire péter. L'intelligence artificielle pourtant assez brillante et suspicieuse en temps normal perd un peu les pédales en mode alerte si on décide de rusher sur l'ennemi la Thompson à la main. Comme si ce genre de réaction suicidaire du joueur n'était pas attendue par le jeu.


Quelle que soit votre approche, vos actions sont sanctionnées par l'obtention de points d'expérience venant garnir une jauge en fin de mission. Tous les cinq niveaux, vous déverrouillez des compétences à utiliser in-game telles qu'une réduction de votre rythme cardiaque, une amplification de votre mise au point, une amélioration des dégâts ou du nombre de munitions transportables. Douze habilités sont à débloquer dont six sont utilisables à la fois : à vous de choisir les vôtres selon votre style. Évidemment nous vous conseillons d'opter pour celles qui boostent vos talents de sniper puisque la visée à la lunette fait tout le sel de cette production. Que ce soit l'attente de l'instant parfait pour faire feu, le vidage des poumons pour gagner en concentration et faire ainsi apparaître un réticule de visée, ou le suivi de la balle jusqu'à l'explosion crânienne qui suit, c'est toujours un régal de jouer au planqué. Très accessible en mode normal, la balistique dans les modes supérieurs gagne en réalisme, en complexité, et nécessite un passage par le stand de tir. Le plaisir de faire mouche n'en est que plus grand.

Enfin, le soft n'oublie pas d'être convivial en proposant de parcourir l'ensemble de la campagne en coopération, de résister à des vagues de casques à pointes jusqu'à quatre dans le mode survie, et de multiplier vos yeux pour ne rater personne dans un mode observation plus confidentiel. Côté multijoueurs, les traditionnels matchs à mort et matchs à mort en équipe sont complétés par le mode match à mort sans traversée (une zone tampon infranchissable sépare les deux camps), par le contrôle des radios et le mode roi de la distance qui cumule les mètres parcourus par les balles de tout le monde pour élire le vainqueur. De quoi prolonger un peu plus une durée de vie déjà bien confortable en solitaire.

Notre verdict

On aime

  • Réalisation revue à la hausse
  • Des niveaux bien dodus
  • Le système d'expérience
  • L'infiltration privilégiée
  • De la coopération et du multi
  • La Kill Cam toujours aussi jouissive

On n'aime pas

  • Les checkpoints parfois mal placés
  • L'IA peu vivace une fois l'alerte donnée
  • La Kill Cam, lassante à la longue
  • Assez proche du 3, pour pinailler un peu.

S'inspirant de licences contemporaines (Far Cry, Hitman, Splinter Cell) en proposant des niveaux plus vastes faisant la part belle à la verticalité, en enrichissant son gameplay de possibilités plus nombreuses et en incorporant un système d'expérience façonnant notre style de jeu, le studio Rebellion nous gratifie du meilleur volet de la série Sniper Elite, tout simplement. La réalisation profite enfin des technologies actuelles pour briller sur la durée avec des objectifs secondaires et des modes multijoueurs (coopératifs et compétitifs) qui rallongent une durée de vie déjà plus qu'honnête. Dans le mille.

Note finale : 7.5 / 10
Les commentaires
Le
Ah cool, je lirai dès que j'ai un moment ! :)
Le
Cela à à l'air sympa, tu l’encenses pas mal le jeu! Peut être un jour à bas prix.
Le
Bon j'ai lu finalement...

Pour le négatif, vous avez mis la killcam lassante. Il me semble qu'il y a l'option pour réduire la fréquence de cette dernière. Dans les opus précédent c'était le cas.

Et je suis étonné pour l IA brillante en mode fufu.
Mais tant mieux.
Le
Je le prendrai à vil prix.
Le
MeWa a écrit : mer. 22 févr. 2017 14:57 Bon j'ai lu finalement...

Pour le négatif, vous avez mis la killcam lassante. Il me semble qu'il y a l'option pour réduire la fréquence de cette dernière. Dans les opus précédent c'était le cas.

Et je suis étonné pour l IA brillante en mode fufu.
Mais tant mieux.
C'est vraiment pour pinailler hein, j'imagine que certains joueurs se lasseront vite de leurs exploits en rayon X. Le jeu n'a pas de gros défaut à mes yeux, outre le fait d'être relativement peu original (c'est le quatrième tout de même).

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